
Le préfet de la Gironde, Didier Lallement, a annoncé ce mardi que l’Etat allait lancer et financer le désamiantage du Signal, à Soulac-sur-Mer. Menacé de s’effondrer à cause de l’érosion, le bâtiment a été évacué en 2015.
« Nous prenons nos responsabilités », affirme Didier Lallement. Selon le préfet de la Gironde, les experts ont « longtemps considéré qu’il n’y avait pas de risque inhérent à la chute du Signal », cet immeuble symbole de l’érosion du littoral à Soulac-sur-Mer. Des analyses récentes démontrent aujourd’hui le contraire, poursuit le préfet :
« La situation est assez grave. Les expertises font désormais une description apocalyptique des conséquences d’une telle chute. 12000 tonnes contaminées à l’amiante qui s’écroulent, cela provoquerait une pollution du rivage, de l’océan et de l’atmosphère à la poussière d’amiante, très volatile. Il faudrait fermer la plage pendant plusieurs années et évacuer les habitants de Soulac. »
A quel prix ?
Cela aurait aussi un coût gigantesque : évacuer les gravats se chiffrerait à 26 millions d’euros, selon le préfet. Celui-ci a déjà lancé une étude sur le désamiantage – qui a coûté 150000 euros –, et affirme que le chantier représentera « plusieurs centaines de milliers d’euros », sans pouvoir l’estimer plus précisément du fait de l’évolution des normes. Pas question toutefois de demander aux copropriétaires ou à la mairie de supporter le coût de ces travaux : l’affaire du Signal « a causé suffisamment de malheurs aux différents acteurs », estime le préfet.
Il convient d’ajouter à cela des travaux, dont le montant n’a pas été précisé. Cela sera fait « pour conforter le cordon dunaire pendant la durée du chantier de désamiantage, pas pour conforter la pérennité de l’immeuble », insiste Didier Lallement :
« Personne n’a pu me garantir que le bâtiment ne tomberait pas. Mais personne ne sait expliquer pourquoi l’érosion ne s’est pas poursuivie. La certitude, c’est cependant qu’il va tomber un de ces jours, mais personne ne sait quand. »
Pourquoi alors ne pas le détruire dès maintenant, plutôt que d’engloutir de l’argent public dans le désamiantage d’une ruine ? Car la question de la propriété des lieux n’est pas réglée. L’avenir du Signal dépend notamment des négociations en cours entre le ministère de la transition écologique et les copropriétaires. Ceux-ci espèrent des indemnités plus importantes que celles initialement proposées par l’Etat, à la hauteur de celles accordées en cas de catastrophe naturelle.
Si le conseil constitutionnel a rejeté récemment une question prioritaire de constitutionnalité de l’avocat des copropriétaires, la procédure judiciaire est toujours en cours devant le conseil d’État pour déterminer si l’érosion du littoral peut être considérée comme une catastrophe. Le préfet rappelle d’ailleurs que le député (LRem) de la 5è circonscription de Gironde Benoit Simian espérait faire évoluer la loi avec une proposition qu’il déposera bientôt à l’Assemblée nationale.
> Comment ça s'explique que les experts ont considéré "qu'il n'y avait pas de risque pendant longtemps" et maintenant ils considèrent qu'il y a des risques ? L'analyse de la présence d'amiante entre 2014 et 2018 a fait tant de progrès que ça ? Ce sont les mêmes experts ? Ce sont les questions qui me viennent assez spontanément… Disons qu'on doit savoir depuis qu'il est construit s'il y a de l'amiante ou pas, etc… J'avais entendu dire en effet qu'il ne présentait pas de risque à ce niveau-là… Dans ce cas d'amiante, les propriétaires pourraient se retourner contre les constructeurs pour exposition à l'amiante ?
Et aussi, quand le préfet dit que personne ne peut dire pourquoi l'érosion n'a pas continué, je suis surprise que des chercheurs spécialisés dans l'érosion du littoral ne l'expliquent pas… L'érosion est un principe connu…
Le Signal et ses questions …
En l'occurrence, on peut se demander qui a intérêt à ce que cet immeuble soit désamianté, quelles structures (privées) sont spécialisées dans ce domaine ? On arrivera probablement alors sur des noms de géants de ce secteur d'activité (celui des déchets, mais aussi...de l'eau)...Reste à voir ensuite quels liens existent entre des personnes influentes de ces groupes privés et des personnes proches du fonctionnement de l'état...Et la boucle sera bouclée !
J'ai quelques doutes sur la véracité de la "catastrophe annoncée" du Signal, bien relative , si l'on réfléchit un peu notamment aux dégâts que causent quotidiennement et à l'échelle planétaire les microplastiques qui tuent toute la faune marine , et ce de façon quasi exponentielle...Ce signal-là me semble celui d'un péril bien plus proche et touchant autrement plus l'ensemble de l'humanité.