Attractivité : si ce mot vous avait manqué, le revoici. La dynamique de l’emploi sur la métropole bordelaise lui doit en effet beaucoup comme le relève la présentation des chiffres 2017 et début 2018. Selon les chiffres fournis par l’Urssaf, l’attractivité du territoire fait encore des miracles.
« Ceci crée évidemment des tensions sur la mobilité et le prix de l’immobilier, constate Alain Juppé. Mais on ne va plus se plaindre, il y a beaucoup de territoires qui sont sur le déclin. »
+9,5% de croissance
Faute d’un fort secteur industriel, « l’attractivité est résidentielle plus qu’économique » précise Virginie Calmels, mais peu importe, les chiffres sont là : 11000 emplois nets crées en 2017, dont 4010 à Bordeaux (36%). « Bordeaux est le moteur, mais n’écrase pas les communes voisines », abonde la première adjointe au maire chargée de l’économie, de l’emploi et de la croissance durable.
Alain Juppé peut donc afficher sa satisfaction. Depuis 2016, « l’objectif fixé de créer 7000 emplois nets annuels pour être au rythme de la croissance de la population est atteint », après les petits résultats de 2014 (1200 emplois) et de 2015 (5100).
D’un total de 292 685 emplois salarié en 2016 à un total de 303 668 en 2017, le taux de chômage chute de 9,8% à 8,7%. Plus d’un point qui s’explique également par le développement des initiatives entrepreneuriales personnelles.
Ces résultats, la métropole les doit à l’implantation d’entreprises comme Ubisoft, OVH, Betclic et Hermès. Au 30 septembre 2018, Deezer, Backmarket, Unilabs, Merck… ont déjà annoncé 2054 emplois. Ce qui donne le deuxième meilleur taux (+9,5%) de croissance des emplois salariés privés sur la période 2013-2017, derrière Nantes.
Tout un « travail de meute » a abouti à faire venir ces marques permettant une forte croissance du marché immobilier de bureaux avec des transactions pour 2017 pour 165 000 m2 de bureau contre 106 000 en 2016. Bordeaux se positionne ainsi comme le troisième marché national de bureaux en province derrière Lyon et Lille.
L’ombre de Ford
Ragaillardi, le président de la métropole rappelle l’objectif de 100 000 emplois pour 2030. Selon lui, la moitié viendra du développement des grands territoires de l’opération d’intérêt national (OIN) Euratlantique (cité numérique pour 2019, Halle Bocca…) où l’on attend la création de 30000 emplois, ainsi que des opérations d’intérêt métropolitain (OIM) Bordeaux Aéroparc (l’aérospatiale, mais aussi Décathlon et Cultura) et Bordeaux InnoCampus (avec des secteurs santé et innovation), 10 000 emplois chacun.
L’autre moitié est attendue des appels à manifestation d’intérêt comme celui d’AIRE qui a révélé en juillet dernier les lauréats de 7 sites sur les 11 définis.
La fête aurait été belle s’il n’y avait pas une ombre au tableau, celle de Ford.
« Malgré la parfaite cohésion des acteurs locaux, regrette Alain Juppé, la direction de Ford affiche une attitude de mépris et estime que le plan de reprise de Punch est moins avantageux que leur plan social. »
Cette dernière piste avait donné un sérieux espoir pour en finir avec les caprices de la firme américaine. Depuis l’annonce de Bruno Le Maire lundi, Ford aurait toutefois informé le ministre de l’économie de la « suspension » de cette fermeture.
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