C’est sur une note positive que le rassemblement annuel pour la journée de lutte pour les droits des femmes a commencé :
« A Bordeaux comme ailleurs, le féminisme remporte des victoires. Depuis un an, les femmes bordelaises ont fait entendre leurs voix et leurs revendications » lançaient les organisatrices, lisant leur « appel du 8 mars » bordelais.
Contre pouvoir
La liste est en effet longue, des actions entreprises depuis un an : participation au mouvement « Nous Toutes » et à la manifestation parisienne du 24 novembre, mobilisation contre les viols en décembre sur le campus, pour plus d’hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales, « kféministes », batucada, sorties vélos en non mixité, stages d’autodéfense, marches avec les femmes gilets jaunes, etc.
Et leur lutte avance aussi ailleurs dans le monde, rappellent-elles : en Pologne contre la pénalisation de l’avortement, en Irlande pour l’avortement, en Argentine avec le mouvement « ni una menos », ou encore en Espagne autour du procès de la Manada.
« Les féministes incarnent peu à peu un véritable contre-pouvoir que la société et les partis politiques ne vont plus pouvoir ignorer. »
« Et pourtant… » rappellent-elles également : déjà 30 femmes tués par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année, « tuées pour la seule et unique raison qu’elles étaient des femmes ». Les femmes représentent toujours « 70% des travailleur.ses pauvres, 80% des temps partiels, nous sommes toujours les premières victimes de la précarité, les premières exposées à la pauvreté » selon l’appel.
300 personnes
Pour dénoncer ces inégalités économiques, une intersyndicale CGT-SUD-UNSA-FSU appelait à la grève ce 8 mars à partir de 15h40. Le salaire des femmes étant inférieur de 26% en moyenne à celui des hommes, « à partir de 15h40, nous travaillons gratuitement » estiment les syndicalistes présentes. De même, les retraitées touchent des pensions inférieures de 40% en moyenne aux retraités.
« À ces attaques nous répondons : révolution féministe. Nous sommes toutes victimes du patriarcat mais nous pratiquons un féministe intersectionnel, car nous avons conscience que nous ne sommes pas égales face au sexisme, à la précarité, à l’accès aux soins. Nous ne sommes pas égales en droit, pas égales face à la formation, à la participation citoyenne, du fait de nos différences d’origine, de classe, d’âge et d’orientation sexuelle. […] En conséquence, nous appelons à la grève féministe totale : nous ne travaillerons plus, car le capitalisme fonctionne grâce à notre travail gratuit. »
Dernière à prendre la parole : une représentante des femmes kurdes, membres du Conseil démocratique kurde à Bordeaux et présentes en nombre.
« Le mouvement des femmes du Kurdistan a montré qu’il était capable de changer le monde. L’expérience du Rojava donne l’espoir d’une égalité des sexes. L’idée que “si les femmes s’organisent, alors le monde changera” n’est pas une utopie, mais un projet qui peut être réalisé » a-t-elle déclaré.
Le cortège comptant environ 300 personnes s’est ensuite élancé pour rejoindre la halle des Douves.
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