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Le Pibal, un biclou pas dans les clous parti à la casse

Le vélo gris et jaune dessiné pour Bordeaux par le célèbre designer Philippe Starck a été enterré ce lundi lors du conseil municipal. Suite à des fissures sur le cadre, la ville et le constructeur Peugeot s’entendent finalement sur un arrangement qui revient à faire fifty-fifty.

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Le Pibal, un biclou pas dans les clous parti à la casse

Le Pibal est mort, vive le vélo. Au conseil municipal de Bordeaux ce lundi, l’enterrement de la création de Philippe Starck pour Bordeaux s’est fait avec les honneurs de la majorité :

« Je suis convaincu que le Pibal a participé activement à mettre un vrai coup d’éclairage sur la pratique du vélo dans la ville, de part la notoriété du designer, de part le concept mi-trottinette mi-vélo, argumente Nicolas Florian, maire de Bordeaux. Anne (Walryck) et Michel (Duchène) ont eu raison de pousser Alain Juppé sur la voie de ce vélo révolutionnaire. »

Le maire préfère tout de même « clore le dossier » de ce « vélo assez avant-gardiste qui a eu un problème… »

Fiasco & Co

Un problème que l’opposition qualifie de « fiasco », voire de « grand fiasco » ou encore de « beau gâchis », même si le socialiste Matthieu Rouveyre s’est laissé tenté par un soupçon d’ironie en référence aux nombreux articles dans la presse :

« Le Pibal a été un succès sur un point, il a permis une excellente campagne de communication. »

Avant lui, c’est Nicolas Guenro qui a ouvert le premier le feu :

« Aucune ville au monde n’a choisi de créer un vélo pour développer la mobilité cyclable. […] On devrait se contenter de copier les autres sur ce qui a marché, sans chercher à innover. C’est la place consacrée à la circulation du vélo qui peut permettre le développement de l’utilisation du vélo ; autrement dit les pistes cyclables et les arceaux. »

Le conseiller socialiste regrette par ailleurs « la mise au rebut des vélos [qui] n’est pas ce qu’on pouvait imaginer de mieux pour ce qui est de l’économie circulaire et de la réutilisation des pièces ». Argument sur lequel, l’écolo Pierre Hurmic emboite le pas :

« C’est honteux, on ne détruit pas un vélo. On peut jeter le cadre, mais il reste des pièces à récupérer : pédalier, roue… Nous sommes un territoire Zéro déchet je rappelle. »

Enfin pour Vincent Fletesse, si « la pratique du vélo à Bordeaux et la métropole est un véritable succès, c’est du fait de la politique de la Ville et de la Métropole », mais pas que. C’est aussi parce que « la ville est plate et qu’il fait souvent beau. Il faut rendre à César ce qui est à César, surtout quand César c’est la météo ».

Un vélo en cache un autre

Anne Walryck, comme Michel Duchène, tous deux de la majorité, n’ont réussi qu’à rappeler les heures de gloire du célèbre vélo au cadre gris et aux roues jaunes. Assurant que le designer Philippe Starck, invité à Bordeaux pour la journée d’étude Cyclab’ en 2010, a proposé de concevoir le modèle « gratuitement » et « en concertation avec les Bordelais », les deux élus rejettent le principe d’échec et font valoir le principe de précaution.

En effet, l’adjointe au maire chargée du défi climatique et de la transition écologique déroule un historique où les premières fissures sur le cadre fabriqué par Peugeot sont apparues sur « 9 vélos sur 580 en juillet 2014 » au point de devoir rappeler tous les exemplaires (tous ?!). Il a fallu des retours, des réparations, et des décharges quand à la responsabilité… sachant que chaque vélo devait être révisé toutes les six semaines.

Sur les derniers points, le constructeur et la Ville n’ont pas trouvé de terrain d’entente. Alors que Bordeaux a investi 243 600 euros dans la fabrication du Pibal, Peugeot a consenti de livrer en échange 50 vélos électriques d’une valeur totale de 110 000 euros (2200 euros l’unité), alors que la Ville doit indemniser Peugeot pour leur stockage (15 000 euros environ) et leur destruction (2200 euros, le prix d’un vélo électrique). Un arrangement fifty-fifty. 


#vélo

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