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Le phare de Cordouan, sa candidature au patrimoine mondial de l’Unesco et son dernier gardien

Le « Versailles des mers » vient de décrocher le titre de « phare de l’année » décerné par l’association internationale de signalisation maritime (AISM). Une première étape avant peut-être la consécration : l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2020. Son dernier gardien d’État explique les raisons d’y croire.

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Le phare de Cordouan, sa candidature au patrimoine mondial de l’Unesco et son dernier gardien

Il est âgé de 67 ans et a du mal à retenir ses larmes lorsqu’il parle du phare de Cordouan, le « Phare des rois » – qui ne sont toutefois jamais rendus sur le site – et des 35 années passées à son service. Jean-Paul Eymond est le dernier « gardien de phare d’État », ceux qui étaient formés jadis dans une école dédiée avec concours, à l’époque où les tours lumineuses n’étaient pas encore automatisées. La formation s’est arrêtée en 1994.

Lorsqu’il débarque au Verdon-sur-Mer en 1977, l’homme n’avait jamais vu la moindre photo de ce « château au milieu de l’eau » comme il aime l’appeler. Puis les années filent et il tire sa révérence le 29 juin 2012, non sans tristesse.

Il faudra plus d’un an pour que l’ancien gardien revienne rendre une petite visite à son « géant des mers ». Depuis l’eau a coulé sous le phare et Jean-Paul Eymond s’y rend deux à trois fois par an pour en gravir les 301 marches :

« Je viens ici parce que je suis chez moi. »

Le phare de Cordouan, surnommé le « Versailles des mers » (SD/Rue89 Bordeaux)

Sauvegarder le phare

Comme les parlementaires de Gironde et de Charente, Jean-Paul croise aujourd’hui très fort les doigts pour que son ami décroche le graal de l’Unesco :

« Quand j’ai vu qu’il y avait une telle mobilisation, je me suis dit qu’il y avait une réelle chance pour que cela aboutisse. »

L’ancien gardien explique les enjeux de cette décision pour le monument :

« Si cela fonctionne, je sais qu’il y aura de fortes contraintes mais c’est peut-être la seule solution pour le sauvegarder définitivement. »

Le professionnel est en effet inquiet pour l’avenir du phare dont les travaux de rénovation débutés en 2005 devraient s’achever en 2020 :

« L’inscription permettrait une communication internationale autour du phare. Je pense que cela est primordial. Cela permettrait également une gestion du plateau rocheux car certains visiteurs font n’importe quoi sur le banc de sable. Il faut que l’environnement du phare soit respecté tout autant que le site. »

Rendez-vous à l’été 2020 pour connaître les suites données à cette candidature. Seul candidat en lice pour la France, le phare de Cordouan continuera en attendant de briller dans le cœur de Jean-Paul Eymond et l’estuaire de Gironde.


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