[INFO RUE89 BORDEAUX] Maire de Parempuyre (Gironde), Béatrice de François vient de prendre un arrêté interdisant l’usage des pesticides de synthèse à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public de sa commune. Comme Daniel Cueff, le maire de Langouët poursuivi pour un arrêté similaire, elle dénonce « la carence de l’État à protéger les riverains ».
Marquée par la fronde d’habitants contre la création d’un collège, inquiets des traitements du vignoble voisin (la propriété mise en cause a en janvier annoncé sa conversion au bio), la petite ville médocaine (8235 habitants), membre de Bordeaux Métropole, est la première de Gironde à prendre une telle disposition.
« J’avais déjà pris un premier arrêté début janvier que j’avais retiré à la demande de la préfecture de la Gironde, indique Béatrice de François ce lundi dans un post facebook. Le préfet estimait que les maires n’étaient pas autorisés à prendre de tels arrêtés et que seul un ministre pouvait réglementer l’utilisation de ces produits. »
« La carence de l’Etat »
Mais le 26 juin dernier, poursuit la conseillère métropolitaine (PS), déléguée au développement de l’agriculture de proximité, « le Conseil d’Etat a jugé que la réglementation prise au niveau ministériel devait être annulée car elle ne protégeait pas les riverains. »
Il considère notamment que « les mesures de protection existantes ne [portent] que sur certains lieux fréquentés par des personnes vulnérables, tels les aires de jeu destinées aux enfants en bas âge, les établissements de santé, les maisons de retraite et les espaces de loisirs ouverts au public ». Or « tous les riverains des zones traitées doivent être regardés comme des « habitants fortement exposés aux pesticides sur le long terme » », poursuit le jugement.
« Devant la carence de l’Etat à protéger les riverains, j’ai donc décidé de prendre un nouvel arrêté d’interdiction des produits phytopharmaceutiques, justifie Béatrice de François. Désormais, à moins de 100 mètres des habitations ou des espaces ouverts au publics, seules les substances naturelles ou sans impact sur la santé humaine ou l’environnement sont autorisées (PNPP). »
La mairie de Parempuyre estime ainsi que l’arrêté préfectoral du 22 avril 2016, qui encadre les épandages de pesticides, est insuffisant. Les mesures que préconise ce texte, adopté suite à l’affaire de l’intoxication des écoliers de Villeneuve-de-Blaye, sont dénoncées par les associations anti-pesticides.
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