
Avec deux heures de retard sur le planning prévu, ce tramway D – comme nommé désir – a emprunté pour la première fois ce lundi la rue Fondaudège, des Quinconces à la barrière du Médoc. Il devrait être inauguré d’ici la fin de l’année, après quatre mois d’essais. Le tronçon entre la mairie du Bouscat et Eysines est quant à lui attendu pour mi-février.
Evelyne, 73 ans, attendait sur le trottoir en face de l’îlot Marie-Brizard depuis 14h. Sauf qu’à 16h30, et après plusieurs annonces de retard, elle jette l’éponge pour rentrer chez elle, rue Maubourguet, finir sa crème de dessert qu’elle a laissée en plan après son déjeuner.
« Ça fait trois ans qu’on nous emmerde avec ce chantier, je voulais pourtant au moins voir à quoi ça ressemble. Je me suis cassée la jambe sur le trottoir. Oui ! 15 mois en béquilles… Je mérite de le voir quand même. En 2020, je serai peut-être morte ! »
Rassurez-vous, madame : la mise en service est toujours annoncée pour la fin 2019. Les essais qui ont fini par démarrer ce lundi avec plus de deux heures de retard sur le planning prévu, vont en effet durer quatre mois. Le bout du tunnel est proche pour les riverains, et les travaux achevés dans ces rues enfin débarrassées des engins de chantier et des barrières.
Sous vos applaudissements
Côte à côte, deux rames remontent lentement la place des Quinconces, avant d’emprunter les nouvelles voies bifurquant vers la place Tourny, et d’emprunter les rues Fondaudège, puis Croix-de-Seguey, jusqu’à la barrière du Médoc. Le long du trajet, de nombreux spectateurs applaudissent ou lancent des « enfin ! ».
Présidente de l’association « Oui au tram », Patricial Delandre n’a pas voulu rater le spectacle, et contemple « avec beaucoup d’émotion le tramway traverser la place Tourny » :
« On s’est battus pour défendre ce projet énormément contesté, notamment par les commerçants de la rue Fondaudège et de l’avenue de la Libération, avec deux procès au tribunal administratif, rappelle cette ancienne habitante de la place Marie Brizard, résidant désormais à Eysines. Il a fallu beaucoup de temps, de tracts et de réunions pour les convaincre. C’est important de développer les transports en commun et de sortir le plus de voitures possible de nos villes. »
Les salariés d’ETF, une filiale du groupe Vinci en charge de la construction de l’infrastructure, marchent à ses côtés, vérifiant l’état des rails et des pavements après le passage du tram, les aiguillages, le bon fonctionnement du système APS (alimentation électrique par le sol), la signalétique… A chaque intersection, le tram s’arrête. A chaque station, les écarts entre les portes des rames et les quais sont mesurés.
Dans deux mois, les trams circuleront à vitesse normale, et pourront tester la signalisation et la robustesse de la ligne. Et deux mois après, la ligne D devrait être inaugurée, du moins un premier tronçon entre les Quinconces et la mairie du Bouscat.
25 millions au kilomètre
La deuxième partie, entre jusqu’à Eysines, sera elle mise en service « mi-février », espère Patrick Bobet. La faute à des problèmes d’acquisitions foncières, et de contestation du prix des terrains par les riverains au Bouscat, indique le maire de cette commune, et président de Bordeaux Métropole.
« Mais moins de trois ans après le début des travaux, ce n’est pas si mal, poursuit Patrick Bobet », qui souligne en outre que le budget de la ligne D n’a pas dérapé – il s’élève au final à 250 millions d’euros pour 9,8 kilomètres. « Soit 25 millions du kilomètres, c’est moins que les 30 à 35 millions qu’ont coûté les trois autres lignes », souligne le président.
Et relativement rentable, si l’objectif de fréquentation – 62000 passagers par jour – est tenu.
« Mais plus le tram coutera cher, plus ça nous donnera des arguments pour la réouverture de la ligne ferroviaire entre Blaye et Saint-Mariens (24,5 kilomètres), dont la rénovation est estimée à 50 millions d’euros », sourit Christian Boucaret, président de la Fnaut Nouvelle-Aquitaine (Fédération nationale des associations d’usagers des transports).
L’occasion de dire que la priorité devrait être donnée désormais aux transports périurbains de l’agglomération bordelaise plutôt qu’à la prolongation des trams tous azimuts. C’est ce que pense également Patricia Delandre : l’association « Oui au tram » ne défend pas l’extension de la ligne D jusqu’à Saint-Médard-en-Jalles :
« Un tram, c’est très lourd, cela doit passer par des zones habitées, pas traverser des bois comme le ferait le tram D entre Eysines et Saint-Médard. Vous voyez des femmes rentrer le soir et se retrouver seules dans des wagons au milieu de la forêt ? »
En ces jours de belle unanimité, il y a toujours quelqu’un pour chercher un loup…
ah... ! ah.... ! ah... !
sacré Simon, un sacré sens de la temporalité... !
Faut redouter par contre que les années de retard du projet ne résoudront en rien la durée des temps de parcours en tram, si on s'avise de traverser l'agglo de bout en bout avec :
alors oui, St-Médard - Villenave pratiqué en tram pourrait bien coûter près de deux heures de transport, surtout avec l'aggravation de la thrombose en centre--ville de bientôt quatre lignes... qui ne constituent toujours pas un réseau maillé, comme à Strasbourg, Grenoble ou Montpellier par exemple... :
si une taupinière à bagnoles mal placée avait cramé sur un de ces trois réseaux alors sûrement qu'un "itinéraire bis" aurait pu être aménagé pour éviter de mettre en carafe la gare centrale de la ville...
Un réseau maillé à Bordeaux c'est toujours possible de rattraper le coup. Et Simon, pas loin du moment où il se garera des voitures - si la retraite existe encore... - pourrait bien parler de décennies de retard sur le planning prévu, au cas où la volonté politique flancherait tout au long du projet...
Déjà Nicolas Florian, le maire par interim du fait du départ du patron pour l'EHPAD, tout pétulant et flamboyant nous promettait cette ligne de tram sur les boulevards "en arrivant au pouvoir"... avant de se raviser piteusement quelques mois plus tard, prétendant qu'un simple bus suffira :
vous savez le Bus à Haut Niveau de Saturation, que M'sieur Duprat, l'ancien du secteur automobile, ne peut expérimenter depuis sa commune de St-Aubin-Fouillis-les-Pavillons... ! Faute de déclaration d'utilité publique, avec des riverains automobilistes bordelais armés jusqu'aux dents, très pratiquants du contentieux administratif...
Pour le reste les acteurs urbains épiés par Simon le perspicace semblent voir juste :
- à trois ou quatre fois moins cher le tram semble avoir définitivement enterré la vieille lubie du métro...
- la priorité c'est bien désormais de tarir le flux automobile des périurbains : dès lors il faut mettre le paquet sur le futur RER, quitte à rouvrir des lignes (Blaye, Lacanau, Créon...) ;
- on ne pourra pas s'économiser une refonte de la gouvernance gnangnan perdant-perdant pour la suite de la reconquête de l'agglo avec le tram... et un recul bien plus prononcé de l’automobile en ville :
en cessant ces inutiles et coûteuses extensions de Fouillis-les-Lotissements et en prenant son courage politique à plusieurs mains d'édiles, avec la construction de la ligne de tram de rocade sur les boulevards... !
Seule solution raisonnable, en termes de coûts, de délais et d'effets de requalification de l'espace public, pour rendre facile l'exploitation du tram.
Ce qui ne pourra qu'apporter beaucoup plus de commodité et de confort aux usagers et surtout aux futurs usagers :
aujourd'hui toujours massivement automobilistes, attendus encore plus nombreux du fait du dynamisme démographique exceptionnel de l'aire urbaine bordelaise...
Pour zieuter du côté des Fouillis du coin voir ci-dessous : beau bordel comme aurait dit l'Autre, mon général...
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