
« Un métro est réalisable sans aucune difficulté, on peut passer sous la Garonne, on a fait bien pire dans d’autres villes où on peut creuser à 80 ou 100 mètres de profondeur », souligne-t-il.
Ensuite, ce projet serait selon l’étude « pertinent, efficace, attendu ». Et « une seule ligne allant de l’Arena au parc des expositions via la gare, la Victoire, la Cité administrative et les Aubiers aurait une VAN (valeur actualisée nette, c’est à dire une rentabilité) très positive ».
En revanche, Patrick Bobet relève « deux points négatifs » : le coût, estimé pour une seule ligne entre 1 et 1,4 milliard d’euros, et « l’impact des travaux » qui pour chaque station nécessiterait une « emprise colossale » en surface.
L’étude, confiée à à un ingénieur diplômé de l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE) de Lyon, avait plusieurs missions : dresser le bilan des études et travaux menés dans les années 1980 et 1990, ainsi que des évolutions techniques et des possibilités actuelles permettant de surmonter les difficultés identifiées à l’époque, établir plusieurs indicateurs clés (coût-moyen d’un kilomètre de métro) et définir un « réseau-cible ».
Ses conclusions seront présentées en octobre au bureau de Bordeaux Métropole, et seront l’objet d’une délibération du conseil en novembre.
Un coût prohibitif ?
Certains élus ont d’ores et déjà manifesté leur volonté d’aller plus loin que cette mission pré-opérationnelle, à l’instar de Christophe Duprat, vice-président en charge des transports, qui se dit « plutôt pour » la création d’un métro :
« Notre système de transports est à la croisée des chemins. Le réseau de tramway est en passe d’être achevé mais est saturé par endroits. Le RER métropolitain va nous apporter une bouffée d’oxygène mais si cela ne suffit pas il faudra bien passer à autre chose. »
Avec un gros bémol, poursuit le maire de Saint-Aubin : « Si on prend cette décision, on ne fait plus rien d’autre. »
Un milliard, c’est en effet la somme des investissements réalisés dans les transports sous cette actuelle mandature… Or plusieurs élus de l’opposition critiquent déjà l’engagement financier insuffisant de la métropole, notamment dans le RER métropolitain ou les transports circulaires sur la rive droite, où des milliers de nouveaux habitants sont attendus dans les années à venir.
enfin... juste assez de volonté politique pour faire brouter les racines de pissenlits à l'absurde projet de ligne orpheline de métro, à un milliard 400 millions d'€ faut-il le rappeler... : « Si on prend cette décision, on ne fait plus rien d’autre. »
Il ne faut pas que cette absence de volonté politique se facture au prix fort de la somme évoquée quand il s'agirait de ne pas mécontenter l'électorat automobiliste en renonçant au tram sur les boulevards et rive droite.
On ne peut pas parler de "réseau" avec bientôt quatre lignes, toutes radiales... Désengorger l'existant rapidement avec cette future ligne circulaire c'est aussi créer un réseau maillé avec beaucoup de lignes directes entre les grands pôles qui génèrent du déplacement. C'est le principe des réseaux "maillés" déjà en place en Europe du nord, mais également à Strasbourg ou Montpellier et bientôt à Grenoble.
Non seulement les milliards d'€ ne vont pas subitement pleuvoir sur l'agglo mais beaucoup de chantiers restent à ouvrir :
acquisitions foncières massives par l'établisement public foncier pour casser la spéculation et permettre d'habiter sur place, politique forte de soutien aux nouveaux commerces de proximité et de quartier, RER, poursuite de la reconquête de la ville par le tram, plan vélo, sécurisation des itinéraires piétons et leur mise en confort avec un plan de végétalisation où les nouveaux alignements d'arbres ne pourront qu'aider à la transition des modes de vie en renonçant le plus souvent possible au stationnement automobile...
On attend une offre politique autrement plus audacieuse aux prochaines municipales... Les habitants se sentiront concernés et n'hésiteront pas fabriquer la leur si les choses persistent dans leur fadeur.