La campagne pour la mairie de Bordeaux s’intensifie en ce début d’année. Pour rester dans le tempo, Pierre Hurmic a réuni la presse dans son QG de campagne rue des Trois-Conils à Bordeaux et lâché 50 propositions de son programme.
Il a beau se faire corriger par son équipe quand il parle d’ « exhaustivité » ou quand il renvoie vers le site internet de Bordeaux respire ! pour en savoir plus, on finira par comprendre qu’il a surtout voulu commencer par ce qu’il maitrise le mieux, c’est-à-dire l’écologie.
Merci Nico
Nicolas Florian vient d’enchainer coup sur coup, l’inauguration de son QG avec Isabelle Juppé (aussi un prétexte pour poser avec Alain) et le lancement de sa campagne avec la soirée des 1000 contributeurs. Alors forcément, l’actuel maire est le premier dans le viseur. Le début du discours lui est dédié :
« Je veux remercier Nicolas Florian pour sa contribution à promouvoir l’écologie comme le thème numéro 1 de son programme électoral et surtout, comme l’enjeu majeur de cette campagne. J’en tire deux conclusions :
– S’il faut autant parler d’écologie à Bordeaux aujourd’hui, c’est parce que notre retard en la matière est abyssal et Nicolas Florian s’en rend enfin compte, mais bien tardivement.
– Plus on parlera d’écologie, plus les électeurs se tourneront vers ceux qui en parlent avec sincérité et détermination depuis des années, et non vers des néo-prosélytes de circonstance. »
Pierre Hurmic, exemples concrets à l’appui – la Jallère, les arbres de Gambetta… –, rappelle que « l’écologie n’est l’apanage de personne mais seuls les électeurs sauront voter pour le plus crédible », et « préfèreront l’original à la pâle copie ».
Or Pierre Hurmic, en la matière, sait faire. « L’heure n’est pas à se contenter de colorier en vert un paysage urbain bétonné » assène-t-il. Et si le conseiller municipal vert se présente dans la course à la mairie comme le représentant de l’union de la gauche (PS, PCF, Génération.s…), ce sont ses spécialités maisons – « notre ADN » –, qu’il a voulu servir en premier : Adapter la ville, renforcer les liens, et oxygéner la démocratie.
« Construire la ville sur la ville »
Concrètement, « c’est l’urgence climatique qui s’impose et qui conditionne toute politique publique au service des Bordelaises et des Bordelais ». Encore plus concrètement, Pierre Hurmic veut préserver « les derniers espaces naturels en cessant toute artificialisation des sols » en « construisant la ville sur la ville » où « seuls les sites déjà urbanisés seront constructibles ».
Le candidat promet également la création des îlots de fraîcheur : « jardins de proximité dans tous les quartiers », « des micro-forêts urbaines » et « désimperméabilise les rues, les places et les cours d’écoles ».
Mais l’avocat compte bien articuler l’écologie et le social : il propose ainsi de multiplier par quatre le budget pour lutter contre la précarité énergétique, en lui consacrant un million d’euros par an sur moins de 10 ans. Dans un autre registre, un service public municipal sera mis en place pour contrôler les locations de court séjour (Airbnb…), mobiliser les nombreux logements vacants, et lutter contre l’habitat insalubre.
Une municipalité rose-verte accompagnerait « les coopératives d’habitants et les projets de baux réels solidaires (BRS) en lien avec l’Office foncier solidaire métropolitain », une politique que Nicolas Florian et Thomas Cazenave veulent aussi développer – en dissociant la propriété du foncier, restant dans le giron des bailleurs sociaux – de celle du bâti cédé dans le cadre de l’accession sociale à la propriété, elle permet de contrôler davantage les prix de l’immobilier.
Le candidat EELV veut également « encourager les « locations solidaires » en se portant garant des locataires les plus fragiles. »
Sous le nom de « Bordeaux Ma Carte », des tarifs de service public (transports, piscine, musées…) sont promis en fonction des revenus pouvant aller jusqu’à la gratuité.
« L’idée du transport gratuit pour tous n’est pas bonne. Il n’y a aucune raison pour que ceux qui gagnent 3000, 4000 ou 5000€ puissent en profiter » argumente Pierre Hurmic.
Les 3 Hu
La mobilité à l’ère Hurmic sera « active ». La marche et le vélo auront la priorité avec un minimum de 50% de l’espace de la voirie. Cette démarche sera accompagnée d’un plan cyclable avec un budget de 350 millions sur 6 ans, soit une multiplication par 5 de l’actuelle enveloppe du plan vélo métropolitain.
La citoyenneté se veut active aussi. Des « Assises du pouvoir partagé » permettront dès juin 2020 d’impliquer les Bordelais. L’enveloppe des budgets participatifs sera doublé et de nouveaux budgets participatifs seront créés par quartier. La mairie permettra aux habitants de plus de 16 ans d’inscrire une question à l’ordre du jour du conseil municipal, si celle-ci recueille 4 000 signatures.
Interrogé sur la fiscalité, Pierre Hurmic s’engage à ne pas augmenter les impôts promettant un audit dès son élection et, au passage, déclare sa volonté de vendre le stade Matmut Atlantique.
Pierre Hurmic citera pour finir Nicolas Hulot et Victor Hugo. Au premier l’engagement de ne jamais baisser le seuil d’exigence écologique. Au deuxième, l’adage selon lequel rien n’arrête une idée dont le temps (écologique) est venue.
En troisième Hu, le candidat avance avec lyrisme :
« Ils ignorent que le terreau qui fertilise nos convictions est plus fécond que le gazon artificiel qui supporte les leurs. »
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