
Le maire Les Républicains de Bordeaux et son ex rival d’En Marche ! ont conclu ce lundi soir un accord de fusion de leurs listes pour le deuxième tour des élections municipales, prévu le 28 juin prochain. Renouveau Bordeaux obtiendrait notamment un groupe autonome de 13 élus, et la reprise d’une partie de son programme, dont la fin de la Rue Bordelaise.
Ils se sont dit oui. Selon une information de Sud Ouest confirmée à Rue89 Bordeaux, Nicolas Florian, candidat-maire sortant (Les Républicains), et le marcheur Thomas Cazenave sont parvenus à un accord permettant de fusionner leurs listes en vue du deuxième tour des municipales. L’élection est prévue le 28 juin prochain, sauf nouvelle vague de l’épidémie de coronavirus.
Renouveau Bordeaux obtient 13 places éligibles, ce qui lui permettra de former un groupe indépendant au conseil municipal, fait inédit à Bordeaux, et 8 à la métropole. Thomas Cazenave y serait le chef de file des élus bordelais, et décrocherait une vice-présidence. Tout bénèf’ pour les marcheurs, qui n’auraient pu grappiller que quelques sièges s’ils avaient réédité leur score du premier tour (12,69%), et disparaitre du paysage.
Selon nos informations, Nicolas Florian aurait aussi acté la reprise de plusieurs éléments du programme des Marcheurs, dont la création du parc Mériadeck, la promotion des mobilités douces et surtout l’abandon de la Rue bordelaise, ce projet de centre commercial à ciel ouvert entre la gare et les quais.
« Cet accord permet de respecter nos engagements programmatiques et notre identité propre », fait donc valoir une source de l’équipe de Thomas Cazenave.
Où sont passées les pantoufles ?
En position de faiseurs de roi quant Nicolas Florian (34,56 %) n’a devancé l’écologiste Pierre Hurmic que de 96 voix, les Marcheurs ont donc monnayé leur ralliement – qui va obliger Nicolas Florian à sacrifier 13 de ses colistiers éligibles d’ici ce mardi soir, date limite de dépôt des listes.
Cet accord n’est toutefois qu’une demi-surprise, tant les deux listes jadis rivales étaient sous la pression des arcanes parisiennes. Pour Emmanuel Macron (dont Thomas Cazenave dirigeait le cabinet à Bercy), Edouard Philippe ou François Bayrou, tous proches d’Alain Juppé, il paraissait inconcevable que Bordeaux bascule à gauche pour cause du maintien d’En Marche.
Alors qu’il dispose dans son équipe de cadres venus pour certains du Parti socialiste, Thomas Cazenave avait mené une campagne au ton parfois virulent contre Nicolas Florian. Il l’avait par exemple accusé d’avoir pour seul projet de se mettre dans les pantoufles d’Alain Juppé ou, suite aux révélations de Rue89 Bordeaux, d’avoir menti sur le dossier d’un prêt litigieux du Crédit Municipal.
Triangulaire des Bermudes
Assurant avoir consulté préalablement à cet accord tous leurs colistiers, élus et soutiens, les marcheurs plaident le « rassemblement républicain ». Objectif : faire face à la crise découlant du coronavirus – « qui va mettre 30000 personnes au chômage dans la métropole », glisse-t-on du côté du staff de Renouveau Bordeaux.
Le report des voix pourrait jouer efficacement en faveur du maire sortant : au premier tour des municipales, et comme lors des précédents scrutins, les macronistes ont fait de bons scores dans les bastions de la droite locale, comme Saint-Seurin. Ils auraient pourtant envisagé de se rapprocher de Pierre Hurmic, sans succès.
La liste des écologistes et de la gauche (PS, PC…) devra composer avec une triangulaire mortifère : la présence au deuxième tour de Philippe Poutou et Bordeaux en luttes obère sérieusement ses chances de victoire.
La clarification est en marche à droite sous couvert de tambouille programmatique et de tractations pour des postes hypothétiques.
La seule liste cohérente, rassembleuse, écologique et sociale reste celle de Pierre Hurmic.
si au moins fermentait un reste de clairvoyance chez 51% de l'électorat centriste macroniste, conscients in extremis de "l'ardente nécessité" du changement de régime, dans tous les sens du terme...
sinon bien plus dure et bien plus chère devra se faire la mutation socio-environnementale, une mandature plus loin... et pas sûr du tout que d'ici là la ville et sa zone urbaine restent autant attractives que ces dernières années, les difficultés s'aggravant vite faute de réponses adaptées...
et parions que, d'ici là également, les agglos de Grenoble et de Strasbourg feront partie des territoires gagnants...
pourtant localement, entre le post-fordisme décati et le conservatisme morbide , le chemin semble très clairement tracé pour déjà "entrer dans l'avenir" :
ça ne devrait donc pas donner lieu à hésitation pour le choix politique à l'occasion des élections municipales bordelaises du 28 juin prochain...
Nous, citoyens conscients et lucides, sauront nous débarrasser d'eux !