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Alain Anziani lance les nouveaux chantiers de Bordeaux Métropole

Remise à plat des projets de transport collectif, avec priorité à un BHNS circulaire, retour de l’eau en régie, moratoire sur l’expérimentation 5G… Le président de Bordeaux Métropole met en musique le programme conclu avec Pierre Hurmic, tout en apportant sa note personnelle. Il annonce par ailleurs le redémarrage des travaux du pont Simone-Veil.

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Alain Anziani lance les nouveaux chantiers de Bordeaux Métropole

Deux mois après son élection à la tête de Bordeaux Métropole, Alain Anziani a donné sa feuille de route ce mardi lors de sa conférence de presse de rentrée. Les mobilités sont le principal chantier du nouveau président, qui constate l’ « échec collectif » de la collectivité sur ce qui reste « un problème majeur » : 

« Nous dépensons entre 400 et 500 millions d’euros par an, soit un quart des dépenses du budget principal, nous restons la 3e agglomération la plus congestionnée de France, et la part modale des transports en commun n’a progressé que de 1%. Il y a eu quelque chose de raté. »

Pour Alain Anziani, « il faut tout mettre à plat », et réexaminer les projets en fonction de trois critères – le coût, la fréquentation potentielle et le bilan carbone. Un nouveau schéma des mobilités, intégrant le vélo et un « plan marchable » (prévoyant de la signalisation spécifique et des moyens permettant d’élargir les trottoirs et les libérer des voitures), sera présenté dans un an.

Open bar

« Ce ne sera pas open bar », prévient le président de la métropole. Il a déjà fait savoir à Michel Labardin, maire de Gradignan, que l’extension de la ligne B du tramway vers sa commune était « suspendue ». Quant au sort de la ligne D vers Saint-Médard-en-Jalles, il dépendra de l’issue de l’enquête d’utilité publique en cours.

En revanche, la métropole poursuit le projet de BHNS Bordeaux/Saint-Aubin-du-Médoc – « toujours en attente d’une décision de justice mais on prévoit une mise en service au premier semestre 2024 » –, et les études sur le bus CHU – Talence Thouars et sur un BHNS circulaire, de Cracovie à Pellegrin via les ponts Chaban et Simone-Veil. Un « très beau projet », estime Alain Anziani, « reliant les différentes lignes de tram et le futur BHNS » :

« Il faut passer d’un système en étoile à un réseau de lignes périphériques. Celle-ci ferait 15 ou 16 km pour un coût global de 20 millions d’euros, soit le prix d’un kilomètre de tram. »

Cette ligne de bus emprunterait donc le pont Simone-Veil, dont la métropole promet le redémarrage du chantier au premier trimestre 2021 et une mise en service au premier semestre 2024.

Après une « médiation heureuse avec Razel-Bec (filiale de Fayat), l’exécutif précédent a réglé cette question et le préfet a signé l’arrêté d’autorisation des travaux », se réjouit le président de Bordeaux Métropole. En revanche, l’estimation du coût du projet a enflé, passant de 146 millions à près de 170 millions d’euros.

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, le 15 septembre 2020 (SB/Rue89 Bordeaux)

Public ou privé ?

Par ailleurs, la nouvelle équipe poursuit les réflexions sur un nouveau franchissement de la Garonne plus au nord, sur un téléphérique, ainsi qu’à une meilleure utilisation du fleuve pour les déplacements, avec l’achat de trois nouveaux bateaux. Ce sujet, ainsi que celui du RER Métropolitain, permettant d’assurer les transports entre l’agglo et les autres territoires girondins – dont une ligne directe Libourne-Arcachon bientôt en service –, seront au cœur des négociations sur la future délégation de service public (DSP) transports, qui débutera le 1er janvier 2023 avec le successeur de Keolis.

Si le PS et les écologistes ont exclu un retour en régie de TBM, celui de l’eau faisait partie de leurs promesses de campagne. Or la DSP actuelle se terminant le 1er janvier 2022, une délibération devrait acter d’ici la fin de l’année le prolongement d’un an du contrat avec Suez, afin de préparer ce retour dans le giron public .

« Dans un an, on ne sera pas prêt à transférer 400 personnes à la collectivité, c’est un dossier complexe » justifie Alain Anziani, précisant qu’une équipe de préfiguration préparera la future régie ou l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI).

Il rappelle les objectifs d’un service public de l’eau : une meilleure gestion de la ressource, et « un prix qui s’adapte aux utilisations », en différenciant la consommation de base pour remplir une carafe d’eau potable, et celle nécessaire pour une piscine.

Se mettre en quatre contre la 5G

Alain Anziani a par ailleurs confirmé le moratoire sur les expérimentations locales de la 5G, alors que les fréquences doivent êtres mises aux enchères par l’Arcep dès la fin du mois de septembre :

« La loi oblige toute personne à présenter des études d’impacts à un projet, c’est une condition minimale, je suis choqué qu’il n’y en ait pas » pour cette technologie mobile.

Aucune étude environnementale n’est en effet prévue, et les expertises de l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement) sont seulement attendues pour la fin 2021. Le maire de Mérignac ajoute toutefois que si la technologie se déploie en France, Bordeaux Métropole ne deviendrait pas « un sanctuaire anti-5G ».

C’est là une des rares dissonances manifestes avec les écologistes de sa majorité. Le soutien d’Alain Anziani à la voiture (même s’il ne reviendra pas avant un an sur l’expérimentation des couloirs bus-vélo sur les boulevards) et à la navette Bordeaux-Orly en sont deux autres. « Outré » de ne pas avoir eu de réponse du Premier ministre Edouard Philippe à son premier courrier, le président de la métropole a écrit au successeur de ce dernier, Jean Castex, pour demander le maintien de la liaison aérienne.

« Trois catégories n’acceptent pas cette décision, affirme Alain Anziani, les territoires avoisinants (dont les habitants mettent selon lui trop de temps pour accéder aux gares TGV de Bordeaux ou Paris, NDLR), les industriels (à commencer par Dassault, dont les salariés sont les principaux utilisateurs de la navette, NDLR) et les populations d’outre mer qui doivent aller à Roissy. Tout ça pour réduire des émissions de gaz à effet de serre représentant une faible part de l’ensemble des lignes intérieures. »

Si le président de la métropole et les écologistes sont en désaccord sur cette décision très symbolique, Alain Anziani les rejoint dans leur volonté de végétaliser la ville. Il annonce son intention de planter « plus d’un million d’arbres, vecteurs de biodiversité et ilots de fraicheur urbaine, alors que les températures ne sont pas prêtes de baisser ».

En plus de projets publics, comme une micro-forêt urbaine sur le parking de la Poste à Mérignac, Alain Anziani invite les habitants à se saisir de ce sujet lors du budget participatif que la métropole compte mettre en place.


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