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Pour remplacer le sapin, les Bordelais déballent leurs idées

Une installation de l’artiste bordelaise Carole Bîmes, un Light show de la société bordelaise Dronisos, ou encore un sapin en bois des Landes proposé par l’ancien candidat aux municipales Yves Simone… Anticipant l’appel à idées de la mairie, le brainstorming a commencé pour conserver « la magie de Noël » sans couper d’arbre, y compris chez soi.

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Pour remplacer le sapin, les Bordelais déballent leurs idées

On ne l’avait pas beaucoup entendu jusqu’à maintenant. Et pourtant Yves Simone tient une idée répondant à merveille aux valeurs des circuits courts et de l’économie circulaire.

L’ex-candidat aux élections municipales bordelaises rappelle être le « seul à avoir parlé dans son programme électoral des pins des Landes et… des sapins de Noel ! ». Également président de l’association Du Pin sur la Planche, il propose « deux idées/suggestions qui concernent “l’affaire” du sapin de Pierre Hurmic ».

Yves Simone défend le pin des Landes (DR)

(Sa)pin des Landes

« Sur le fond, notre maire a raison : faire venir, chaque année, un gigantesque sapin des Vosges (de la Creuse, NDLR) est exorbitant sur le plan financier et désastreux pour le bilan carbone », écrit Yves Simone.

Il propose pour le remplacer « un chef-d’œuvre de sapin en bois mort mais en pin des landes ». Celui-ci « devra être démontable de façon à pouvoir resservir et donc être recyclable chaque année sur 40/50 ans ». Il pourra ainsi « pérenniser le symbole et la tradition pagano-chrétienne de Noël tout en restant écolo ».

Mais l’ancien candidat et guide de profession va encore plus loin en proposant « des pins maritimes issus de notre forêt en guise de sapin de Noël ».

« Au lieu d’utiliser les sapins Norman (des Vosges, des Ardennes) “d’élevage” forcés aux hormones, gavés d’engrais chimiques, de pesticides… comme on le fait aujourd’hui, inciter les Bordelais (et encourager les néo-Bordelais) à revenir vers la tradition girondine d’il y a 20/30/40 ans. »

Il argumente sa proposition par le principe du « dépressage ». Celui-ci consiste à éclaircir les parcelles de pins de 5 à 6 ans d’âge pour laisser la lumière à ceux cultivés. Les petits pins sacrifiés pourraient ainsi « faire un séjour dans les chaumières bordelaises le temps de Noël » comme autrefois.

« Sapine » de Noël

Proposée plusieurs fois sur Facebook, l’œuvre de Carole Bîmes exposée en décembre dans l’agora de la Méca à Bordeaux à l’occasion de l’exposition au Frac « Narcisse ou la floraison des mondes », rencontre un indéniable succès.

Cette œuvre féministe est inspirée du poème « Goody Santa Claus on a Sleigh Ride » (Madame Père Noël sur son traîneau) écrit par Katharine Lee Bates en 1889. Son auteure a voulu, en disposant le sapin sur le sol, rompre l’érection de l’objet. La référence à la domination masculine ne s’arrête pas là, la forme du sapin est celle d’un vagin, d’où son titre : « La Sapine ».

Sapin ciel

La dernière proposition est résolument high-tech et elle est signée par Dronisos. C’est Jean-Dominique Lauwereins, directeur des Nouvelles Technologies de la société bordelaises, qui twitte l’idée. Il propose un arbre virtuel de 100 mètres de haut au milieu de la Garonne. Ce sapin qui « vole » made in Bordeaux nécessiterait toutefois une centaine de drones lumineux.

« Il n’y a pas mieux pour faire rayonner la ville et son savoir faire, explique-i-t-il. C’est la première création qui emploierait 400 drones en France et, en plus, pour faire le plus grand sapin du monde ! »

La vidéo qui illustre le tweet montre les essais qui se sont tenus la semaine dernière à Cestas où la société possède une zone pour mener ces expériences. Jean-Dominique Lauwereins assure que « techniquement, on sait faire », y compris les demandes d’autorisations qui nécessitent un délai d’un mois.

Créé en 2016 et basé à la Cité numérique à Bègles, Dronisos a ouvert des antennes aux Etats-Unis et en Inde, et s’affiche comme le leader européen des spectacles de drones. L’équipe a déjà démontré son savoir-faire par un spectacle de drones au-dessus de la Garonne lors de l’édition 2018 du Festival de l’innovation en Nouvelle-Aquitaine, Novaq. Elle se dit motivée pour renouveler l’expérience avec sa dernière création, le sapin de Noël. Coût du spectacle : 40000 euros, que Dronisos veut bien revoir pour briller à nouveau dans le ciel de sa ville.

Si la décision de supprimer le sapin (le vrai) pour le Noël 2020 semble immuable, la mairie de Bordeaux promet de lancer un appel à idées pour les années suivantes. Quelques-unes sont ainsi d’ores et déjà disponibles.


#mon beau sapin

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