J’ai créé l’association Rythmes & Cie en 2010 dans notre local de la Victoire à Bordeaux. Ce centre de danse a tissé un formidable réseau fait de transmission, de création, et d’événements. Il permet la découverte de la danse sans distinction de forme en proposant un enseignement de qualité et un éveil artistique à tous les participants.
Les adhésions et la location de studio, les recettes des stages et évènements sont nos ressources. Nous ne sommes pas subventionnés et tenons sur ce modèle équilibré mais sur le fil.
Main dans la main
Le bureau, l’équipe de bénévoles engagés et investis, les merveilleux professeurs et les 1000 adhérents ont traversé la crise du Covid main dans la main. Après notre fermeture en mars, la mobilisation pour maintenir le lien, pour continuer la transmission, et pour faire vivre l’école de manière virtuelle en offrant un peu de culture et de rêve a continué.
Sans briser notre fragile économie au risque de disparaître, nous avons proposé de prolonger la saison, d’offrir des reports de cotisations sur la prochaine, de substituer les cours collectifs à des cours individuels… Nous avons partagé nos idées, vidéos, ressources sans relâche pour continuer à susciter l’intérêt et à s’organiser au jour le jour, en concertation aussi avec nos partenaires (autres associations), afin de se mettre globalement d’accord sur un fonctionnement cohérent et juste.
Le lieu a pu rouvrir mi-juin et nous avons poursuivi les cours jusqu’à fin juillet et rouvert pour notre 10e saison – qui devait être une fête – mi-août. L’ouverture des inscriptions d’été ont permis à 300 élèves de se réinscrire par solidarité et par choix, malgré les difficultés annoncées. Beaucoup sont revenus danser malgré le port du masque imposé, la diminution des jauges nécessaires, l’annulation de tous les spectacles et de toutes les pratiques qui font la vie de l’association…
Mutualiser les lieux et favoriser les rencontres
Les résistants sont là et bien là, et c’est grâce à eux que nous tenons, même si les buts sont écorchés, les corps contraints par des protocoles, le plaisir abîmé.
Devant ce constat, notre équipe pleine d’espoir émet quelques hypothèses : mutualiser les lieux, préserver malgré tout ce lien humain et culturel, être à l’écoute les uns des autres pour pouvoir tendre une main : parfois une idée suffit, un numéro de téléphone ou quelqu’un à qui poser une question…
Favoriser la rencontre entre artistes, professeurs, élèves, amateurs et professionnels : plutôt que d’affronter cette crise chacun dans son coin, imaginer de nouveaux réseaux ensemble (spectacle à domicile, danse dans la rue, prise d’espace autrement…).
Nous devons en urgence retrouver la possibilité de construire et porter les projets qui sont pensés souvent de longs mois à l’avance. La possibilité de se projeter, d’organiser, de communiquer, de partager… En un mot de vivre.
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