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Le CHU de Bordeaux reçoit un bon point de la Chambre régionale des comptes pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19

Mercredi 13 octobre, la Chambre régional des comptes a publié ses observations sur l’enquête réalisée au CHU de Bordeaux durant la première vague de Covid-19, en 2020. La juridiction administrative souligne « l’investissement dans la coordination et la gestion de la crise à l’échelle locale et régionale » de l’établissement lors de la crise sanitaire. Le rapport note également une baisse d’activité globale du CHU, qui pourrait avoir des impacts financiers sur le plus long terme.

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Le CHU de Bordeaux reçoit un bon point de la Chambre régionale des comptes pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19

Plus d’un an après le début de la crise sanitaire et le premier confinement, la Chambre régionale des comptes a publié ses observations sur la situation du CHU de Bordeaux face à la première vague épidémique. Entre janvier et juillet 2020, le CHU a accueilli 747 personnes diagnostiquées Covid et 8 640 suspicions.

Réactivité

Dans la synthèse du rapport, la Chambre régionale des comptes retient la bonne organisation interne qui a permis la réactivité des services :

« L’implication des équipes du CHU de Bordeaux dans la gestion de la crise sanitaire qui a débuté en janvier 2020 repose sur une organisation interne, structurée depuis 2004 autour de l’élaboration et de la mise à jour du plan blanc. Afin de respecter ses obligations en la matière, l’établissement a constitué un groupe plan blanc permanent chargé d’actualiser le plan, de prévoir les formations nécessaires à sa mise en œuvre, de proposer des exercices et d’en assurer le retour d’expérience. »

Le CHU de Bordeaux a en effet accueilli, en janvier 2020, le premier patient français hospitalisé atteint du coronavirus :

« Sans activer formellement le plan blanc, la direction générale a réuni immédiatement la cellule de crise et a préparé l’établissement à faire face à l’afflux de patients. Elle a ainsi, notamment, mis en service une unité de décontamination hospitalière, afin d’accueillir les personnes atteintes du virus et de canaliser les flux. »

Levier régional

Premier employeur de la région Nouvelle-Aquitaine (14 200 salariés en 2019), le CHU a, d’après le rapport, rempli son rôle de coordinateur régional :

« À l’échelle de la région, le CHU s’est également impliqué très tôt dans l’accompagnement des autres établissements de santé, publics et privés, mais aussi des médecins de ville et des établissements sociaux et médico-sociaux (…) Les chefs de service du CHU ont largement diffusé à leurs homologues les protocoles écrits et mis à jour en matière de prise en charge en soins, de médication, de réanimation, tandis que la cellule de formation Covid-19 du CHU a mis en ligne un tutoriel d’habillage et déshabillage des soignants. »

Et de souligner le déploiement massif, par le CHU, de dépistages :

« Dès le 25 février, le laboratoire de virologie a été autonome pour réaliser l’analyse des prélèvements, au sein d’une unité de dépistage ambulatoire. Avec l’installation d’une plate-forme de dépistage haut débit, à partir du 11 mai, le laboratoire a été en mesure de réaliser 2 400 analyses par jour. »

En trois mois, de mars à mai 2020, 60 000 prélèvements ont ainsi été analysés, qu’il s’agisse de tests effectués en drive, à l’aéroport de Bordeaux, en établissements médico-sociaux ou autres hôpitaux.

Baisse globale de l’activité

Pour la Chambre régionale des comptes, la bonne gestion de crise du CHU de Bordeaux face à la première vague épidémique s’est aussi faite dans un contexte de moindre prévalence du virus, par rapport à d’autres régions françaises :

« Bien qu’ayant reçu, au début du déclenchement du plan ORSAN [dispositif exceptionnel d’organisation des soins en cas d’urgence crée en 2014, NDLR] des patients en provenance des établissements de deuxième et troisième ligne, il a accueilli seulement 747 personnes diagnostiquées Covid, entre janvier et juillet, et 8 640 ayant une suspicion de Covid. »

Le rapport précise que le CHU de Bordeaux « n’a pas eu besoin de mettre en œuvre les scenarii de montée en charge qu’il avait échafaudés et qui prévoyaient de passer d’une capacité de 219 à 329 lits de réanimation ». Concernant la fermeture de lits au premier semestre 2020, l’instance de contrôle note que « rapportée aux capacités en hospitalisation complète, soit 2 648,8 lits, la proportion de fermetures a oscillé entre 13 % en mars et près de 26% en avril, et demeurait encore à près de 18 % en juin ».

Conséquences à évaluer sur le long terme

Le rapport, note également, qu’à partir de la mi-mars, l’activité globale du CHU a baissé, observant que « le nombre de séjours réalisés est inférieur de 23 % à l’activité des mêmes mois de l’année 2019 », à savoir entre mars et avril 2020. La chirurgie a été particulièrement touchée, à cause des déprogrammations.

La baisse des activités au mois de mars a eu du mal à être compensée financièrement par la reprise des activités à partir de la mi-mai :

« Si la garantie de financement s’applique aux recettes de la tarification à l’activité, les autres recettes (autres produits de l’activité hospitalière et produits divers) pourraient baisser de 14,5 M€, en 2020, par rapport à l’année 2019, et de 21,5 M€ par rapport à l’EPRD (État des prévisions de recettes et de dépenses NDLR) 2020. »

Avec un budget annuel de fonctionnement d’environ 1,2 milliard d’euros, le rapport de la Chambre régionale des comptes nuance le bilan positif de gestion de la crise sanitaire par le CHU de Bordeaux en précisant que l’impact de la crise « reste à évaluer sur long terme ».


#CHU de Bordeaux

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