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Dossier #36 : Les nouveaux plans pour le logement à Bordeaux

Le coliving à Bordeaux, nouvelle offre locative tendance et sous surveillance

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Dossier #36 : Les nouveaux plans pour le logement à Bordeaux

Ce lundi 23 novembre était la date limite à laquelle Bordeaux Métropole pouvait postuler auprès de l’Etat en vue d’expérimenter l’encadrement des loyers – la candidature a bien été envoyée, mais finalement pour la seule ville de Bordeaux, les autres communes de la métropole désireuses de tester cette régulation ne répondant pas à tous les critères exigés.

Avec des niveaux de loyers stratosphériques, la plaçant parmi les villes les plus chères de France, Bordeaux devrait donc, si la préfecture l’y autorise, vérifier l’efficacité de ce dispositif. Alors qu’Alain Juppé et ses successeurs s’étaient toujours refusés à intervenir de la sorte dans le marché, l’encadrement des loyers est l’un des premiers changements majeurs impulsé par les nouvelles équipes aux commandes de la métropole et de la mairie.

D’autres mesures vont suivre sur la question du logement. C’est une clé du vivre-ensemble à Bordeaux, où l’attractivité et le boom immobilier des dernières années se sont conjugués avec les départs des classes moyenne et populaire vers la périphérie, et de rejet croissant du béton, donc de l’urbanisme tel qu’il était mené dans l’agglomération.

Le cocktail n’est pas pour rien dans la victoire de Pierre Hurmic en juin dernier. L’édile écolo a promis d’intervenir rapidement sur ces sujets, avec prochainement l’instauration des permis de louer et de diviser. Ils seront censés lutter contre l’habitat insalubre, et tenir à l’œil le phénomène émergeant du coliving. Il s’est aussi engagé à pousser les propriétaires de logements vacants à les remettre sur le marché.

Bordeaux Métropole devrait par ailleurs pousser au développement des offices fonciers solidaires, qui favoriseront l’accession à la propriété de ménages modestes, tout en permettant aux bailleurs sociaux de garder le contrôle des si chers terrains métropolitains.

Ligne de crête

Entre volontarisme et contraintes légales et économiques, la ligne de crête va toutefois être délicate pour la mairie. Elle tente d’intervenir sur des projets dans lesquels elle peut encore peser, notamment l’aménagement de Brazza et Bastide Niel. Mais elle doit composer avec les « coups partis ». Pendant quelques années, elle va voir sortir de terre, et peut-être même inaugurer, des projets validés par d’autres.

C’est particulièrement vrai à Euratlantique, opération pilotée par l’Etat. Près de la gare Saint-Jean, les riverains s’émeuvent ainsi du quartier en train de s’élever le long des voies ferrées – plus de 600 logements avec peu d’espaces verts et d’équipements publics.

De surcroît, le verdissement du plan local d’urbanisme (PLU) de la métropole va prendre quelques années. Pendant ce temps, la Ville devra légalement approuver des permis de construire, même s’ils ne collent pas tous au label de « bâtiment frugal bordelais » qu’elle entend mettre sur pied. Mais aussi veiller à ce que suffisamment de logements voient le jour pour répondre à la demande toujours pressante.

Nul ne sait toutefois de quels contextes social et économique va accoucher la crise sanitaire. L’effondrement du tourisme étranger en 2020 à Bordeaux a ainsi remis sur le marché locatif traditionnel certains meublés Airbnb, tandis que les prix à l’achat n’auraient quant à eux cessé d’augmenter, en particulier pour des biens avec jardin, effet du confinement oblige. Ce dossier, le 36e de Rue89 Bordeaux, tentera d’y voir plus clair dans ces tendances et ces nouveaux outils.


#logements verts et moins chers

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