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L’évacuation du Grand Théâtre de Bordeaux n’est pas à l’ordre du jour

Sollicitée par l’opposition municipale, la préfète de la Gironde « condamne avec la plus grande fermeté cette occupation » mais déclare ne pas pouvoir expulser l’Opéra de Bordeaux sans l’autorisation de la mairie. Cette dernière « s’étonne de la communication » de Fabienne Buccio avec laquelle les échanges « sont quotidiens depuis le début de cette situation de crise ». Et elle affirme gérer celle-ci « avec la plus grande vigilance ».

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L’évacuation du Grand Théâtre de Bordeaux n’est pas à l’ordre du jour

Sollicitée par les élus d’opposition pour expulser les occupants de l’opéra de Bordeaux, la préfecture de la Gironde répond ce mardi 23 mars qu’une intervention de la force publique ne pourrait se faire qu’à la demande de la mairie de Bordeaux, et après décision du juge administratif.

« La préfète, si elle peut partager l’inquiétude de chacun sur les conséquences de cette occupation, tient à rappeler que toute évacuation ne peut se faire que dans le cadre du respect de la loi », souligne-t-elle dans un communiqué.

Sous contrôle ?

Le groupe de Nicolas Florian, Bordeaux Ensemble, avait demandé dans un courrier adressé aux ministères de l’Intérieur et de la Culture, « de faire procéder à la fermeture du Grand Théâtre ». L’opposition estime en effet que le mouvement d’occupation « échappe désormais à tout contrôle », après que la CGT et la Coordination des intermittents et précaires s’en sont désolidarisés.

Mais, rappelle la préfecture, il appartient au gestionnaire de l’établissement, la mairie de Bordeaux (le propriétaire de l’Opéra étant le CHU de Bordeaux), « s’il considère que la situation le nécessite, de saisir le juge administratif afin d’obtenir un titre exécutoire pour procéder à l’expulsion des occupants ».

« Ce n’est que sur la base de cette décision de justice, et si le gestionnaire des lieux le demande, que la préfète pourra procéder à l’évacuation de l’Opéra national de Bordeaux avec le concours de la force publique. »

Or une telle option n’est à ce stade pas envisagée par la mairie qui déclare à garder « un œil sur l’évolution de la situation ». Dans un communiqué, elle se dit « étonnée de la communication préfectorale », et indique que « les contacts mairie-préfecture sont quotidiens depuis le début de cette situation de crise, et qu’elle continue à la gérer avec la plus grande vigilance ».

« Comme l’Arc de triomphe »

Fabienne Buccio se déclare en effet sur la même longueur d’onde que l’ancienne majorité municipale, qui déclare ne pas souhaiter « voir ce lieu emblématique de Bordeaux être dégradé comme l’a été l’Arc de Triomphe à Paris à l’occasion de débordements en marge des manifestations de 2019 ».

« La préfète condamne avec la plus grande fermeté cette occupation qui porte en elle des risques de débordements, affirme ainsi le communiqué. L’Opéra de Bordeaux est un lieu emblématique qui figure au rang des plus beaux théâtres d’Europe. C’est une richesse de notre patrimoine français qui doit être respectée par tous. »

Dans son communiqué, la Ville « conteste les informations selon lesquelles elle aurait ouvert les portes du Grand-Théâtre pour accueillir des manifestants ». Une fois les lieux occupés, poursuit-elle, « la présidence et la direction de l’Opéra ont pris acte de la situation et rencontré les représentants syndicaux – CGT,  CGT spectacles, SNAM CGT et de la Coordination Intermittents et Précaires (CIP).

Service d’ordre

Ceux-ci, rappelle la mairie, ont quitté les lieux après l’arrivée le jeudi 18 mars « de nouveaux occupants, étrangers aux revendications initiales du monde culturel », qui ont « remis en cause progressivement les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues entre les syndicats et la direction de l’Opéra ».

Aucune dégradation n’est toutefois pour l’heure à déplorer dans le Grand Théâtre, occupé nuit et jour par quelques dizaines de militants autonomes, et où des AG ouvertes se tiennent tous les jours à midi. Alors que les salariés de l’opéra ont fait valoir leur droit de retrait, du fait du non respect des consignes sanitaires sur place, la Ville a fait appel à un service de sécurité privée pour assurer l’ordre.


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