1300 personnes selon les manifestants, probablement quelques centaines de moins à vue de nez, ont bravé la pluie ce dimanche à Bordeaux pour s’indigner du projet de loi climat et résilience voté cette semaine en première lecture à l’Assemblée nationale, et qualifié de « verre d’eau dans un incendie ».
Une trentaine de collectifs, et 500 organisations au niveau national, avaient appelé à défiler dans les villes de France, après la mobilisation réussie du 28 mars dernier. A Bordeaux, c’est au rythme de « Danser encore », le tube viral de HK, et en sa présence place de la Victoire, que les manifestants se sont rassemblés, avant de s’élancer jusqu’à la place des Quinconces derrière la banderole « loi climat = un monde à +4°, on va tous crever » – une fin symbolisée par un die-in cours de l’Intendance.
Le texte du gouvernement est en effet censé concrétiser les engagements de la France à l’accord de Paris, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030, et participer à une limitation de la hausse de la température en deçà de 2°.
Alors que le Haut conseil pour le climat a estimé que ce projet de loi ne permettrait pas d’atteindre cet objectif de 40%, celui-ci est d’ores et déjà jugé insuffisant par l’Union européenne, qui demande à ses États membres de le relever à 55%. Le texte sera débattu en juin au Sénat.
En tête de cortège à Bordeaux figuraient notamment les militants de « Touche pas à ma zone humide », mobilisé contre le projet de plateforme logistique géante à Belin-Béliet, ainsi que ceux d’Extinction Rebellion ou d’ANV-Cop 21.
Un texte « qui ne vole pas haut »
A l’initiative de ce dernier mouvement, des affiches ont été collées sur les vitrages du bâtiment du CIVB pour dénoncer le soutien des Vins de Bordeaux au label HVE (haute valeur environnementale), qui autorise l’utilisation des pesticides (non visés par la loi climat, contrairement aux engrais azotés).
Un peu plus loin, c’est Greenpeace qui a fustigé une loi dont l’ambition « ne vole pas haut », en interdisant « 5 vols intérieurs seulement » (dont la navette Bordeaux-Orly).
Pour permettre aux manifestants de devenir eux aussi des « responsables politiques », des points de recrutement ont été mis en place pour les aider à rejoindre le vaste mouvement de résistance climatique et sociale. Les partis étaient aussi représentés, en particulier la France insoumise et EELV, avec plusieurs élus de la mairie de Bordeaux et candidats aux élections régionales.
Moins visible du fait de son lancement très récent, des militants ont tracté pour la Primaire populaire, une « initiative citoyenne » souhaitant « faire émerger une candidature de rassemblement, gagnante, autour d’un projet écologique, démocratique et social », lors d’une votation à l’automne.
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