Média local avec zéro milliardaire dedans

La Journée mondiale du jardinage nu, pour vous donner envie de biner

Ce premier mai ne rime pas seulement avec la fête du travail. Depuis 2005, chaque premier samedi du mois de mai marque la journée mondiale du jardinage nu. Mais quel intérêt de bécher en tenue d’Adam ou d’Eve ? Éléments d’explications avec Jean-Claude Antoine, référent aquitain de la Fédération Française de Naturisme (FFN).

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

La Journée mondiale du jardinage nu, pour vous donner envie de biner

Il n’y pas que les muguets qui seront en fleurs ce premier mai. Aujourd’hui est célébré la 16e édition du « World Naked Gardening Day » (traduisez « journée mondiale du jardinage nu »). Une journée internationale inventée en 2005 par deux américains : Mark Storey, éditeur de la revue « Nude & Natural Magazine », et Jacob Gabriel, permaculteur.

L’objectif : recréer du lien entre l’homme et la nature, mais aussi faire connaître un art de vivre. Si cette initiative est suivie de manière plutôt informelle en France, elle relève, pour les adeptes du naturisme, d’une philosophie de vie. « Une harmonie entre soi et ce qui nous entoure », comme le résume Jean-Claude Antoine, référent aquitain de la Fédération Française de Naturisme (FFN) et président du Club naturiste de Bordeaux Côte d’Argent (CSBCA).

Gare au voisinage

Si la fédération aquitaine de naturisme compte environ 350 licenciés, et 2 millions au niveau national, le mouvement du « World Naked Gardening Day » est difficilement quantifiable, comme l’explique Jean-Claude Antoine :

« Tout le monde peut jardiner nu chez soi. La seule variable, ce sont les voisins. Même sur un terrain privé, un voisin a le droit d’appeler la police, ça peut être de l’exhibitionnisme. Personnellement, j’aimerais beaucoup pouvoir jardiner nu, mais je ne pense pas que mes voisins apprécieraient… Les licenciés qui habitent à la campagne, avec moins de vis-à-vis, peuvent le faire tranquillement. Et puis la météo, ça joue aussi. »

Comme l’année dernière, la Fédération Française de Naturisme organise un concours photo. Les naturistes d’un jour, ou de longue date, sont invités à envoyer leurs meilleurs clichés, seul ou à plusieurs.

Le concours photo pour la journée mondiale du jardinage nu est lancé Photo : FFN

Au grand air

Jean-Claude Antoine a découvert le naturisme, à l’âge de 12 ans, lors de vacances avec ses parents sur la côte Atlantique. Depuis, il est un habitué du Centre héliomarin de Montalivet (CHM), le plus ancien centre familial naturiste au monde, crée en 1950 :

« J’ai un bungalow là-bas. De nombreuses activités et loisirs y sont proposées, comme de la course à pied. Dans les “zones textiles”, on met un paréo. Je suis naturiste, mais je ne l’impose pas aux autres. »

Après l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine est la deuxième région française en nombre de lieux dédiés au naturisme, avec, notamment, quatre centres naturistes. En dehors des campings ou des zones naturistes, se mettre à poil se fait au grand air :

« J’ai un ami qui fait du ski de fond nu. D’autres font de la randonnée dans les Pyrénées. Quelqu’un part en éclaireur, si jamais des personnes “habillées” viennent à croiser le groupe. L’éclaireur a une jupette avec un scratch. Si c’est OK, le groupe passe nu. Sinon, tout le monde met sa jupette. Comme ça, il n’y a pas de problème. »

Il n’y a pas que la plage pour pratiquer le naturisme Photo : FFN

Pour Jean-Claude Antoine, le naturisme est un mode de vie :

« C’est différent du nudisme, qui se pratique de manière temporaire, à la plage souvent. Il y a une philosophie dans le naturisme. On n’a pas le même rapport à l’environnement, à la nature. Se baigner nu, par exemple, c’est incomparable. »

Nu et écolo

La Fédération Française de Naturisme a un partenariat avec France Nature Environnement. Car vivre nu, c’est aussi ne faire qu’un avec la nature, et sensibilise à sa protection, selon Jean-Claude Antoine :

« Avec l’association, on organise des collectes de déchets sur la plage. Chez moi, je fais du compost et je récupère l’eau de pluie. Je mange les légumes de mon jardin. Beaucoup de naturistes sont des militants écologistes. C’est lié à notre philosophie de vie, qui est dans le respect de soi, de l’autre et de la nature. »

Des cyclonudistas se déroulent par exemple partout dans le monde pour sensibiliser à la protection de usagers des modes de déplacement doux. Une cinquantaine de cyclistes ont manifesté nus en septembre 2020 à Rennes, seule ville de France où s’est tenu l’évènement. L’année précédente, le préfet Lallement l’avait interdit à Paris. La FFN envisage de l’organiser prochainement à Bordeaux.

Une adhésion à la Fédération Française de Naturisme coûte 23 euros. A ce prix là, des réductions dans les centres et gîtes naturistes sont proposés au licenciés. Selon Jean-Claude Antoine, les profils sont variés : jeunes, moins jeunes, retraités… En 2020, la Fédération Française de Naturisme célébrait ses 70 ans. Mais pandémie oblige, les écrans d’ordinateurs avaient remplacé la fête au camping. Cette année, le confinement aéré pourrait permettre aux naturistes davantage de libertés…


#naturisme

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options