C’est un retour à la normale qui s’est fait progressivement. A la sortie du troisième confinement, lundi 3 mai, la fréquence des bus et des tram du réseau TBM avait déjà augmenté en journée. Depuis deux semaines et le décalage du couvre-feu à 21 heures, l’offre de transport est complètement rétablie. Seule la ligne 47 (navette du centre-ville) et le TBNight (bus de nuit) n’ont pas repris, pour une raison d’exiguïté dans le premier cas, de maintien de la fermeture des lieux festifs dans l’autre.
Les voyageurs s’adaptent
Emilie est en classe préparatoire, dans un lycée situé sur les Boulevards. Ce midi, aux Quinconces, elle s’apprête à prendre un vélo pour retourner en cours :
« J’ai toujours mon abonnement. Depuis quelques mois, j’ai tendance à alterner entre le tram et mon vélo, surtout depuis que des voies séparées bus et vélo ont été tracées. Je ne crains pas de prendre le tram à cause du virus, mais si je peux l’éviter aux heures de fortes affluences, c’est toujours mieux. »
Quelques pas plus loin, Patrice s’apprête à prendre le bus. Devant l’arrêt de la ligne 3, il est un peu perdu devant la carte du réseau. Ce Parisien est venu passer quelques jours à Bordeaux :
« Par rapport à Paris, les transports bordelais me paraissent plus sûrs. Les usagers ne sont pas entassés les uns sur les autres. C’est moins congestionné. Et il y a du gel hydroalcoolique à disposition dans les rames de tram. »
En 2020, le trafic avait chuté de 60% sur le réseau TBM, passant de 180 millions de voyageurs en 2019, à 72 millions l’année suivante.
Une remontada de la fréquentation
Du côté de Keolis, exploitant du réseau TBM, on observe une remontada de la fréquentation :
« Aujourd’hui, nous sommes revenus à 70% de la fréquentation par rapport à l’année 2019, qui est devenue l’année de référence, indique Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole. En début d’année, nous étions descendus à 40%, du fait d’une baisse globale des mobilités : entre le télétravail et les étudiants qui n’allaient plus à l’université, les déplacements ont chuté. »
Et forcément, depuis un an, une vigilance toute particulière est donnée au nettoyage des transports en commun :
« Il y a un nettoyage des transports la nuit, poursuit le responsable de l’entreprise. Une désinfection de la cabine du conducteur est réalisée entre chaque roulement. Sur les lignes les plus fréquentées, des agents d’entretien passent régulièrement. Le coût du nettoyage a doublé, mais c’est un aspect essentiel pour garantir la sécurité des usagers. »
Conforter les usagers
Selon un rapport de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) publié en novembre 2020, 31% des usagers « comptent délaisser partiellement ou totalement le transport public ». Pour Pierrick Poirier, il est donc essentiel de rassurer les usagers :
« Des craintes existent, c’est certain. Or dans les transports, là où le port du masque est obligatoire et où le nettoyage est régulier, le risque de contagion est très faible. De plus, avec l’ouverture des portes aux arrêts, l’air circule. Il n’y a jamais eu de cluster dans des transports en commun. Le fait de communiquer, de voir des agents d’entretien dans les transports, confortent les usagers dans la sécurité. »
Pour l’heure, l’objectif est de « maintenir le niveau d’offre à minima à 90% ».
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