« La tarification quoi ? » Aux abords de la place Gambetta, la mesure votée par le conseil métropolitain en juillet dernier ne dit pas grand chose aux personnes présentes dans la file d’attente de l’agence TBM.
Et pourtant, sur la plateforme en ligne, lancée à 9h, « plus de 1300 demandes ont été reçues dans la journée du 1er septembre », indique Bordeaux Métropole. Avant que la création de compte ne soit interrompue deux heures plus tard suite à un « très grand nombre de demandes reçues ». Elle est de nouveau possible depuis ce jeudi 2 septembre.
Une mesure saluée par les usagers
Pour rappel, la tarification solidaire permet aux foyers les plus modestes de bénéficier d’une réduction de 30 à 50% sur leurs abonnements mensuels à TBM (transports de Bordeaux Métropole). Pour les personnes en-dessous du seuil de pauvreté, les abonnements sont gratuits.
« Je pense que c’est une bonne chose car tout le monde n’a pas forcément les moyens d’avoir une voiture », défend Manon, une étudiante venue s’abonner.
De son côté, Eric attend pour prendre l’abonnement de sa fille :
« Les transports en commun doivent être gratuits pour les gens qui ont de faibles revenus. Et même pour tout le monde car cela inciterait à les prendre », soutient l’habitant de Mérignac.
Si toutes les personnes interrogées saluent la mise en place de la tarification solidaire, elles n’en avaient pas entendu parler auparavant. Abonné TBM, Charlélie avait eu vent de la mesure sur les réseaux sociaux. Il n’a depuis vu d’affiches ni dans les bus, ni aux arrêts :
« Je me demande si les nouveaux venus sur le campus auront l’info », s’interroge cet étudiant boursier.
De son côté, la Métropole assure « qu’une large campagne de communication est prévue » avec notamment distribution de flyers, affiches dans les bus et aux stations de tram.
Palier la fracture numérique
Les démarches sont à mener sur la plateforme en ligne spécialement créée. Pour les personnes « en difficulté avec le numérique » – qui représentent 1 Français sur 5 – ou avec la langue, un accompagnement des médiateurs des Points d’information médiation multiservices (Pimms Médiation Bordeaux) est en place pour faciliter la tâche.
« En 2019, année sans Covid, 10 600 personnes ont été accompagnées dans la métropole de Bordeaux toutes démarches confondues », rappelle Olivier Dourthe, directeur du Pimms médiation Bordeaux.
L’association avait déjà œuvré pour la « tarification sociale » sur les abonnements TBM. Le partenariat a été renouvelé pour l’entrée en vigueur de la tarification solidaire.
« Quand les personnes prennent rendez-vous, on leur demande si elles ont les papiers nécessaires. Puis on peut les accompagner de la simulation de la demande de tarification solidaire à la constitution du dossier complet grâce aux tablettes numériques dont nous sommes équipés. Avec toujours derrière, la volonté de les autonomiser par rapport au numérique », précise Olivier Dourthe, directeur du Pimms médiation Bordeaux.
11 médiateurs en action
En ce début d’après-midi, au Pimms médiation de Cenon, la tarification solidaire connaît une journée plutôt calme :
« Nous n’avons eu que deux personnes jusqu’à maintenant, la première n’avait pas de justificatif et la seconde a annulé son rendez-vous de l’après-midi », acquiesce Iune Lasquibar, médiatrice à Cenon.
« Mais c’est tout nouveau », nuance-t-elle. En tout, onze médiateurs des Pimms en lien avec les 28 Centres communaux d’action sociale (CCAS) de la Métropole accompagneront les habitants sur les démarches de tarification solidaire, pendant neuf mois. La métropole estime à plus de 80000 le nombre de bénéficiaires potentiels.
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