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Effondrement d’immeubles à Bordeaux : « 900 arrêtés de péril non suivis depuis 10 ans »

Mercredi 14 décembre, lors du conseil municipal, Stéphane Pfeiffer, adjoint au logement, a fait un point de situation sur les immeubles effondrés rue de la Rousselle. Outre l’annonce de la création d’un fonds de solidarité aux victimes, la mairie de Bordeaux fait état de 500 signalements qui ont abouti à une centaine d’arrêtés de péril en 2021. Un nombre croissant qui vient s’ajouter aux « 900 arrêtés de péril non suivis depuis 10 ans », « un cadeau empoisonné » de la précédente majorité, selon l’adjoint au logement.

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Effondrement d’immeubles à Bordeaux : « 900 arrêtés de péril non suivis depuis 10 ans »

Le sujet, inscrit à l’ordre du jour, était une délibération sur une aide exceptionnelle pour inciter les propriétaires de la rue de la Rousselle à réaliser des diagnostics. C’est ce moment que Stéphane Pfeiffer, adjoint au logement, a choisi pour surprendre l’assemblée revenant sur le nombre d’arrêtés de péril et la situation du logement dégradé à Bordeaux.

« En temps normal, la Ville de Bordeaux reçoit 300 signalements pour des arrêtés de péril. Nous en sommes à 500 pour l’année 2021. Nous avons à gérer ce flux entrant. Mais nous avons aussi identifié 900 arrêtés de péril qui n’ont pas été suivis depuis 10 ans. C’est un cadeau empoisonné qui nous a été confiés. Ce sont des habitations qui, potentiellement, sont très dégradées et pourraient menacer de s’effondrer. »

Interrogé ce mercredi, l’adjoint précise que les immeubles de La Rousselle n’étaient pas visés par ces arrêtés.

Jamais de suivi

Stéphane Pfeiffer annonce le recrutement de trois nouvelles personnes dans le service concerné et le « recours à un marché public pour compléter l’intervention des services ».

En réponse, Fabien Robert du groupe d’opposition Bordeaux Ensemble, et ex-premier adjoint de Nicolas Florian, énumère les actions menées auparavant dans le centre historique bordelais par l’ancienne municipalité, et particulièrement celle d’Alain Juppé où l’élu Modem était adjoint à la culture et au patrimoine. Il souligne la « convention d’aménagement du centre historique » et le « périmètre de restauration immobilière », et ironise sur « la polémique de la gauche et l’extrême-gauche qui reprochaient de spolier les propriétaires » par le biais de la société d’économie mixte InCité.

Fabien Robert réclame des détails sur le chiffre annoncé et demande la « proportion entre les arrêtés de périls imminents et non imminents ». Ce à quoi Stéphane Pfeiffer répond :

« Je ne suis pas intéressé de savoir si l’arrêté est ordinaire ou imminent. Ce que je peux dire c’est qu’il n’a jamais été suivi. Un péril ordinaire pris il y a 10 ans peut être un péril imminent aujourd’hui. »

Aides financières exceptionnelles

Dans le cadre de sa délibération, Stéphane Pfeiffer a dressé un état des lieux de la rue de la Rouselle alors que la deuxième phase des travaux de sécurisation doit prendre fin cette semaine. Il a fait le point sur la situation du relogement pour les sinistrés :

« À ce jour, 13 foyers de la rue de la Rousselle se sont vu proposer un relogement chez des bailleurs sociaux. Un l’a refusé, les 12 autres espèrent pouvoir rentrer chez eux quand les travaux seront terminés. Nous avons reçu une nouvelle demande de logement social, la semaine passée. »

Et d’évoquer les montants alloués aux questions de relogements, traités avec le Centre communal d’action social (CCAS) :

« Sur l’accompagnement global, nous avons eu 25 relogements pour un montant de 42 000 euros. Nous avons attribué, via le CCAS, 53 aides financières pour un montant de 10 000 euros et montant moyen d’aide de 175 euros. Des aides financières exceptionnelles ont été attribuées au nombre de 10 pour un montant de 5 000 euros. »

Assureurs absents

Pour l’heure, les habitants de trois immeubles n’ont encore pu venir récupérer leurs affaires personnelles. La mairie de Bordeaux reconnaît ne pas avoir de dates précises à leur communiquer, attendant le « retour d’experts » pour donner une réponse aux sinistrés concernés.

Par ailleurs, outre ces aides de droit commun, la mairie de Bordeaux a annoncé la mise en place d’un comité local d’aide aux victimes (CLAV), une demande qui a également été formulée au travers d’un vœu par le groupe Renouveau Bordeaux.

Un dispositif créé avec la préfecture devrait permettre de « mettre autour de la table toutes les parties, y compris la Fédération française de l’assurance ». Des assureurs qualifiés de « grands absents » par Stéphane Pfeiffer, qui a rappelé que la Ville s’était substituée à eux pour les deux premières phases de sécurisation.

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