« Quel gâchis », « disparition d’un symbole de la ville » : la destruction de la fontaine de la porte Océane à l’entrée du Haillan fait réagir depuis son annonce sur la page facebook de la ville. L’indignation a gagné certains riverains, tout comme l’opposition municipale, quand d’autres se félicitaient de la voir disparaître. Si tous les goûts sont dans la nature ou sur les ronds points, la destruction de l’œuvre a surtout heurté Walter Notz, l’artiste allemand qui a signé l’œuvre :
« On ne peut pas maltraiter l’art comme ça. C’est une œuvre financée par l’argent public, on ne peut pas faire comme si c’était de simples ordures. »
Andréa Kiss, maire de la ville, se défend et fait état d’une « fontaine très abîmée » :
« Un défaut de conception avait obligé la ville à la consolider avec du ciment. Les fuites d’eau devenaient récurrentes et le circuit électrique tombait régulièrement en panne. Tout est devenu irréparable et on a fini par lâcher l’affaire ».
Ce que l’artiste contredit. Il rappelle que « comme d’autres installations publiques, il faut de l’entretien : une fontaine doit être nettoyée deux fois par an. Or, en hiver, l’eau stagnait et avait fini par geler et casser la structure ».
La route des plages
La destruction de l’œuvre relève surtout du plan d’aménagement du tracé de la futur ligne de bus à haut niveau de service (BHNS).
« Dès les débuts du projet du BHNS, la métropole avait décidé de faire passer le tracé à cet endroit. Pour assurer la manœuvre du véhicule, il fallait envisager un giratoire percé. La question de l’œuvre s’est posée. Nous avons alors contacté l’artiste », assure l’édile.
« Un courrier a été adressé à l’artiste en 2017 ou 2018 », poursuit Andréa Kiss. Il a été proposé à Walter Notz « de récupérer l’œuvre s’il le souhaitait et il n’a pas voulu ». L’intéressé confirme mais répond qu’il « était complètement démuni face à cette proposition ».
« Il faut des grues et des camions, c’est absurde, je n’ai pas les moyens », assure-t-il.
Culminant à 6 mètres de haut, faite de résine et de béton, et un système hydraulique coulé dans le socle en béton, la fontaine est, à l’heure où nous publions, déjà complètement démontée. C’est sous la mandature de Georges Ricart (maire PS de 1988-2002) que l’œuvre a fait l’objet d’une commande publique pour un montant avoisinant les 80000 euros en 1998. « Pour beaucoup, elle était devenue l’emblème de la route des plages » soutient son créateur.
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