Enquêtes et actualités gavé locales

Pour les 10 ans de votre média : objectif 2000 abonné⋅es

30/04/2024 date de fin
730 abonné⋅es sur 2 000
Pour ses 10 ans, Rue89 Bordeaux propose un abonnement à 10€/an et vise les 2000 abonné.es

Blackbird, la plateforme éthique de livreurs bordelais cherche à prendre son envol

Créée par deux Bordelais, et garantie sans MacDo ou autre grande chaîne, Blackbird propose une alternative à Deliveroo et Uber Eats. L’ambition : offrir de meilleures conditions de travail aux coursiers, une rémunération plus importante aux restaurateurs et des prix moins chers aux consommateurs.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Blackbird, la plateforme éthique de livreurs bordelais cherche à prendre son envol

« On n’a pas fait ça pour être millionnaires. » Jéméry Wick et Nicolas Chollon ont fondé Blackbird, une plateforme de livraison 100% bordelaise qui exclut les grandes chaînes de restauration, et entend concurrencer les grandes multinationales. « Notre but, c’est d’aider les livreurs », avec des tarifications plus avantageuses affirment les fondateurs. Eux même ex-livreurs Deliveroo, ils souhaitent redorer le métier de coursier. 

Très engagés dans la fronde contre les multinationales 

C’est en 2021, après des confinements difficiles, que Jérémy et Nicolas décident de fonder Blackbird : « le bébé de quatre années de lutte. » Car Jérémy s’était déjà engagé dans la rébellion « contre l’esclavagisme moderne » des géants de la livraison depuis 2019 aux côtés d’Arthur Hay, membre de la CGT coursier et fondateur des Coursiers bordelais.

Ils avaient notamment parcouru l’ouest de la France à vélo pour se rendre au siège social de Deliverroo à Paris. Sans réponse concrète de la direction, Blackbird était pour lui et son associé « la suite logique ».

Jérémy Wick, co-fondateur de Blackbird souhaite concurrencer à petite échelle les multinationales en travaillant de manière plus éthique Photo : YK/ Rue89 Bordeaux

Être plus éthique et malgré tout rentable 

Pour les co-fondateurs de l’oisillon de la livraison, il s’agissait de faire une plateforme « éthique ». « On a voulu que le restaurateur, soit gagnant et le livreur aussi », explique Jérémy Wick en préambule. La course est mieux rémunérée : au minimum 4,5€ et peut varier jusqu’à 7€ selon la distance parcourue entre le restaurant et le client.

Pour Blackbird, le seul revenu est la commission versée par le restaurateur. Les plateformes habituelles exigent des commerçants qu’ils reversent 25% à 30% du prix total de la commande.

« C’est abusé, rétorque Jérémy. Nous c’est une commission fixe établie selon des secteurs de livraison, peu importe la taille de la commande, pour eux, ça représente une économie de 40%. »

Les zones de livraison indiquent le prix des commissions fixes que vont devoir verser les restaurateurs à chaque commande Photo : YK/Rue89 Bordeaux

Avantager le client 

Rentable pour le livreur, pour le restaurateur, mais aussi et avant tout pour le client. En effet, les co-fondateurs ont mis un point d’honneur à ne pas demander de frais de service – en moyenne d’un montant de 1,99€ – au client.

« Ils disent que c’est pour la gestion de la plateforme, c’est du pipeau, c’est juste pour faire payer toujours plus le client, s’énerve l’ex-livreur Deliveroo. Chez nous, les clients ne payent que la livraison, entre 2,5 et 4€. »

Pour attirer davantage de clients, Blackbird mise aussi sur des tarifs plus avantageux que sur les autres plateformes. « Sur un même établissement, on peut avoir 1 à 2€ de différence sur les plats. » En effet, c’est le deal : les restaurateurs payant moins de frais, les fondateurs souhaitent aussi avoir un petit geste de leur part pour encourager la démarche.

En attente de commandes 

Avec une flotte pour le moment de 40 livreurs indépendants et uniquement à vélo, Blackbird espère pouvoir recruter davantage. « Pour le moment seulement 10 coursiers sont en activité régulière », et ne se consacrent qu’à Blackbird. Après plus d’un mois de lancement, la plateforme comptabilise en tout près de 260 commandes, encore loin du compte :  

« Pour qu’on puisse se verser un salaire, nous gérants, il faudrait être à environ 5000 commandes par mois. » 

Toujours dans la préoccupation de proposer de meilleures conditions de travail à leurs coursiers, les fondateurs espèrent pouvoir basculer le plus rapidement possible ceux qui le souhaitent sous contrat. De ce fait, ils pourront bénéficier de tous les avantages d’un salarié : cotisations, assurance maladie…

Les créateurs de l’application y croient. « On arrange tout le monde le client, le restaurateur et livreur. Alors pourquoi ça ne marcherait pas ? »

Abonnez-vous ou offrez un abonnement pour permettre à Rue89 Bordeaux d’étoffer sa rédaction


#Dans la roue des coursiers

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options