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Après quatre ans d’éclipse, la Nuit Verte illuminera le parc Palmer à Cenon

Annulée en 2020 pour cause de pandémie, la 6e édition de La Nuit Verte de la biennale Panoramas se tiendra samedi 24 septembre au parc Palmer à Cenon. Entretien avec Élise Girardot, nouvelle co-directrice de la biennale, aux côtés de Marie Ladonne, qui annonce notamment l’élargissement des horaires pour permettre une fréquentation plus importante.

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Après quatre ans d’éclipse, la Nuit Verte illuminera le parc Palmer à Cenon

Initiée par le Grand Projet des Villes Rive Droite (GPV), dans le cadre de la biennale Panoramas, la Nuit Verte poursuit son exploration du parc des Coteaux de la rive droite, en investissant le parc Palmer à Cenon pour sa 6ème édition. Élise Girardot et Marie Ladonne ont repris en duo le poste laissé par Charlotte Hüni en février 2021 après 10 ans de bons et loyaux services.

Élise Girardot et Marie Ladonne, co-directrices de Panoramas Photo : Barbara Fecchio

La dernière édition, en 2018, qui s’est déroulée au parc de l’Observatoire à Floirac a réuni plus de 8 000 visiteurs. Cette année, pendant huit heures, les spectateurs pourront découvrir les installations et performances de neuf artistes de nationalités diverses.

Parmi eux : Kubra Khademi, exilée afghane en France depuis 2015, qui présentera une œuvre participative sur la thématique des migrations ; Bocar Niang, originaire du Sénégal et pensionnaire de la Villa Médicis, exposera une installation textile baptisée « Le Mur des mots » ; ou encore l’artiste bordelais Geörgette Power, en résidence recherche dans le quartier Palmer pendant plusieurs mois, dévoilera un travail sur les voix de synthèse.

Rue89 Bordeaux : Comment est organisée la direction à deux et quelles sont les nouvelles perspectives de votre projet ?

Élise Girardot : Nous avons candidaté en binôme et nous avons divisé le poste. Marie Ladonne est à la direction stratégique, tandis que je suis à la direction artistique.

Pour la Nuit Verte, nous axons beaucoup sur les arts visuels et les plasticiens. Celle-ci débutera à 18h, et non plus à 20h, comme auparavant. L’idée est de faire venir le plus de monde, des familles avec enfants notamment, qui n’ont pas forcément l’habitude de sortir la nuit.

Nous essayons aussi, le plus possible, de présenter un projet éco-responsable. Cette année, les vidéos sont projetées sur une falaise. Nous nous adaptons à la typologie du lieu, en construisant le moins possible. Tous les artistes présents vivent en France.

Petites marches

Y a t-il des nouveautés par rapport aux précédentes éditions ?

Nous organisons des « Petites Marches », une sorte d’introduction à la soirée. Cinq départs sont proposés depuis différentes villes de la rive droite à 17h pour rejoindre le parc Palmer. L’idée est de suivre un binôme, composé d’un médiateur culturel et d’un habitant, qui va incarner et raconter son quartier pendant deux heures et demie. Auparavant il n’y avait qu’une seule marche, qui durait deux jours, avec un bivouac. Le format des « Petites Marches » permet d’accueillir tout public.

Pour la première fois aussi, nous avons travaillé avec une école. Pendant un an, la classe de CE2 de l’école Jules-Guesde, à Cenon, a rencontré les artistes en résidence et les équipes de Panoramas. Les rencontres et les ateliers s’articulaient autour de trois lieux : dans nos locaux, dans le quartier Palmer, en classe et dans le parc. Dernièrement, un repas a été organisé avec les enfants de la classe et leurs familles. Ce projet laboratoire de classe témoin, nous comptons le refaire dans les futures villes.

Cette année, le fil rouge de la programmation est le langage. Pourquoi ce choix ?

Dans le quartier Palmer, à Cenon, où nous avons installé nos locaux, on écoutait tous les jours des langues différentes, sans forcément les reconnaître. Assez vite, nous nous sommes tournés vers une programmation culturelle à l’image de cette diversité. Le langage, c’est aussi celui du corps. Et ce langage, nous le vivons différemment depuis deux ans et le Covid. Le parc a aussi son propre langage avec des animaux, des insectes, des arbres… C’est un thème qui est fédérateur, qui englobe l’humain comme le non-humain.

Prendre langue

Tous les artistes de cette édition traitent du langage d’une manière ou d’une autre. Certains parlent de la transmission d’une langue méconnue comme le wolof au Sénégal, d’autres s’intéressent à la prise de parole des femmes dans l’espace public, comme Loreto Martinez Troncoso [diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux, NDLR], qui a rencontré plusieurs femmes de la rive droite, dont certaines font partie de la performance.

Atelier organisé par l’artiste Loreto Martinez Troncoso, au centre social La Colline à Cenon Photo : Barbara Fecchio

Comment les habitants ont-ils été associés à l’événement ?

Parmi les neuf artistes de la Nuit Verte, quatre d’entre eux ont été invités en résidence. Ils sont venus sur la rive droite, certains pendant plusieurs semaines, d’autres plusieurs mois. Ils ont co-écrit leur travail avec les habitants, les choix artistiques ont été influencés et nourris par ces derniers. Par exemple Anna Holveck, qui va présenter une installation sonore autour de la question de la berceuse, a enregistré les chants et paroles d’une quarantaine d’habitants entre Cenon, Lormont et Bassens.

Quelles suites pour la Nuit Verte ? Comment préparez-vous l’édition 2024 ?

C’est encore trop tôt pour parler des choix artistiques, mais nous avons débuté le travail. Prochainement, nous allons emménager dans le quartier Carriet à Lormont, là où se tiendra la prochaine édition. Des ateliers partagés sont déjà mis en place dans des espaces temporaires mis à disposition par Domofrance.


#Biennale Panoramas

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