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30/04/2024 date de fin
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Bordeaux Métropole prépare son plan de sobriété énergétique

Lors de sa conférence de presse de rentrée, Alain Anziani a annoncé que les factures énergétiques de Bordeaux Métropole allaient bondir de 350% en 2023. Un plan de sobriété sera présenté au prochain conseil pour économiser l’équivalent de 1,2 million d’euros, tandis que le futur plan climat va être renforcé.

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Bordeaux Métropole prépare son plan de sobriété énergétique

Comme à Bordeaux, la note énergétique s’annonce salée pour Bordeaux Métropole. Les factures de gaz et d’électricité devraient en effet représenter 14 millions d’euros en 2023, contre 3 millions cette année. C’est logiquement moins que la ville centre, la métropole ne gérant pas autant de patrimoine qu’une commune (écoles, bibliothèques, gymnases, piscines…).

Face à cette flambée, son président Alain Anziani a, lors de sa conférence de presse de rentrée, annoncé un plan de sobriété énergétique, qui sera présenté au prochain conseil de métropole, fin septembre.

Il prévoira un objectif minimum de 10% d’économies. Les leviers principaux sont l’abaissement à 19 °C de la température dans les bâtiments, ce qui permet une réduction de 7% ; la diminution de la flotte automobile de la métropole, en éliminant une partie des véhicules roulant moins de 1000 kilomètres par an ; ou encore le passage à une seule collecte d’ordures ménagères (plus une de déchets recyclables) par semaine dans de nombreux quartiers.

Généraliser les politiques

Alain Anziani veut par ailleurs inviter les 28 communes de la métropole à harmoniser leurs mesures de sobriété, en discutant par exemple d’une généralisation de l’extinction de l’éclairage public la nuit. Un sujet sur lequel les élus de Métropole Commune(s) se disent ouverts, notamment Patrick Bobet :

« On y réfléchit sérieusement au Bouscat malgré les réticences et le sacro-saint argument de l’insécurité et des cambriolages. Car si on on ne faisait rien, nos concitoyens nous le reprocheraient aussi. »

L’argument financier est décisif pour Christophe Duprat. Selon le maire de Saint-Aubin-du-Médoc, l’économie réalisée par l’extinction des feux va en effet passer de 75000€ à 120000€.

Catastrophes climatiques

Si l’inflation provoquée notamment par la guerre en Ukraine préoccupe Alain Anziani, ce dernier a insisté sur « les catastrophes climatiques sans précédent » qu’a connues la région – 25400 hectares de forêts détruits, « soit une demi-récolte annuelle qui a disparu » –, les orages de grêle au Taillan et à Saint-Médard-en-Jalles, qui ont bénéficié d’un fonds de solidarité intercommunal qui sera pérennisé, et la sécheresse.

« 25% du territoire de Bordeaux Métropole est constitué de massifs forestiers, à 65% privés. Face au risque sècheresse, il faut dès 2023 un plan forêt travaillé avec tout le monde, annonce le président de la métropole. Une politique pour la forêt a l’avantage de stocker le carbone, et d’améliorer le cycle de l’eau et la biodiversité. »

Alain Anziani entend également se pencher sur le risque inondation :

« Je suis très inquiet car si une catastrophe de type Xynthia se produit, elle peut faire des dégâts considérables chez nous, l’estuaire de la Gironde étant en forme d’entonnoir. Nous avons un effort important à mener en matière de création et d’entretien des digues et d’information du public. »

1/4 du territoire se situe en effet en zone inondable pour l’évènement de référence centennal. Bordeaux Métropole « anticipe l’élévation des océans à l’horizon 2030 et adoptera d’ici la fin de l’année un nouveau plan d’actions Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations).

Un plan climat « plus énergique »

Concernant la lutte contre le réchauffement climatique, les évènements récents démontrent selon le président de Bordeaux Métropole que l’objectif de territoire à énergie positive en 2050 est « encore plus nécessaire ». La collectivité a pour objectif au cours de ce mandat de réduire la consommation d’énergie de son territoire d’1/5
d’ici 2026 soit -1500GWh et accroître la production d’énergie renouvelable de 1500GWh.

Pour ce faire, des études pour 16 nouveaux réseaux de chaleur sont en cours. Le nom d’un opérateur lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt pour construire trois nouvelles centrales photovoltaïques sur parking doit être dévoilé « très prochainement ». Cinq sites sont identifiés, trois à Bordeaux, et deux autres à Lormont et Villenave d’Ornon.

« Notre nouveau plan climat va être encore plus énergique et contiendra un élément nouveau : la prise en compte de l’impact carbone que nous produisons mais aussi que nous importons. La responsabilité carbone de la métropole elle-même est toutefois limitée, entre 8 et 10%. Seuls on ne pourra pas y arriver, il faudra inciter les habitants, associations, entreprises, à s’engager dans des projets de transition. »

Mobilités

L’élu s’étonne notamment du faible recours de ses concitoyens aux aides importantes débloquées par la métropole pour des chantiers de rénovation énergétique. Si la sobriété doit être un objectif partagé, le maire de Mérignac n’approuve pas du tout, on ne se refait pas, que ce précepte soit appliqué aux mobilités.

Pas question par exemple que l’aéroport de Bordeaux imite la plateforme d’Amsterdam, dont le gouvernement néerlandais a décidé de plafonner et réduire le nombre de vols, ou que la métropole réduise le nombre d’engins électriques en free-floating. Et ce malgré l’impact exponentiel des déplacements.

Côté transports, la métropole planche toujours, entre autres, sur le RER métropolitain, qui fait l’objet d’une concertation du 20 septembre au 19 novembre, et sur la ZFE (zone à faible émissions). Le 29 septembre, des propositions seront faites au bureau de la métropole pour instaurer des mesures d’accompagnements – « un plus fort déploiement des transports en commun, ou encore des aides financières pour certaines catégories d’usagers et notamment pour les particuliers, les ménages aux revenus les plus faibles pour le changement de leur véhicule ».

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#Alain Anziani

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