Pour cette première année, une quarantaine de classes de CM2, parmi une vingtaine d’écoles bordelaises* (sur 53 écoles élémentaires) sont concernées par le dispositif « Savoir rouler à vélo », coordonné par la Ville, en partenariat avec l’Education Nationale et le Comité de Cyclisme de Gironde. Les objectifs sont divisés en trois axes : savoir pédaler, savoir circuler et savoir rouler. Une dizaine d’heures de pratique sont étalées sur l’année.
Les premiers modules se font dans les cours d’école avant des mises en situation « réelles » sur la route. Lundi 12 septembre, la mairie de Bordeaux a officiellement lancé le dispositif dans la cour de l’école Barbey, en présence, notamment, de Sylvie Schmitt, adjointe à l’éducation, et de Mathieu Hazouard, adjoint aux sports.
Développer l’autonomie
À l’instar des « cours buissonnières », la Ville entend étendre « le dispositif à toutes les écoles », comme l’a détaillé Sylvie Schmitt. Lancé au niveau national en 2019, dans le cadre du plan vélo et mobilités actives, le programme prévoit l’obtention d’un « permis vélo » pour tous les enfants, avant l’entrée au collège, d’ici 2024.
L’objectif premier : permettre aux écoliers « d’être autonomes sur la route, de savoir circuler en toute sécurité ». Pour cette première année, à Bordeaux, les écoles ont été choisies en commission paritaire après un appel à candidature. Avec Montpellier, la capitale girondine est l’une des premières « grandes » villes à développer massivement le dispositif.
Ce dernier est également soutenu par des acteurs associatifs tel que Génération Vélo, un programme de financement porté par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). Il permet notamment de former les éducateurs sportifs territoriaux qui encadrent les enfants.
Faire évoluer la part modale du vélo
Il existe peu de données sur la pratique du vélo à l’école élémentaire. En 2019 et 2020, le Département de la Gironde, en partenariat avec l’A’Urba, avait réalisé une enquête sur la mobilité des collégiens. D’ici 2030, le Département entend faire évoluer la part modale du vélo dans les trajets entre le collège et le domicile à 20%.
Sur la base de 13 000 réponses recueillies dans les 105 collèges publics du département, il apparaît que seulement 8% des collégiens utilisent le vélo. Pour le reste, la moitié se déplacent en transports en commun, 25% en voiture. Les écarts se font plus grands entre les zones urbaines et péri-urbaines. L’étude observe que dans les communes centrales de la métropole (Bordeaux, Bègles, Talence et Le Bouscat), 13% des collégiens utilisent le vélo.
Voici venu le temps des rues aux enfants
À contrario dans le Libournais, le vélo n’est utilisé que par 7% des collégiens. C’est aussi dans ce secteur que le sentiment d’insécurité à vélo est le plus présent, par manque de voies cyclables. Les risques les plus cités sont justement le manque d’aménagements et la présence des voitures. Dans ses conclusions, l’A’Urba met en avant « le rôle des aménagements » et promeut la mise en place « d’actions de communication visant à rassurer les jeunes et leurs parents et diminuer leur appréhension ».
Mathieu Hazouard, adjoint au maire de Bordeaux en charge des sports, reconnait que la pratique du vélo en tant que mode de doux de déplacement est tributaire de « l’aménagement de la ville ». D’où, notamment, l’ambition de développer les « rues aux enfants », la piétonisation des axes à proximité des écoles.
*Les premières écoles élémentaires qui ont intégré le dispositif : Barbey, Menuts, Henri IV, Albert Thomas, Jean Cocteau, Bel Air, Flornoy, David Johnston, Paul Lapie, Franc Sanson, Nuyens, Charles Martin, Achard, Anne Sylvestre, Alfred Daney, Sousa Mendes, Dupaty, Sempé, Lac II, Thiers
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