Média local avec zéro milliardaire dedans

Une tentative d’ouverture d’un squat avortée par les forces de l’ordre au Grand Parc

À la suite des expulsions de l’été, des militants pour le droit au logement ont tenté d’ouvrir un squat dans un immeuble désaffecté du Grand Parc. Propriété de CDC Habitat, une partie du bâtiment est vouée à la destruction. 41 familles devaient y loger.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Une tentative d’ouverture d’un squat  avortée par les forces de l’ordre au Grand Parc

Lundi 5 septembre des associations et collectifs de soutien à des familles expulsées durant l’été ont tenté d’ouvrir un nouveau lieu de vie, dans la résidence Émile Counord, située au Grand Parc. En fin d’après-midi, alors qu’une vingtaine de familles avaient pu intégrer les lieux, elles ont été évacuées par les forces de l’ordre.

Les ouvreurs comptaient y loger 41 familles, dont la plupart ont été expulsées le 25 août dernier du squat Le Carreau, rue Clare, à Saint-Michel.

Délit de flagrance

Propriété de CDC Habitat, la résidence doit être réhabilitée, avec 156 logements rénovés et 39 autres démolis. D’après des habitants et des associations, les logements voués à la démolition sont inoccupés depuis trois ans et l’action visait à y installer les familles.

Une plainte a été déposée aussitôt par CDC Habitat. Par conséquent, « la police a constaté en flagrance l’introduction dans la propriété d’autrui par voie de fait » a fait savoir la préfecture de la Gironde, sollicitée par Rue89 Bordeaux. En début d’après-midi, un huissier de justice a procédé aux relevés des identités des occupants.

« On a pourtant apporté toutes les preuves d’une occupation depuis plus de 48h », témoigne un militant.

Les familles ont été évacuées en fin d’après-midi avec le recours des forces de l’ordre Photo : VB/Rue89 Bordeaux

« Des enfants à la rue »

Les associations et collectifs de soutien aux familles déplorent des conditions de vie « extrêmement précaires », notamment pour les enfants, confrontés à une situation d’errance après les récentes expulsions. Alex, membre de l’association Droit au logement 33 (DAL 33), ajoute :

« Selon l’Unicef, 1600 enfants vivent à la rue en France. Nous, on dit que ce chiffre c’est probablement celui de Bordeaux. C’est très difficile à évaluer, si l’on compte les enfants qui vivent en voiture ou des situations de logements instables. Ce n’est pas en bloquant des logements vides que la situation va s’arranger. »

Dans un communiqué publié en fin de journée, CDC Habitat évoque une résidence « impropre à l’habitation », qui « représente plusieurs dangers », soulignant notamment l’absence d’eau et d’électricité et la dangerosité de la « structure du bâtiment ». La réhabilitation « complète » est annoncée au premier trimestre 2023.

Abonnez-vous ou offrez un abonnement pour permettre à Rue89 Bordeaux d’étoffer sa rédaction


#sans toit ni loi

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options