Toujours en grève depuis le 10 octobre, les associations La maraude du cœur Bordeaux, Toutes à l’abri et Les Gratuits Gironde Solidarité avaient donné rendez-vous ce mardi à 18h devant le Grand Théâtre à Bordeaux. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel pour une marche en mémoire des personnes « mortes dans la rue ou des conséquences de leur vie à la rue ces dernières années à Bordeaux ».
La date n’était pas fixée par hasard. Le 1er novembre est le jour de la Toussaint et aussi celui de début de la trêve hivernale. Les associations voulaient « rendre hommage aux nombreuses victimes du manque de considération, de prise en charge et d’humanité de l’État ».
« Monde meilleur »
Place de la Comédie, une banderole est déroulée « Stop au sans-abrisme, l’État doit réagir » et des pancartes en cartons portent les noms des personnes disparues ainsi que leurs dates : Chantal, Elie, Neneuil… « et bien d’autres ».
Au rythme d’une batucada et des chansons « pour l’honneur des sdf et pour un monde meilleur », le cortège s’est engagé dans la rue Sainte-Catherine, puis le cours Victor-Hugo et les quais jusqu’à la place de la Bourse où des bougies ont été allumées.
Déclarée à la Préfecture et escortée par quelques policiers, la marche s’est déroulée « dans une ambiance bon enfant » et s’est terminée un peu après 19h dans un moment de recueillement au pied de la fontaine des Trois-grâces.
« Aucune expulsion »
Dans un communiqué de presse diffusé la veille, le tout nouvel Observatoire girondin des expulsions de squats et bidonvilles a demandé « un engagement ferme à ne procéder à aucune expulsion ni remise à la rue cet hiver ».
« En cette dernière semaine avant la trêve hivernale, nous avons constaté 5 expulsions de squats et bidonvilles, pour lesquels aucunes solutions d’hébergement pérennes ou adaptées ont été proposées aux familles », dénonce l’Observatoire.
Celui-ci relève que « les associations croulent sous les demandes des différentes structures » et demande de « pérenniser les capacités d’accueil déployées pendant la crise sanitaire vers des solutions durables de logement » ainsi que le « renforcement et accélération du plan de résorption des bidonvilles ».
En lien avec l’Observatoire national qui recense les expulsions de lieux de vie informels en France l’Observatoire girondin tente de faire le même recensement sur son territoire. Il est composé de plusieurs acteurs de la solidarité locale : associations, collectifs, syndicats et ONG diverses pour le respect des droits et un accueil digne.
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