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Laurène Amiet, première ambassadrice de vins naturels à Bordeaux

Depuis 8 ans, Laurène Amiet est à la tête de L’Appétit du vin, distributeur de vins naturels. Elle organise un salon de dégustation festif ces dimanche 6 et lundi 7 novembre, à la Guinguette Alriq, avec les Chais du Port de la Lune.

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Laurène Amiet, première ambassadrice de vins naturels à Bordeaux

L’entrepôt, cours du Médoc, appartenait autrefois à la Maison Descaves, spécialisée dans les Grands Vins de Bordeaux. Autres temps, autres vins ! C’est ici qu’aujourd’hui L’Appétit du vin s’est installé. Créée en 2014 par Laurène Amiet, l’entreprise de négoce s’est spécialisée dans le vin naturel.

Présent sur de nombreuses cartes de restaurants, et même dans les rayons des grandes surfaces, ce breuvage s’émancipe avec les années sans qu’aucune charte officielle ne le régisse. Pas de contraintes dictées par des instances « officielles » comme l’Union européenne ou l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO).

Valeurs et philosophie

Laurène Amiet travaille depuis 20 ans dans le vin. Sommelière de formation, elle est passée par le lycée hôtelier de Talence. Elle a appris le métier en Australie et en Angleterre. C’est à Londres, où elle goûte pour la première fois du vin naturel :

« Ça m’a plu, mais le goût était spécial, un peu comme du foin. De retour à Bordeaux, j’ai commencé à boire de bons vins naturels. Mais j’ai d’abord travaillé dans l’œnotourisme et la vente de vins conventionnels. C’était compliqué pour moi de vendre un produit auquel je ne croyais pas. »

Laurène Amiet, fondatrice de la société L’Appétit du vin Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Au-delà du goût, Laurène Amiet est séduite par les « valeurs » et la « philosophie » qui entourent le vin naturel : vendanges faites à la main, seulement des produits naturels pour fertiliser les vignes et lutter contre les maladies.

« Le vin naturel est un vin vivant, comme nous. Il y a des jours où il se boit mieux que d’autres », décrit-elle.

Trouver sa place

Quand la sommelière monte son affaire, elle travaille à côté pour gagner sa vie, notamment à Londres où elle est acheteuse pour un groupe de cavistes. Elle doit aussi faire sa place dans le milieu du vin bordelais, peu adepte du zéro chimie. Surtout qu’à ses débuts, le vin naturel est peu connu et vendu uniquement chez des cavistes.

« Un vigneron italien, qui faisait du vin naturel, était persuadé que je ne pouvais pas vendre ce type de vin à Bordeaux. La ville s’est émancipée, des restaurateurs venus d’autres régions ont voulu proposer autre chose que du Bordeaux et il y a avait une demande. »

Du côté des consommateurs, justement, Laurène Amiet, reconnaît que le vin naturel est surtout couru par un public particulier, sensibilisé aux modes de consommations responsables :

« J’aimerais sortir de ça et faire connaître le vin naturel à tout le monde, que sa consommation soit universelle, que ça ne soit plus une niche. On va par exemple essayer de vendre à Accor, le groupe hôtelier. Il n’y a pas, pour le moment, de vin bio sur leur carte. »

Un vin « libre »

Laurène Amiet travaille avec une vingtaine de vignerons en France, de la Loire à la Champagne, en passant par la Bourgogne et, bien sûr, la Gironde. Ces derniers cultivent sur des petites parcelles, de 4 à 20 hectares. Ses clients – une centaine – sont, eux, des restaurants, des bars à vins ou des épiceries à Bordeaux et dans le département.

Laurène Amiet définit le vin naturel comme un vin « libre et nu », qui n’est « pas maquillé », où le mot « terroir » prend tout son sens :

« Le vigneron qui fait du vin naturel doit être plus rigoureux qu’un vigneron conventionnel. Il ne peut pas se cacher derrière la chimie, l’hygiène dans le chai doit être irréprochable. Il faut beaucoup d’investissement avant que ça rapporte, ce sont des risques à prendre. »

L’Association des Vins Naturels (AVN) a défini un cahier des charges pour le vin naturel avec notamment deux critères : les vins doivent être certifiés bio ou biodynamique, vinifiés et mis en bouteille sans aucun intrant ou additif. Les vignerons naturels s’affranchissent parfois de la certification, voire même de l’appellation pour se contenter de celle de Vin de France.

Les surfaces viticoles biologiques représentent 14% du vignoble français. Sans appellation ou label, et donc difficilement quantifiable, le vin naturel représenterait, lui, 1% du vignoble français.


#biodynamie

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