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La jeunesse entre dans la danse à Bordeaux contre la réforme des retraites et la précarité

Lycée Magendie, école des Beaux-Arts, Sciences Po Bordeaux… Plusieurs blocages d’établissements ont eu lieu ce jeudi 9 mars, en soutien au mouvement contre la réforme des retraites, mais aussi pour alerter sur la précarité des jeunes, enquête auprès des étudiants de l’université Bordeaux Montaigne à l’appui.

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La jeunesse entre dans la danse à Bordeaux contre la réforme des retraites et la précarité

Une centaine d’étudiants et lycéens se sont rassemblés jeudi soir devant les locaux du Crous Bordeaux-Aquitaine à Bordeaux, en point d’orgue d’une journée d’actions contre la réforme des retraites, à l’appel de plusieurs syndicats et associations de jeunes (Le Poing Levé, l’Unef, Etudiants de Bordeaux Montaigne…).

Ils devaient se rendre ensuite au piquet de grève des salariés d’Enedis (filiale d’EDF) à Bordeaux lac, dont le site bloqué depuis ce jeudi matin pourrait devenir le QG des mobilisations locales.

Un premier lycée bloqué

Après la manifestation massive de mardi, celle de l’AG féministe mercredi, ces dernières se sont poursuivies ce jeudi 9 mars, avec le premier blocage réussi d’un lycée bordelais, celui de Magendie. Une cinquantaine de lycéens, épaulés par des enseignants et des jeunes venus d’autres établissements, ont empêché le déroulement des cours.

« A part un petit groupe de terminales qui a voulu débloquer l’entrée, tout s’est très bien passé, raconte Axel, élève à Magendie. Les lycéens sont très compréhensifs quand on leur explique en quoi ils seront affectés par la réforme des retraites. Et c’est lié au reste des revendications pour notre avenir, pour l’écologie, contre le sexisme, les violences policières ou le SNU » (service national universel, que le gouvernement envisage de généraliser).

Mais les lycéens ne prolongeront pas leur action à Magendie, « afin de ne pas gêner les cours et les examens », qui commencent pour les élèves de première.

L’école des Beaux-Arts est bloquée depuis mardi 7 mars Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Les Beaux-Arts, siège de la contestation ?

Le blocage de l’école des Beaux-Arts, lui, se poursuit. Ses étudiants ont appelé jeudi les autres mouvements à participer dans leurs locaux à une AG ce vendredi à 17h. « Pour créer un lieu de coordination et d’échange avec les autres secteurs de la jeunesse », explique l’un d’entre eux, Sacha.

50 à 100 des 250 élèves des Beaux-Arts participent selon lui à cette action de blocage, avec le soutien d’une bonne partie des enseignants et techniciens. Ils sont engagés contre la réforme des retraites et pour une amélioration des conditions de vie étudiantes, mais aussi « contre les coupes budgétaires dans les écoles d’arts ».

Celle de Bordeaux, intégralement financée par la mairie, a selon Sacha subi une réduction de ses subventions 20 à 30000 euros, ce qui s’est traduit par la fin d’une concession à la Fabrique Pola pour les étudiants en masters.

« On fait cette occupation pour réinventer l’autonomie de l’école, avec la mise en place d’instances démocratiques associant les étudiants », affirme-t-il.

La précarité au menu

La question de la précarité des jeunes étaient aussi au menu des actions ce 9 mars. Dans l’après-midi, les organisations de jeunesse ont demandé au Crous de Bordeaux-Aquitaine de se positionner publiquement en faveur de la généralisation à tous les étudiants du repas à 1€. Cette proposition a été récemment écartée par l’Assemblée nationale, entrainant une opération de « name and shame » de la France insoumise visant les députés ayant voté contre.

« Alors qu’un nombre croissant d’étudiants sont contraints d’avoir recours à l’aide alimentaire, je m’insurge du vote des députés de la majorité comme monsieur Frédéric Zgainski, député de la 7e circonscription de Gironde, contre les mesures d’urgences qui s’imposent », a par exemple commenté Loïc Prud’homme ce jeudi.

Rassemblement devant le Crous de Bordeaux Aquitaine ce jeudi 9 mars Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Alors que les moins de 25 ans n’ont pas accès au RSA, les associations et syndicats réclament un revenu étudiant, ou une allocation d’autonomie pour tous les jeunes en formation. De quoi parer ainsi à la précarité qui s’accroit parmi eux avec l’inflation, comme l’a montré une enquête réalisée par Le Poing Levé.

Manifestation ce 11 mars

1400 étudiants de l’université Bordeaux Montaigne (UBM), « soit presque un dixième de l’ensemble des étudiants », y ont répondu, souligne Pétra, élue à la CFVU (commission de la formation et de la vie universitaire) de l’établissement.

Et les conclusions sont glaçantes : un étudiant sur 10 affirme moins s’alimenter ou sauter des repas, un sur 4 n’a pas allumé le chauffage cet hiver, deux sur trois vivent avec moins de 400€ par mois, neuf sur 10 avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté…

La représentante étudiante estime que « la jeunesse doit rentrer dans la bataille des retraites pour défendre d’autres revendications contre la précarité ». Ces militants espèrent donc que le contingent de jeunes sera fourni dans la prochaine manifestation, ce samedi 11 mars à Bordeaux.


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