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Forte mobilisation à Bordeaux pour le 10e acte, incidents et tensions en fin de journée

La 10e journée contre la réforme des retraites a réuni 80000 manifestants selon l’intersyndicale, plus de 11000 selon la Préfecture, qui a notamment annoncé six interpellations en marge de la manifestation. Des tensions sont eu lieu lors d’une manifestation sauvage.

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Forte mobilisation à Bordeaux pour le 10e acte, incidents et tensions en fin de journée

Plus rien à signaler sur la place de la Victoire hormis quelques CRS toujours sur place pour surveiller.

Merci d’avoir suivi ce direct.

« Chaud patate »

Nouvelle intervention place de la Victoire, avec le lancement de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre qui ont procédé à une interpellation dans une rue attenante à la place.

La Préfecture annonce six interpellations

Selon un communiqué de presse envoyé par la Préfecture de la Gironde en fin de journée, la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé plus de 11000 manifestants.

La manifestation déclarée par l’intersyndicale, « s’est déroulée dans le calme jusqu’à l’arrivée sur les quais et le début de la dislocation du cortège », écrit la Préfecture. Elle poursuit :

« Quelques actions de sabotage, en particulier des coupures de réseaux électriques et de télécommunications touchant des services publics et des particuliers, ont néanmoins eu lieu pendant le défilé. Vers 15h30, les forces de l’ordre ont subi des jets de projectiles de la part d’individus violents. Elles sont intervenues pour y mettre fin. Les sapeurs-pompiers ont quant à eux été amenés à éteindre plusieurs feux de poubelles et de palettes sur la voie publique. »

Toujours selon le communiqué, le bilan provisoire de la manifestation fait état d’un blessé léger du côté des manifestants et de six blessés légers du côté des forces de l’ordre. Il mentionne également des destructions de mobiliers urbains, 19 feux de poubelle et 2 véhicules endommagés.

La Préfecture annonce six interpellations en marge du rassemblement « pour participation à attroupement après sommation, visage masqué et jet de projectiles ».

Place de la Victoire sous surveillance

La tension ne faiblit pas place de la Victoire où les camions des forces de l’ordre ont reculé de quelques mètres pour quitter le parvis et se poster cours Aristide-Briand, cours Pasteur, tous les deux coupés à la circulation. Un cordon de CRS est également placé à l’entrée de la rue Saint-Catherine pour filtrer les passants.

Devant la faculté, des centaines de manifestants sont regroupés à l’heure qu’il est autour d’un feu. A l’arrivée de la manifestation sauvage et après le lancement de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, les manifestants y ont trouvé refuge. De leurs côtés, les cafés ont rangé leurs terrasses et la circulation des trams a été totalement coupée.

Si la place est toujours accessible côté cours de la Marne, de la Somme, et de l’Argonne, rares sont les voitures qui s’y aventurent.

CRS face à la fac de la Victoire

Un important dispositif a été déployé devant l’Université de Bordeaux à la Victoire. Le campus est occupé depuis une semaine par des étudiants et quelques professeurs. Cette occupation entend faire un QG de la lutte contre la réforme des retraites, notamment en invitant « l’ensemble des secteurs, collectifs et personnes mobilisées contre la réforme à se saisir de ce lieu pour y tenir des assemblées générales et des initiatives communes, dans le but d’étendre la mobilisation et de généraliser la grève », affirme le collectif Le Poing Levé, porte-parole de l’ensemble des occupants.

Plus d’une centaine d’étudiants se relayent jour et nuit. Toujours selon le collectif, « un programme d’activités est aussi régulièrement enrichi afin de faire vivre le lieu ». Ce mardi soir à 18h doit se tenir « une conférence avec l’ancien prisonnier politique Jean-Marc Rouillan pour échanger sur son expérience », affiche le programme.

TBM prévient que les perturbations se poursuivent sur ses lignes de tram et de bus.

https://twitter.com/info_tbm/status/1640733942343933952

Après quelques tensions place de la Victoire, les forces de l’ordre semblent avoir réussi à disperser les manifestants et le calme est revenu.

Un cortège de 300 à 400 personnes a quitté les quais en passant par la porte de la Monnaie pour prendre la direction de la Victoire, en passant par le quartier Sainte-Croix, les Capucins et le cours de la Marne. Des feux de poubelles ont été allumés et la vitrine d’une banque a été caillassée.

Manifestation sauvage

Une manifestation sauvage a démarré en partant de la place de la Bourse et en remontant les quais vers le quartier Sainte-Croix. Les forces de l’ordre ont lancé les premières bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Départ de manifestation sauvage sur les quais.

« Remettre la loi sur la table »

Christophe Maintenant, déléguée départemental CFDT

« La CFDT propose de remettre la loi sur la table pour en rediscuter, tout en restant solidaire avec l’Intersyndicale. Si le gouvernement n’accepte pas de rediscuter de la réforme, on va bloquer le pays. Des actions sont prévues et seront préparées lors d’une réunion demain mercredi. Pour l’instant, on préfère ne pas en parler. »

Michelle, retraitée, dessine l’arrivée de la manif place de la Bourse

« A cause de Macron » par Les Rosies

Foulard rouge à pois blancs et bleu de travail, ce mouvement féministe est inspiré de Rosie la riveteuse, l’icône américaine symbole des femmes qui ont pris la place des hommes, partis eux au combat, dans les usines d’armement durant la Seconde Guerre mondiale. Issu d’ATTAC et créé en 2019, le mouvement a une représentation dans presque tous les cortèges dans les villes de France.

Chanson connue réécrite avec des paroles contre la réforme des retraite, chorégraphie aux gestuelles simples, les Rosies veulent surtout attirer l’attention sur les conséquences de cette réforme sur l’activité des femmes.

Larissa, enseignante à Libourne en lycée, membre des Rosies :

« On a repris ce costume pour rappeler que les femmes allaient être les grandes perdantes de cette réforme. En plus ce sont des danses et des chants très simples à apprendre donc ça fédère tout le monde. Tout est sur le site d’Attac : les chorégraphies, les paroles, etc. Avant chaque manifestation, on demande aux gens d’apprendre tout ça par l’intermédiaire des réseaux sociaux, puis ensuite on danse ensemble. L’idée c’est que ça soit simple et que ça s’apprenne en une fois pour que tout le monde puisse participer. »

80000 manifestants selon l’intersyndicale

Une médiation pour sortir de la crise ?

Jean Luc doucereux, secrétaire adjoint de l’union départementale force ouvrière, à propos de la médiation que propose le leader de la CFDT, Laurent Berger, pour sortir de la crise sur la réforme des retraites.

« Laurent Berger a le droit de tenter cette médiation, mais si c’est pour entendre parler d’autre chose que les retraites c’est pas la peine. Elizabeth Borne le dit clairement : “on veut parler de tout mais pas de la réforme des retraites”. C’est pas une discussion ça ! Si c’est pour aller faire une réunion pour entendre dire qu’on ne retirera pas le projet de loi, c’est du temps perdu. Après, si le gouvernement fait un pas vers nous en nous proposant de vraiment discuter, on ira. Mais pour l’instant il ferme la porte sur ça, alors notre position reste claire : on veut le retrait de ce projet de loi. »

« Pour mon fils, je garde espoir »

Anthony, enseignant, et son fils de 10 ans.

« Je l’ai amené aujourd’hui parce que sa maîtresse fait grève. Ça nous permet de passer un bon moment ensemble et de discuter de cette réforme. Tout à l’heure, il m’a demandé ce qu’était le 49.3 par exemple et j’ai pu lui expliquer que c’était un processus pour imposer une volonté, qui allait à l’encontre du principe démocratique. Pour mon fils, je garde espoir. Je crois qu’il peut avoir une retraite convenable et des étés qui ne soient pas à 50° C. En tout cas, lui, il y croit. Si l’occasion se représente. On reviendra ensemble. »

Marie-Claude 65 ans, retraitée, c’est sa troisième manifestation :

« Je touche 910 euros de retraite par mois, c’est difficile. Je suis venue manifester aux côtés de ma nièce car c’est important de se mobiliser pour les générations plus jeunes. »

« Il faut faire des sacrifices pour obtenir ce que l’on veut »

Odile, 54 ans, Comptable en ESAT (établissement de service d’aide par le travail) :

« J’ai fait 8 manifestations sur les 10, mais je ne suis pas fatiguée. S’il y en a une 11e et une 12e, j’irai. Il suffit de s’organiser. Je m’en vais à 11h30 du boulot et je reviens vers 15h. Niveau financier, ça commence à me coûter. Depuis le début des mobilisations, j’ai perdu à peu près 400 euros. Et en je suis à temps partiel, je gagne 1200 euros par mois. Donc je suis encore plus pénalisée, je suis obligée de faire plus attention. Je fais moins de sorties par exemple. Mais je m’en fiche. Il faut faire des sacrifices pour obtenir ce que l’on veut. C’est normal, le sujet est important. »

Plusieurs camions-citernes feux (CCF) et de nombreux sapeurs-pompiers ont été positionnés à Bordeaux en cas de feux de poubelles ou autre. Bordeaux avait été le théâtre de plusieurs incendies lors de la 9e journée, jeudi dernier, notamment celui du porche de la mairie de Bordeaux.

Le lycée Pape Clément à Pessac a été bloqué ce mardi matin par 300 jeunes, annonce Révolution Permanente. Selon l’établissement contacté par Rue89 Bordeaux, il s’agissait d’un barrage filtrant, et « tous les élèves qui voulaient rentrer ont pu le faire ».

Les étudiants en provenance de l’université de la Victoire, occupée depuis une semaine, rejoignent en manif le défilé principal, via la rue Sainte-Catherine.

Le cortège bordelais s’élance des allées de Tourny

L’académie de Bordeaux fait état d’une participation au mouvement de grève en forte baisse dans l’éducation nationale par rapport à jeudi dernier – 7,38%, contre 20,30% jeudi dernier, et 41,89% le 19 janvier. La plus forte proportion de grévistes est enregistrée chez les enseignants du second degré (10,05%).

Trafics perturbés

Pour cette 10e journée nationale de mobilisation, TBM prévoit « de légères perturbations », notamment au niveau des bus. Les lignes 23, 24, 26 et 29 verront leur fréquence ajustée et la ligne Corol 31, ainsi que les parcours express de la ligne 84, ne seront pas en service. La circulation sera en revanche « normale sur les 4 lignes du tram », indique le site web du réseau de transport. 

De son côté, la SNCF annonce une perturbation du trafic ferroviaire dès aujourd’hui, lundi 27 mars, sur certaines lignes. 1 TER sur 2 circuleront en France, ainsi que 3 TVG sur 5 et 2 Intercités de jour sur 3. En revanche, aucune circulation n’est prévue pour les Intercités de nuit.  

Soyez les bienvenu.e.s pour suivre en direct sur Rue89 Bordeaux ces 24 heures de mobilisations contre la réforme des retraites du gouvernement.

Le mouvement contre la réforme des retraites se poursuit ce mardi avec une manifestation au départ des allées de Tourny à midi.

Le tracé est différent de la semaine dernière. Le cortège prendra la direction du cours Georges-Clemenceau. Il rejoindra ensuite la place Gambetta, puis la rue Nancel-Pénard, le cours d’Albret, la rue des Frères-Bonie, le cours Alsace-Lorraine, le quai Richelieu, le quai de la Douane, le quai du Maréchal-Lyautey, et terminera sa route place de la Bourse. 

L’intersyndicale avait réussi une mobilisation record jeudi dernier, en revendiquant 110000 manifestants. La participation sera attentivement analysée ce mardi, alors qu’Emmanuel Macron et son gouvernement refusent toute pause dans l’instauration de la réforme des retraites, en cours d’analyse par le Conseil constitutionnel.


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