La nuit tombée ce jeudi 29 juin, quelques dizaines d’émeutiers ont déclenché des tirs de mortiers et mis le feu à des voitures – trois incendiées au total – au Grand Parc. Des CRS ont tenté de quadriller le quartier, survolé et éclairé par un hélicoptère, et après quelques tirs de lacrymogènes, ont levé le camp vers 23h30.
« Agressivité contre les pompiers »
Si des abribus ont été brisés et plusieurs bâtiments (bibliothèques, supermarché Auchan) ont essuyé des tirs, les dégradations les plus importantes sont survenues après le départ des forces de l’ordre. Des personnes se sont introduites dans la mairie de quartier, pillant puis mettant le feu au service d’état civil. Les pompiers sont intervenus à temps pour éviter l’embrasement, malgré l’hostilité ambiante.
Le photographe Jean-Michel Becognee témoigne avoir assisté « pour la première fois à autant d’agressivité contre les pompiers, une de leurs voitures a été vandalisée à coup de barre de fer ».
La mairie annexe est désormais fermé au public.
« C’est la première fois qu’un bâtiment public est attaqué au Grand Parc, se désole Bernard Blanc, maire adjoint de quartier. Et c’est d’autant plus grave que c’est l’état civil qui est touché, un service qu’on ne va pas pouvoir rendre à la population au moment où certains ont besoin de leurs documents pour partir en vacances. »
Le siège de la Caisse primaire d’assurance maladie de Gironde, située dans la Tour Europe au Grand Parc, a également subi de nouvelles dégradations cette nuit, avec son parking inutilisable. Selon Sud Ouest, la direction de la Cpam a conseillé ce vendredi matin à tous les salariés de télétravailler et à ceux qui ne peuvent pas de se rendre à pied au bureau.
Appel au calme
En conseil de Bordeaux Métropole qui s’est ouvert ce vendredi matin, Pierre Hurmic a lancé un appel au calme. Le maire de Bordeaux a annoncé qu’il se rendrait au Grand Parc dans la matinée, indiquant que c’est là que les tensions avaient été les plus fortes la nuit dernière dans la métropole.
« Les premiers retours montrent des dégradations, incendies et pillages ont été plus nombreux que les nuits précédentes – 55 voitures brûlées, 10 interpellations et nombre de commerces pillés. De très fortes tensions ont eu lieu également à la Benauge, dans le secteur de la Médoquine et d’autres quartiers habituellement plus calmes de Bordeaux – rue Elie Gintrac, gare Saint-Jean, Brazza… »
Aux Aubiers, où Pierre Hurmic s’était rendu mercredi, le maire dit « avoir vu des habitants qui regrettent d’être les premières victimes des saccages d’abribus ou de trams, et rencontré des jeunes en colère. Il faut qu’on soit capables ensemble de gérer cette situation et d’y répondre intelligemment sans transiger ».
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