Été métropolitain, Scènes d’été en Gironde… vous faites quoi cet été ?

On n’aura ni le temps, ni la place de parler de tout. Tout comme vous n’aurez pas le temps de tout faire. C’est ce qui nous a donné envie de mettre notre nez dans les deux programmes d’été les plus larges, métropolitain d’un côté et girondin de l’autre. Mais avant de s’y atteler, il y a aussi de nombreux rendez-vous indépendants qui méritent le détour.

Avant ça, on peut rappeler qu’un Été au Grand Parc se poursuit jusqu’au 21 juillet, la programmation d’été de la Guinguette Chez Alriq continue, tout comme la saison estivale de Blonde Venus (voir encadré)…

Citons également le festival Bleu Nuit, créé par le cinéma Utopia et le FIFIB : du 17 au 21 juillet, il propose une sélection d’avant-premières tous les soirs sous la nef de l’Utopia, puis des DJ set apéritifs et projections gratuites (à condition d’arriver avant 21h), sous les étoiles, dans la cour du collège Fieffé.

Et on en oublie, mais vos commentaires en bas de cet article vont rattraper l’erreur !

Du 17 juillet au 27 août : Été métropolitain

La 12^e édition de l’Été métropolitain, la saison culturelle estivale de Bordeaux Métropole, a été présentée à la Chapelle du Crous. Le choix de ce lieu secret, un des plus beaux exemples d’architecture néogothique à Bordeaux, montre le souci de cette programmation d’associer ses spectacles à des cadres insolites (prairie de la vacherie à Blanquefort, jardins familiaux à Villenave-d’Ornon, sous la glycine des archives Bordeaux métropole…).

A la Chapelle du Crous, ce sont les cordes d’une kora, instrument de musique d’Afrique de l’Ouest, qui raisonneront le jeudi 20 juillet entre les mains de Ballaké Sissoko, accompagné à la guitare classique par Derek Gripper. Mélodies mandingues et improvisations habiles seront merveilleusement dignes de la magie du lieu et de sa dimension mystique.

La création locale en force

Durant six semaines, 130 représentations sont prévues dans 27 des 28 communes de Bordeaux Métropole. Deux tiers des 35 compagnies sont de la région, parmi elle, De Chair et d’Os propose une création : Cinq saisons. Ce projet de Caroline Melon, ancienne directrice de Chahuts, avec Jonathan Macias, « poursuit un objectif de recherche poétique et appliquée autour de la catastrophe écologique en cours ».

Le 24 à Lormont et le 25 août à Artigues-près-Bordeaux, ces deux jardiniers invitent « à jouer avec ses sens et à se fondre littéralement dans le paysage par le biais d’une partition à dérouler collectivement, entre cartographie poétique et rituel choisi spécialement pour chaque lieu ».

Parmi d’autres créations locales, citons « L’Origine du Monde » de Claire-Aurore Bartolo (18 juillet, 3, 18, et 19 août). Cette libre adaptation de la bande dessinée éponyme de Liv Strömquist nous a déjà séduits au TnBA avec une leçon d’éducation sexuelle enjouée et pleine de fraîcheur sur l’anatomie féminine la plus intime (à voir en famille quand même !). L’équipe de ce spectacle, comme la compagnie Bravache pour « L’Illiade » au programme également, est un pur produit de l’Ecole supérieur de théâtre Bordeaux Aquitaine (Estba).

Jusqu’au 30 septembre : Scènes d’été en Gironde

La 21^e édition de Scènes d’été a démarré le 1^er juin sur le département de la Gironde, et ça continue jusqu’à fin septembre. Au total, ce sont 150 communes girondines qui accueillent plus de 500 représentations : musiques du monde, danse, théâtre, cirque, arts de la rue, littérature et patrimoine…

Cette année, Scènes d’été labellise 19 spectacles en tournée et 69 festivals (dont 8 nouveaux : Jalles House Rock, Relâche, Entre Terre et Scènes, Libre Cour, La Grande Fête, La Rencontre des bateaux en bois et autres instruments à vent, Silva Major et Songes de Nuits d’été). Ce label accueille aussi bien Les Plages Pop, qui mettent les pieds dans le sable le 29 juillet au Teich, que la 19^e édition de Dansons sur les quais qui s’installe en face des allées d’Orléans jusqu’à fin juillet…

Jardins secrets

Parmi les 19 spectacles, « Paradeisos (il faut cultiver notre jardin) », de la compagnie Le Syndicat d’initiative, devrait valoir le détour tant l’aperçu proposé au festival Focus du TnBA avait été convaincant. Julien Duval a fait sienne la citation de Voltaire, « Il faut cultiver notre jardin » et imaginé un spectacle avec Carlos Martins, « une petite forme qui cherche dans une relation de proximité entre acteurs et spectateurs, à explorer le lien intime qui nous unit aux jardins ».

C’est donc un « spectacle d’appartement » qu’est ce Paradeisos (paradis en grec, du mot persan pairidaëza qui signifie « jardin, enclos »). Le texte est un best-of de la littérature consacrée à ce qui était un paradis terrestre – jusqu’à l’arrivée d’Adam, Eve, la pomme, et le potager –, devenu « le début de la fin de l’humanité ».

Rendons hommage par la même occasion à Black Bass festival (25 et 26 août). Créé en 2014, ce rendez-vous « rock & nature » se tient sur les Marais du Blayais avec un nom emprunté à un poisson d’eau douce ! Il faut reconnaitre que cet événement, qui attire 2000 personnes en moyenne par an, est devenu un rendez-vous incontournable pour les rockeurs en vadrouille estivale.

Si l’affiche compte Cave In, l’un des groupes de rock-hardcore américain des plus efficaces depuis sa création en 1995, on a aussi envie de souligner la présence d’Arthur Satàn (de JC Satàn), musicien compositeur garage punk basé à Bordeaux, qui vaut bien bien plus qu’une oreille attentive.