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Mort de Nahel : rassemblement et colère dans les rues de Bordeaux ce vendredi soir

Un rassemblement non déclaré s’est tenu place de la Bourse en hommage à Nahel, tué le 27 juin par un policier. Une manifestation sauvage a suivi dans les rues du centre-ville, dispersée en fin de soirée par les forces de l’ordre.

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Mort de Nahel : rassemblement et colère dans les rues de Bordeaux ce vendredi soir

L’interdiction de rassemblement ordonnée par la préfecture n’aura pas dissuadé la révolte. Vendredi 30 juin, trois jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, un rassemblement s’est tenu place de la Bourse. Il a été rejoint par la pride radicale, organisée par le collectif Fack AP!, partie du Grand Théâtre en fin de journée. Environ 300 personnes étaient présentes.

Soutien aux banlieues

Sous les huées, le communiqué des syndicats de Alliance et UNSA Police a été lu. « Ils nous prennent pour des cibles » lance une manifestante au mégaphone:

« Combien de Nahel n’ont pas été filmés ? N’est-ce pas le constat que, en France, la vie des personnes racisées vaut moins que celle des personnes blanches ? Ici même nous soutenons la révolte populaire qui a démarré dans les banlieues. Nous voulons rappeler que l’État policier et le déni de justice existent depuis longtemps. »

Hommage à Nahel, place de la Bourse, vendredi 30 juin Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Casse et lacrymogènes

À la fin du rassemblement, une manifestation sauvage s’engage dans les rues du centre-ville. Aux cris de « Justice pour Nahel », des barricades et des feux sont allumés. Des vitrines de magasins et des distributeurs de billets sont cassés. Place Pey Berland, des poubelles sont jetées devant la porte de la mairie. Les premiers gaz lacrymogènes ne tardent pas à pleuvoir.

Manifestation sauvage vendredi 30 juin à Bordeaux Photo : VB/Rue89 Bordeaux

La foule se disperse en petits groupes puis se rassemble rue Sainte-Catherine. Une colonne de force de l’ordre, présente côté Grand Théâtre, essuie des tirs de feux d’artifice. À nouveau, les gaz lacrymogènes enfument la rue.

Le jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre reprend dans les rues de Bordeaux. Aux alentours de 23h, après une salve de gaz lacrymogène à la Victoire, le calme semble revenir. Un feu de poubelles brûle encore au début de la rue Sainte-Catherine, sous les yeux médusés de touristes anglais attablés en terrasse. Les manifestants, eux, sont dispersés.

« Une nuit de moindre intensité »

Ce samedi, la Préfecture a précisé dans un communiqué de presse que « la métropole bordelaise, en particulier Bordeaux, Talence et le Bouscat, ont de nouveau fait face à des violences urbaines dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2023. Celles-ci ont été plus limitées en nombre et en intensité ».

Les forces de l’ordre ont procédé à 11 interpellations et la Préfecture fait état de « dégradations de mobiliers urbains » et « quelques feux de véhicules et de poubelles ». Elle souligne des « faits marquants :

« Deux postes de police nationale dégradés à Bordeaux (rue du Cerf-Volant et Capucins) ; les magasins Game Cash, Décathlon et Jack and Jones vandalisés rue Sainte-Catherine à Bordeaux ; une boulangerie, un bureau de tabac et une pharmacie vandalisés rue des Ecus au Bouscat. »

Dans ce communiqué, le préfet de la Gironde, Étienne Guyot, a rappelé que « les arrêtés interdisant les cortèges, défilés et rassemblements non-déclarés dans le centre-ville de Bordeaux, restent en vigueur », jusqu’à dimanche 2 juillet minuit.


#mort de Nahel

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