Depuis 20 ans, le crack sème ses cailloux à Bordeaux
Arrivée à Bordeaux au début de ce siècle, le crack gagne du terrain chaque année si on se fie au nombre croissant de ses usagers. Ce phénomène s’explique notamment par l’évolution du marché des stupéfiants ou encore la progression de la population bordelaise.
Depuis 2021, il fait les gros titres de la presse locale et nationale. « Explosion », « expansion »… les adjectifs ne manquent pas pour évoquer la consommation du crack à Bordeaux. Quelques reportages écrits ou audiovisuels comparent même certains quartiers de la capitale girondine, notamment les secteurs du palais des Sports et de Saint-Paul, à la « colline du crack » parisienne.
Rue89 Bordeaux a cherché à estimer la réalité de ce phénomène, interrogeant des experts, des associations d’aide aux toxicomanes, des usagers. Premier constat partagé : l’usage de cette drogue, sous-produit de la cocaïne a bel et bien augmenté, selon tous les professionnels du suivi sanitaire.
Véronique Latour, directrice de La Case, association en charge du Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (Caarud) rue Saint-James à Bordeaux, est l’une des mieux placées pour en parler.
« Depuis la nuit des temps, les gens ont recours à des produits qui modifient leur état de conscience. Aujourd’hui, que ce soit en raison des évolutions des activités nocturnes ou de la géopolitique, les guerres ayant des impacts sur la circulation des drogues, des produits se retrouvent ou pas sur le marché. Actuellement, circule énormément de cocaïne sous toutes ses formes [la cocaïne étant la base du crack, voir encadré, NDLR]. »
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Depuis plus de 10 ans, la création d’une salle de consommation de drogues à moindre risques (péjorativement renommée « salle de shoot ») est un serpent de mer à Bordeaux. Comme le révèle Rue89 Bordeaux, une étude est en cours pour dresser un diagnostic.
Car les flux de crack ne se sont pas taris, au contraire, ainsi que nous l’expliquons dans ce dossier. Les conséquences pour les riverains des lieux où cette drogue est consommée, et surtout pour la santé des usagers, poussent à repenser la prévention.
Cette dernière est au cœur du travail d’Alexandre Peyré. Ce psychologue au Centre d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A) de Bordeaux nous a accordé un entretien sur ses missions de veille sanitaire, et de suivi d’adolescents usagers de drogues (cannabis, tabac, alcool…).
Enfin, nous vous présenterons dans un reportage comment les « codépendants », ces proches de personnes sous addictions diverses, sont notamment accompagnés en Gironde par une des plus importantes structures de ce genre en France, le Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).
Chargement des commentaires…