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Le revenu universel étudiant trouve ses défenseurs en Gironde

Les annonces du gouvernement face à la crise du logement étudiant sont loin de satisfaire l’Union étudiante Bordeaux, qui réclame un revenu d’autonomie basé sur le seuil de pauvreté. Proposition que défend aussi la sénatrice de Gironde Monique de Marco

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Le revenu universel étudiant trouve ses défenseurs en Gironde

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Mathys a 18 ans. Pour sa première année de licence en Anglais à Bordeaux, il a commencé à chercher un logement en juillet 2023. « Vu que j’étais boursier, je pouvais faire des demandes de logement au Crous », témoigne le jeune homme qui vient de quitter le foyer familial dans la campagne langonaise.

« Pour chaque logement, je faisais une demande. Il fallait attendre qu’une demande soit refusée pour en formuler une autre. Toutes mes demandes ont été refusées et plus le temps passait, moins de logements étaient disponibles. Je me connectais toutes les heures. J’ai fini par comprendre que je n’aurai rien… »

Pour sa rentrée, Mathys n’avait toujours pas de logement. Entre des allers-retours Bordeaux-Langon et des nuits de dépannage chez des amis, « le début de l’année était très difficile à vivre ». C’est par l’intermédiaire de l’Aclef, une association au service du logement étudiant, qu’il trouve enfin un logement. « Loin de ce que voulais au départ, mais à 10 minutes de la fac ».

L’étudiant paye un loyer de 460€ grâce à son APL étudiant (aide personnalisée au logement) et sa bourse de 140€ par mois. Pour le reste des dépenses, il a « un petit soutien financier de ses parents » et des économies d’un job d’été auxquelles il « préfère ne pas toucher ». « Je vais sans doute faire un prêt étudiant de 4000€ pour tenir l’année. »

« Minimum de considération »

« Nous avons accompagné une vingtaine d’étudiants pour trouver un logement à Bordeaux » déclare Yanis Jaillet, secrétaire général de l’Union étudiante Bordeaux. Mais une fois ce problème réglé, « il y en a d’autres qui suivent et qui font qu’un étudiant doit batailler sans arrêt pour survivre tout en menant ses études » :

« Nous voulons un minimum de considérations envers une jeunesse à qui on demande de relever les lourds défis de demain, qu’ils soient écologiques ou économiques », conclut le secrétaire du syndicat bordelais.

Face à cette crise du logement étudiant et la précarité qui touche 74% des étudiants depuis plusieurs années, les annonces de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau ne semblent pas suffire. La ministre a annoncé ce jeudi 26 octobre la construction de 10 000 nouveaux logements et la rénovation des « 5 à 7 % des logements Crous [qui] ne sont pas encore rénovés ».

« 1 logement pour 12 étudiants »

Dans la foulée, l’Union étudiante Bordeaux a publié un communiqué mettant en cause « des politiques de sous-financement et des logiques gestionnaires depuis plusieurs années » qui ont « asphyxié » le Crous, « service public de la vie étudiante » :

« Aujourd’hui, à Bordeaux, on ne compte en moyenne que 1 logement pour 12 étudiant·es : c’est absolument insuffisant pour pouvoir loger l’ensemble des étudiant·es – plongé·es dans une précarité de plus en plus profonde. […] 7 ans après la promesse des 60 000 nouveaux logements par Emmanuel Macron (dont seulement 30 000 ont été construits ET rénovés depuis) et 1 mois après que la Première ministre ait annoncé la construction de 30 000 logements, Sylvie Retailleau parle d’un plan de… 10 000 places ! Les comptes ne sont pas bons… »

L’Union étudiante demande la construction de « 150000 logements en urgence et 600000 à terme », de « rénover en urgence les logements dits passoires énergétiques », et d’ « augmenter les APL de 100€ pour les moins de 26 ans et supprimer tout délai de carence ».

Allocation autonomie

Le syndicat s’en prend également à la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de refuser l’instauration d’une allocation d’autonomie pour les étudiants, rejetant ainsi l’appel lancé par quatorze présidents d’université, parmi lesquels Lionel Larré, président de l’université Bordeaux-Montaigne.

L’Union étudiante préconise même de mettre en place « un revenu d’autonomie à destination de l’ensemble des étudiant·es et à hauteur de 1128€/mois, soit le seuil de pauvreté, afin de lutter contre le mal logement ».

Parallèlement, la sénatrice EELV de la Gironde, Monique de Marco, présente avec d’autres parlementaires une proposition de loi visant à instaurer une allocation autonomie universelle d’études. Celle-ci « remplace le système de bourses devenu obsolète » et son montant est « établi à l’échelon maximal de rémunération d’un apprenti de moins de 25 ans, soit 78 % du salaire minimum de croissance, soit environ 1 092 euros net, indexés sur l’inflation ».

Cette proposition de loi sera examinée le 13 décembre.


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