Alors que l’Europe tergiverse toujours sur l’arrêt ou la reconduction de l’utilisation du Glyphosate, pesticide le plus utilisé au monde, Secrets toxiques, une coalition de plus de 70 associations et syndicats, poursuit sa « lutte pour exiger un vrai contrôle de la toxicité des pesticides avant leur commercialisation ».
Depuis décembre 2020, une campagne est menée pour obtenir l’application de la réglementation européenne sur les pesticides qui « exige que l’absence d’effets néfastes sur la santé ou l’environnement des pesticides soit démontrée avant leur autorisation », précise cette coalition. Celle-ci est à l’origine de nombreuses enquêtes et a entrepris une action juridique, un recours contre l’Etat français pour « appliquer correctement la réglementation ».
« Nous poursuivons nos actions juridiques, mais nous sommes convaincu.es que le changement que nous appelons ne pourra se réaliser que si l’opinion publique est correctement informée des graves défaillances de l’Etat », écrivent les structures de la coalition.
Tour de France
Secrets toxiques organise ainsi une « Tour de France » en 2023 et 2024 pour présenter ses travaux (films et publication). La Gironde accueille tout un programme du 6 au 17 novembre, présenté à la presse ce jeudi par les associations Alerte pesticides Haute Gironde, Générations Futures Bordeaux, et Alerte
des médecins sur les pesticides.
Du 6 au 19 novembre, à Salles, Laruscade, Blaye, Lesparre et Cadillac, une série de projections-débats du film Secrets toxiques se tiendra pour partager avec le grand public les « éléments tangibles qui permettent d’affirmer que les autorisations de mise sur le marché des pesticides ne respectent pas le règlement européen 1107/2009 ».
Cette série se clôturera par un colloque scientifique le 17 novembre avec des médecins, des chercheurs et des ingénieurs.
« Changement radical de pratiques culturales »
Cette tournée sera également l’occasion de présenter le rapport des Etats généraux des riverains, organisés par plusieurs associations à Saint-Christoly-de-Blaye le 18 février 2023.
Les associations demandent l’interdiction du folpel, très utilisé en Gironde et soupçonné de perturber le système endocrinien en plus d’être cancérogène ; ou encore la spiroxamine, une substance impactant la fertilité. Elles demandent également « un changement radical des pratiques culturales en viticultures » en encourageant la viticulture biologique « en visant une diminution forte de l’usage des pesticides ».
Enfin, elles exigent une information plus transparente de la contenance des pesticides et de leurs effets, afin que les agriculteurs qui les utilisent, les consommateurs ou encore les personnes vivant près de zones agricoles soient pleinement au courant des risques potentiels de ces substances. Tout comme une mise en place de distance protectrice entre les parcelles traitées aux pesticides et les lieux d’habitation, notamment par des zones non traitées à hauteur de 100 mètres minimum.
Ces demandes s’appuient sur deux études de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) réalisés en 2013 et en 2021, ainsi que sur une étude réalisée par Générations Futures. Elles mettent en évidence les liens entre maladies cancérigènes et pesticides et mettent la lumière sur la présence dans l’air de ces substances toxiques.
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