Les faits sont survenus entre les 4 et 10 septembre dernier, alors que Bordeaux accueillait des matchs de la coupe du monde de rugby. Seize personnes, pour l’essentiel de nationalités étrangères, ont été victimes d’une intoxication alimentaire, après avoir consommé dans un même bar à vin bordelais, le Tchin Tchin Wine Bar.
« Et singulièrement des sardines dont les conserves avaient été confectionnées par l’exploitant de l’établissement », rappelle dans un communiqué ce mercredi 6 décembre le parquet de Bordeaux.
L’une des victimes, de nationalité grecque, est décédée à son domicile de Vincennes, près de Paris, le 12 septembre, les quinze autres ont développé ensuite « des pathologies diverses ». L’hypothèse d’une intoxication au botulisme était rapidement avancée. Cette affection neurologique grave est provoquée par une toxine produite par une bactérie se développant dans les poissons mal conservés.
Le parquet de Bordeaux avait alors « immédiatement ouvert une enquête pour homicide involontaire, blessures involontaires par manquement délibéré à une obligation de prudence imposée par la loi ou le règlement, mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personne en péril et mise en vente de denrées corrompues ou toxiques ».
« Manquements aux règles d’hygiène »
Suite aux recherches d’une cellule dédiée, composée d’enquêteurs issus de plusieurs organismes (dont la police judiciaire et l’OCLAESP, office contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique), le patron du bar à vin a été placé en garde à vue ce mardi 5 décembre. Puis déféré ce mercredi en vue de sa mise en examen pour les mêmes chefs d’accusation.
« Les expertises et examens techniques réalisés ainsi que les multiples et minutieuses investigations diligentées sur la région bordelaise ont permis de mettre en évidence divers manquements aux règles d’hygiène sanitaire par le responsable de l’établissement, notamment quant à la confection des conserves artisanales vendues à la clientèle », affirme le parquet.
Ce dernier indique avoir « requis son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer, en qualité de dirigeant ou d’exploitant toute activité en lien avec la restauration ».
Les investigations vont par ailleurs se poursuivre sur un autre versant du dossier : établir si des manquements sont intervenus dans la prise en charge médicale des patients dans les régions bordelaise et parisienne.
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