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Les travaux du bicentenaire pont de pierre démarrent en 2025

Le pont construit achevé en 1822 croule sous son propre poids et sous la « violence » de la Garonne. Le programme pour sa rénovation est établi sur 50 mois pour un budget de 50 millions d’euros, et nécessitera l’interruption du tram durant quatre étés successifs.

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Les travaux du bicentenaire pont de pierre démarrent en 2025
Le pont de pierre, 487 m de long et 19 m de large (

La rénovation du pont de pierre à Bordeaux se précise enfin. L’ouvrage d’art, premier franchissement de la Garonne de l’histoire de la ville, va entamer des travaux à l’été 2025, jusqu’à fin 2028.

Ce vendredi matin, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, et Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, accompagnés d’élus et de techniciens des deux collectivités, ont présenté le calendrier et la nature des travaux lors d’un point presse au pied de la pile 1, côté rive gauche.

« Ces piles sont fragiles, et il est impératif de les renforcer pour stopper rapidement la dégradation de l’ouvrage, alerte le maire de Bordeaux. J’ai conscience du fait que le quotidien des Bordelais va se trouver impacté par des travaux de très grande ampleur. […] Nous nous devions, en tant que responsables politiques, ou plus exactement, en tant que politiques responsables, de lancer ces travaux au plus vite. »

De son côté, Christine Bost, souligne « trois enjeux importants » :

« Le premier enjeu, c’est la sécurité de l’ouvrage puisque nous avons tous les indicateurs et tous les outils de surveillance du pont. […] Le deuxième enjeu, c’est la sécurisation aussi de notre réseau de transport. […] Et le troisième enjeu est patrimonial s’agissant d’un pont vieux de 200 ans. »

Des piles qui perdent la face

Cet ouvrage d’art construit entre 1810 et 1822, sur ordre de Napoléon 1er – qui a personnalisé chacune des 17 piles d’une lettre de Napoléon Bonaparte –, montre des signes importants de fragilisation depuis quelques années.

« Il est prévu des travaux de confortement des piles 7 à 16 [la numérotation débute rive gauche, NDLR]. L’État, auparavant propriétaire de l’ouvrage, a déjà renforcé les piles de 1 à 6 entre 1992 et 2002 », détaille Stéphane Pokora, de la direction de la voirie et des ouvrages d’art. 

Contrairement à une idée répandue, ce n’est donc pas le passage du tramway sur le pont qui a fragilisé la structure, ni les nombreux embouteillages qu’il a pu connaître par le passé, mais c’est « le poids de l’ouvrage » précise l’ingénieur, ainsi que le caractère « violent » de la Garonne « qui se comporte quasiment comme un fleuve de montagne ». Sans oublier les retouches maladroites faites avec du béton armé sur la pierre au siècle dernier, et qui ont causé « un problème d’étanchéité et d’homogénéité entre les deux matériaux ».

Plusieurs infiltrations d’eau ont été détectées dans les piles creuses du pont (Photo : JB Menges, Bordeaux Métropole)

Les travaux, d’un montant total de 50 millions d’euros entièrement à la charge de la Métropole – comprenant la somme récoltée par l’appel aux dons de 2017 d’un montant non précisé par les services –, débuteront par le ceinturage qui assurera le maintien des piles. Puis par l’introduction de 16 micropieux d’une quarantaine de mètres de ling dans chacune des 10 piles.

Coupure du tram

Ces 160 micropieux seront placés suite à des forages depuis la surface du pont. Ils traverseront sa structure et s’enfonceront sur plus de 9,5 m dans les roches du fond du fleuve. Après la reprise du système d’étanchéité et d’assainissement de l’ensemble du tablier du pont, le chantier se terminera par la restauration patrimoniale de l’ouvrage.

La réalisation de certains de ces travaux nécessitera l’interruption de la circulation du tram. Pour implanter les 80 micropieux sur la plateforme du tramway, il est en effet prévu de couper la ligne A entre les stations Sainte-Catherine et Stalingrad, « très probablement et a minima pendant trois étés successifs » [voir encadré en fin d’article]. Des bus de substitution, dont les itinéraires sont encore à l’étude, seront mis en place. L’acquisition de nouvelles navettes fluviales opérationnelles à l’été 2025 offrira également une alternative pour les usagers.

Les bus déviés

La circulation des bus (Lianes 16 à l’été 2025, puis Lianes 1 et Ligne 24 à compter de septembre 2025), taxis et véhicules de secours qui passent aujourd’hui sur le pont de pierre se fera par le pont Saint-Jean.

Le reste des travaux se feront quant à eux par demi-tablier. Ceci implique que tout au long des travaux, soit de 2025 à fin 2028, la circulation des 8000 piétons et 10000 cyclistes qui le traversent chaque jour bascule d’un côté ou de l’autre des voies de circulation, sans être interrompue.

Par ailleurs, les vélos pourront emprunter les nouveaux aménagements cyclables du pont Saint-Jean. La rénovation de ce dernier et la mise en service du futur pont Simone-Veil en juillet 2024, ont été les deux étapes préalables au lancement de la remise en forme du pont de pierre.


#pont de pierre

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