Placée en redressement judiciaire en octobre 2023, Railcoop avait six mois pour trouver des financements lui permettant de poursuivre ses activités. Faute d’investisseurs privés ou de soutien public ayant volé à son secours, la coopérative s’était résolue à vendre deux rames préalablement achetées à la Région Auvergne-Rhône Alpes pour lancer sa ligne de train Bordeaux-Lyon.
Sauf que la société ACC-M, en charge de l’audit de ces rames, réclamait à Railcoop 880 000 euros de frais de garage pour le stockage de celles-ci sur son site de Clermont-Ferrand, un « montant exorbitant et sans rapport avec le coût du stockage », estime Railcoop, dans un message envoyé ce mercredi 27 mars à ses sociétaires.
Le tribunal de commerce de Clermont a néanmoins donné tort à l’entreprise ferroviaire le 21 mars dernier, la condamnant à verser 160 000 euros « au titre de sa créance postérieure » au redressement judiciaire, indiquent nos confrères de Rue89 Lyon.
« Décision incompréhensible »
Cette « décision incompréhensible scelle le sort de Railcoop », affirme sa direction, car elle la « coupe de toute source de financement de court terme », et lui « fait porter une nouvelle dette, insoutenable », alors que la coopérative avait besoin de 42 millions d’euros pour lancer son service entre Bordeaux et Lyon.
« Le schéma prévu pour sortir du redressement judiciaire est désormais caduc. En l’état, le Tribunal de Commerce de Cahors ne devrait pas avoir d’autre choix que de prononcer, le 15 avril 2024, la liquidation de notre coopérative », a indiqué la coopérative dans son mail.
Joint par Rue89 Bordeaux, son directeur, Nicolas Debaisieux, n’a pas souhaité faire davantage de commentaire, réservant ceux-ci à une ultime réunion avec les sociétaires – 14000, dont 200 entreprises et une trentaine de collectivités locales. Le dernier mail qui leur est adressé leur dit « merci mille fois pour le soutien indéfectible et la mobilisation sans faille qui ont, sans cesse, donné [à l’équipe Railcoop] l’énergie pour chercher sans relâche des solutions ».
De quoi effacer la déception des collectivités locales, qui ont pour certaines lourdement investies dans le capital de Railcoop, avec à l’arrivée une perte sèche pour les contribuables ?
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