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Compromis pour lever le blocage de l’Université Bordeaux-Montaigne à Pessac

Un compromis a été trouvé avec la présidence, juste avant une assemblée générale qui devait décider de la poursuite du blocage. Les négociations ont porté, entre autres, sur une refonte de la cellule de signalements.

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Compromis pour lever le blocage de l’Université Bordeaux-Montaigne à Pessac
AG sur le parvis de l’université Bordeaux-Montaigne

« Nous étions confrontés à un mur et nous avons pu imposer un rapport de force. »

Environ 500 personnes se sont rassemblées ce mardi à la mi-journée, sur le parvis de l’Université Bordeaux-Montaigne à Pessac. En réaction à la gestion des violences sexistes et sexuelles (VSS), une partie de l’établissement est à nouveau bloquée depuis le 9 avril. Un premier blocage, fin mars, s’était clos par une intervention policière moins de 24 heures après son début.

Négociations

Ce mardi 16 avril, des négociations ont eu lieu entre la présidence et des étudiants bloqueurs. À l’issue des échanges, un document de compromis a été signé entre les deux parties. Une restitution orale a été faite en assemblée générale. Les décisions concernent la gestion de la cellule de signalements, au cœur des critiques depuis plusieurs mois, taclée pour son opacité et son manque d’indépendance.

La cellule va ainsi « être revue dans sa constitution ». Une seule personne de la présidence y siégera, la référente égalité et discrimination. Des représentants étudiants, élus prochainement en assemblée générale, y figureront ainsi que des référents nommés par des associations engagées dans la lutte contre les VSS. Une formation en la matière pour tout le personnel de l’université deviendrait obligatoire.

Les étudiants bloqueurs ont également demandé l’embauche d’un psychologue et la « possibilité d’un accompagnement juridique d’une victime pour déposer plainte ». La mise en place de ces actions doit être portée « au plus vite » au sein d’un groupe de travail.

« Prise en otage »

Ce midi, à la tribune, des professeurs ont manifesté leur opposition au blocage. Sous quelques huées, Mathilde Bertrand, directrice du département cultures et littératures du monde anglophone, a dénoncé une « prise en otage » des étudiants qui ne bloquent pas l’université.

« Nous souhaitons que chacun et chacune puissent travailler dans des conditions sereines et finir son année », a enchaîné Stéphanie Ravez, elle aussi enseignante en langue anglaise :

« On ne peut pas nous faire le procès de cautionner les VSS. C’est une absurdité. Nous avons nous-même saisi cette cellule et le problème a été réglé. Que vous ne soyez pas d’accord avec une décision qui a été rendue, c’est une chose. Mais est-ce que ça vaut le coup de bloquer ? »

Reprise des cours

« Je fais partie des personnes qui n’avaient aucune idée de ce qu’il se passait dans la fac avant le blocage », a réagi une étudiante en cinéma :

« On est tous étudiants, on veut tous un diplôme. Mais de savoir qu’il y a des victimes qui doivent côtoyer leurs agresseurs, qui sont mal accompagnées, je ne suis pas capable d’étudier dans ce climat. »

Selon un accord de principe, le blocage est maintenu jusqu’au vendredi 19 avril. Les locaux seront évacués le lendemain, dans la matinée. Les contrôles continus reprendront à compter du 29 avril et la session d’examens, à partir du 6 mai, est maintenue. Une nouvelle assemblée générale a, elle, été votée vendredi 19 avril à 12h30.


#Université Bordeaux Montaigne

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