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Université Bordeaux-Montaigne : manif à l’improviste contre les violences sexistes et sexuelles

Ce mardi 2 avril, une assemblée générale s’est tenue sur le parvis Montaigne, puis les étudiants ont pris la direction de la place de la Victoire pour un défilé improvisé contre les violences sexistes et sexuelles.

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Université Bordeaux-Montaigne : manif à l’improviste contre les violences sexistes et sexuelles
Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, Bordeaux (02/04/2024).

Un rassemblement d’environ 400 étudiants mobilisés contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) s’est tenu sous la surveillance des forces de l’ordre et des agents de sécurité du campus. Alors que l’université Bordeaux-Montaigne est secouée par plusieurs affaires de VSS depuis plusieurs mois, la mobilisation se poursuit sur fond de tensions entre la présidence et les étudiants impliqués.

Le blocus du campus, voté le 26 mars par environ 200 étudiants en assemblée générale, n’aura tenu qu’un seul jour : le lendemain, les forces de l’ordre sont intervenues sur demande de la présidence de la faculté, afin d’évacuer une quinzaine d’étudiants mobilisés pour cette occupation.

Un mouvement en dehors du cadre syndical

Mais ce mardi à 12h30, ils étaient plus de 300 étudiants présents sur le parvis Montaigne. Une réunion improvisée afin de décider des suites à donner à la mobilisation contre les VSS sur le campus, une question « pas ou peu prise en charge par la présidence » selon les étudiants mobilisés. Deux policiers étaient présents sur le campus, observant les débats.

« Les violences sexistes et sexuelles, on en parle ici sur le campus, mais c’est une problématique qui touche toute la société. On se mobilise avec une manifestation, en passant par les autres campus parce que cela ne concerne pas que Bordeaux-Montaigne », explique Lilou, étudiante.

Au centre des critiques, la gestion des VSS sur le campus par la cellule de signalement des discriminations, violences sexistes et sexuelles de l’université Bordeaux-Montaigne. Pour les étudiants mobilisés, la problématique se situe bien au-delà des démarches de signalement : elle concerne la nature même des sanctions appliquées aux personnes visées et leur éventuelle réintégration au sein de l’université après suspension.

« Si un enseignant est accusé de violences sexistes et/ou sexuelles, il peut revenir sur le campus une fois qu’il est arrivé au terme de son délai de suspension. Ce n’est pas normal », témoigne un étudiant.

Quelles suites pour la mobilisation ?

Plusieurs prises de paroles se sont succédées, les participants soulignant leur volonté de « neutralité politique » vis-à-vis des organisations syndicales ou partis politiques.

Demande de création d’un « parcours de suivi spécifique pour les victimes de VSS, incluant un médecin et un psychologue spécialiste de la thérapie cognitive-comportementale (TCC) » au sein de l’université, volonté d’organiser une cellule de signalement indépendante en rassemblant les témoignages de victimes, préparation d’un communiqué listant les revendications à la présidence…

Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, Bordeaux (02/04/2024).Photo : Rue89 Bordeaux/Samuel Clauzier

Outre un nouveau blocus du campus, les participants ont aussi voté le départ improvisé pour une « manifestation pacifique, sans casse, pour qu’il n’y ait pas de retombées sur les personnes mobilisées » en direction de la place de la Victoire.

Le cortège a d’abord traversé les sites universitaires voisins – Science-Po, Bordes et Peixotto – avant de se diriger vers le centre-ville en empruntant les voies du tramway (interrompu durant une partie de l’après-midi entre Pessac et Quinconces).


#étudiants

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