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La Marche des fiertés 2024, un succès à Bordeaux terni par quelques incidents

Ce samedi 1er juin à Bordeaux, 10000 personnes ont défilé pour les droits des personnes LGBTQIA+. Malgré un important dispositif de sécurité suite aux violences survenues lors de la Pride 2022, deux agressions lgbtphobes ont été relevées. 

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La Marche des fiertés 2024, un succès à Bordeaux terni par quelques incidents
Le char de La Chatonnerie lors de la marche des fiertés 2024

L’édition 2024 de la marche des fiertés bordelaise a réuni près de 10 000 personnes selon le collectif organisateur Le Girofard. Les autorités ont quant à elles recensé 6 000 participants et participantes. Cortèges et chars ont déambulé dans les rues bordelaises au son de slogan politique ou encore de musique techno.

Le Girofard avait établi un protocole afin de lutter contre les risques d’attaques. Tout au long du parcours, une sécurité privée et des bénévoles « médiations » ayant participé à une « formation service d’ordre » étaient présents dans le but de sécuriser la marche. Si elle n’a pas été visée, des personnes ont été violemment prises à partie dans les rues adjacentes. 

Deux agressions lgbtphobes

Le collectif de percussions la Batucada féministe a été victime d’une violente attaque aux alentours de 18h30, au niveau de la place André-Meunier. Alors qu’il quittait la marche, quatre personnes se sont approchées en criant des insultes homophobes et en filmant la scène.

« Un homme ne faisant pas partie du collectif a essayé de s’interposer et de les repousser sans violence, mais l’un des agresseurs a sorti sa bombe au poivre et a commencé à asperger », témoigne une membre de la Batucada féministe. 

Les personnes présentes ont directement appelé la police et trois des mises en cause ont été interpellées. La police aurait retrouvé sur eux la vidéo de la scène et une bombe au poivre. Une plainte a été déposée, et le collectif appelle toutes les autres victimes à faire de même.

Un peu plus tôt, au niveau du cours Victor-Hugo, une personne seule s’écartant de la marche s’est faite étrangler, des insultes homophobes ont également été proférées. La victime s’est dirigée en direction de bénévoles « médiation » pour être aidée. 

Interpellation d’une militante pro-palestinienne

Lorsque la tête de cortège est arrivée au niveau du Musée d’Aquitaine, une personne qui a réalisé plusieurs tags sur le parcours de la marche a été interpellée par la police. Ses inscriptions – « 15 000 enfants tué.e.s par Israël », « Vos enfants étudieront votre silence dans les livres d’histoire », ou encore « Free Gaza » –, dénonçaient « le génocide à Gaza ».

Au poste de police, la jeune femme affirme avoir été victime de « plusieurs remarques racistes, islamophobes et homophobes ». Sollicitée, la Direction départementale de la sécurité publique n’a pas répondu.

L’interpellée sera entendue au tribunal en janvier 2025 pour dégradation de bâtiment public et pour rébellion. 

« Je plaiderai la liberté d’expression et porterai la notion d’intérêt général du message défendu par ma cliente », explique Maître Sylvain Galina, avocat au Barreau de Bordeaux. 

Tag sur le mur d’entrée de l’école de la magistrature Photo : DR

Un festival des fiertés en juin

Malgré ses incidents, le Girofard s’est réjoui de la participation massive à la marche autour de la lutte pour les droits LGBTQIA+. L’association prépare son festival des fiertés qui se déroulera entre le 13 et le 30 juin à l’espace Mably de Bordeaux. 

« Un moment de militantisme festif nécessaire dans un moment où beaucoup de choses sont à revendiquer », explique Morgane Curt, directrice du Girofard, association organisatrice de la Pride.

Après la publication du rapport annuel de SOS homophobie alarmant sur « la persistance des discriminations » contre la communauté LGBTQIA+ et « l’explosion des actes transphobes », des participants à la marche ont exprimé leur désir de collectif.

« Dans le contexte actuel, il est encore plus important de se rassembler. Le vote au Sénat de la loi transphobe du groupe des Républicains, les actes colonialistes en Kanaky ou encore le génocide palestinien, sont autant de combats que nous partageons ici », explique Marie, militante féministe.

Pour rappel, le mardi 28 mai dernier, le Sénat a voté en faveur d’une proposition de loi controversée visant à interdire les transitions de genre chez les mineurs. 


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