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Un second souffle pour Bordeaux Open Air grâce à une collecte financière de soutien

Endetté, le festival a récolté suffisamment de fonds grâce à une campagne de financement participatif. Si la saison 2024 est sauvée, ses organisateurs restent prudents pour l’avenir.

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Un second souffle pour Bordeaux Open Air grâce à une collecte financière de soutien
Ouverture de la saison 2024 à l’hippodrome du Bouscat

Le slogan de la campagne de financement participatif avait tout l’air d’un SOS : « 60 jours pour sauver Bordeaux Open Air ». Le 2 mai dernier, le collectif, pionnier dans l’organisation de DJ sets en plein air dans la métropole bordelaise, faisait appel à son public pour s’extirper de sa situation économique critique.

Deux mois plus tard, l’horizon se dégage pour Bordeaux Open Air. Sur un objectif de 50 000 euros, plus de 30 000 euros ont été récoltés grâce à 750 contributeurs. La saison 2024, débutée en grandes pompes le dimanche 23 juin à l’hippodrome du Bouscat, est donc maintenue avec cinq autres dates jusqu’à octobre.

Covid et canicule

Fondée en 2015 par Camille Cabiro et Florian Bourdot, l’association jongle avec un déficit qui a atteint les 80 000 euros fin 2022, après deux éditions annulées en 2020 et 2021 sur la période post Covid. « Comme beaucoup d’acteurs culturels, nous avons été fragilisés », décrit Gaston Nony, vice-président de Bordeaux Open Air :

« 2022 marquait l’édition du retour, nous pensions repartir. Ce fut un été avec beaucoup de concurrence et marqué par des périodes de canicule. Mi-juillet, un arrêté préfectoral [annulation des manifestations publiques à l’extérieur pour fortes chaleurs et risque d’incendie, NDLR] est tombé le jour de l’une de nos dates [le 17 juillet au parc de Mussonville à Bègles]. Les prestataires s’étaient déplacés. Les assurances annulation coûtant très chers, nous avons perdu les frais inhérent à l’événement. »

L’association se retrouve finalement acculée par une dette de 50 000 euros fin 2023 et ne peut que s’en remettre à son public pour un soutien financier. La campagne, lancée sur la plateforme HelloAsso, a rencontré un réel « engouement » affirme Gaston Nony :

« Notre vidéo de lancement de la campagne de crowdfunding a fait 100 000 vues. Nous avons reçu des centaines de messages de soutien. Chacun a son histoire avec le festival. L’I.Boat nous a aidé aussi, en organisant une soirée dont les fonds sont allés à l’association. »

Bientôt les 10 ans

Un premier palier de collecte de 20 000 euros, atteint à mi-parcours, a permis d’organiser le concert de lancement de la saison 2024. Une date coûterait entre 40 et 60 000 euros selon l’association.

Basé sur la gratuité dans l’idée de « démocratiser la musique électronique », « ADN » de Bordeaux Open Air, le festival s’autofinance à hauteur de 85% par la vente de boissons et restauration. Ce qui complète les subventions (5% du budget), les sponsors et les dons (10%).

Trois personnes sont à mi-temps et l’association peut compter sur le coup de main de 40 à 80 bénévoles à chaque événement.

2025 marquera les 10 ans du festival. Et pour l’occasion, ses organisateurs imaginent déjà un projet :

« Nous aimerions faire quelque chose de grand, mais pour ça il faut arriver à survivre. L’enjeu, pour 2024, c’est de sauver les meubles. Nous voulons limiter les risques et revenir aux sources, à savoir des rendez-vous dans les parcs et jardins de la ville. Se sécuriser financièrement avant de repartir sur l’expérimentation de nouveaux projets », conclut Gaston Nony.


#Bordeaux Open Air

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