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Mérignac Soleil paye les pots cassés de la mutation des zones commerciales

Reconquérir la « France moche » : c’est l’ambition de l’opération Mérignac Soleil, pionnière en France dans l’aménagement urbain d’une zone commerciale. Vertueux – construction de logements sur des terrains déjà artificialisés, végétalisation d’ilots de chaleur urbain… –, le modèle s’avère complexe et coûteux pour Bordeaux Métropole, dépendante des acteurs privés. Premier volet de notre dossier « Bâtir la ville sur la ville ».

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Mérignac Soleil paye les pots cassés de la mutation des zones commerciales
La station de tram au cœur de la zone commerciale en chantier

A Mérignac Soleil, certains nouveaux habitants sont radieux. « On a tout à proximité : une salle des sports, tous les magasins, le tram qui amène dans le centre de Bordeaux où je travaille, le collège pour les enfants. C’est pratique », estime par exemple Rodolphe. Ce fonctionnaire de 43 ans est locataire depuis 3 ans dans le premier immeuble de logements sorti dans cette zone commerciale, par le bailleur social Clairsienne. Un pionnier, donc, mais qui se dit pas dépaysé :

« J’ai grandi aux Aubiers, j’ai l’habitude des HLM entourés de grandes surfaces. Le seul problème c’est le trafic routier, surtout pour les fêtes avec les gens qui viennent faire leurs courses et roulent vite. Mais ça s’est amélioré depuis qu’ils ont mis des dos d’âne dans la rue. »

Boîtes à chaussures

Parmi les riverains, les avis sont toutefois loin d’être unanimes. De l’autre côté d’un vaste parking et de hangars comportant quelques commerces (caviste, boulangerie) et une grande cellule vide, Bernadette, 75 ans, et son mari rentrent dans la résidence Park Avenue, livrée il y a un an par Pichet. Ce couple a quitté à regret son ancienne maison à Mérignac pour un appartement acheté à leur attention par leurs enfants, et ne se fait pas à son nouveau quartier :

« Il y a beaucoup de bruit, les livraisons commencent tôt le matin, et le Canopée Café voisin finit tard le soir. Et beaucoup de circulation, c’est difficile de se garer le samedi, et dangereux pour les piétons. Ça fait un an qu’on demande à la mairie de Mérignac un passage clouté pour pouvoir traverser la rue devant chez nous, et rien n’est fait. »

Mathieu, un informaticien de 45 ans vivant dans la même résidence, partage le sentiment de sa voisine. Pour eux, le quartier « se construit trop vite, sans que tous les moyens soient mis en œuvre » – plus de 400 logements ont déjà été réalisés, pour 3000 logements prévus à terme autour du centre commercial de Mérignac.

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C’est le défi complexe des métropoles confrontées à l’urgence de densifier sans artificialiser davantage. Repenser les friches, transformer les zones commerciales en quartiers mixtes, et verdir les espaces délaissés : autant d’enjeux pour créer une ville plus durable, adaptée aux besoins de ses habitants tout en respectant les contraintes environnementales.

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