André, un retraité de 88 ans, est empêché de vendre la moitié de son terrain de 1000m2 à Saint-Aubin. Monique (le prénom a été changé), une habitante d’Eysines dont les enfants ont quitté la maison, a ferraillé pour pouvoir bâtir un plus petit logement dans son jardin. Ces deux clients de Villes Vivantes ont été mis en avant par cette société d’urbanistes, qui conseille particuliers et collectivités sur des projets dit « Bimby » (build in my backyard, construire dans mon arrière-cour, par opposition au Nimby, not in my backyard).
Monique a témoigné lors d’une réunion publique organisée par Villes Vivantes à Eysines, en décembre 2023. Son permis était alors bloqué par la mairie, car la surface sur laquelle elle entendait construire était jugée trop petite. Avec l’appui de l’entreprise, qui prend un pourcentage sur les transactions finalement réalisées ou sur la valeur des projets menés à bien, elle indique avoir depuis obtenu satisfaction.
Ce n’est pas le cas d’André. Celui-ci se retrouve coincé par le PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal) de Bordeaux Métropole, qui contraint la création de bandes d’accès aux terrains constructibles en second rang, et donc empêche dans de nombreux secteurs la division et la vente de parcelles.
Une « interdiction généralisée » ?
Aussi, une émanation de Villes Vivantes, l’association VV.Love Bordeaux (son président, David Miet, est cofondateur et dirigeant de la société), a attaqué devant le tribunal administratif le PLUi, objet d’une 11e modification votée l’année dernière. Elle dénonce une « interdiction généralisée de création de bande d’accès et de servitude de passage sur les terrains constructibles en second rang ».
« Nous demandons le retrait de cette disposition dans le PLU selon nous illégale, indique Olivier Chambord, avocat de VV.Love Bordeaux. On considère que ces interdictions doivent être l’objet d’une appréciation au cas par cas. Ce n’est pas aux auteurs d’un document d’urbanisme, mais aux instructeurs des permis de construire de donner un un avis sur les conditions de sécurité. »
C’est en effet un des arguments de Bordeaux Métropole, qu’explique sa vice-présidente aux stratégie surbaines, Marie-Claude Noël :
« Si on a quatre bandes d‘accès côte à côte dans une rue, avec de l’urbanisation en seconde ligne, cela peut générer des problèmes de sécurité sur des voies qui ne sont pas prévues pour accueillir une circulation importante. Or dans ces zones résidentielles il faut que les accès des pompiers soit assuré en cas d’incendie. »
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