Média local avec zéro milliardaire dedans

L’eurodéputée Marie Toussaint à la prison de Gradignan, où la surpopulation met tout le monde à cran

Moins de deux mois après la publication d’un rapport accablant sur l’état des prisons françaises, l’eurodéputée Marie Toussaint s’est rendue au Centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, l’un des établissements les plus surpeuplés de l’Hexagone, pour rencontrer personnels et détenu·es. Cellules saturées, équipes épuisées : sa visite révèle un système pénitentiaire à bout de souffle, malgré la construction récente de nouveaux bâtiments.

,
Édition abonnés
L’eurodéputée Marie Toussaint à la prison de Gradignan, où la surpopulation met tout le monde à cran
Marie Toussaint au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan

Il est 11h ce 12 juillet à Gradignan et les familles quittent le parloir du centre pénitentiaire où s’entassent près de 1200 détenu.es. L’eurodéputée Marie Toussaint attend à l’entrée avec son assistant parlementaire. Ils sont accompagnés de deux journalistes triées sur le volet, l’une d’un média national, l’autre de Rue89 Bordeaux. La journée annonce un thermomètre avoisinant les 30°C.

L’élue, juriste de formation, n’en est pas à sa première visite d’établissement pénitentiaire mais elle n’avait jusqu’alors jamais mis les pieds au Centre pénitentiaire Bordeaux Gradignan (CPBG), pourtant situé à deux pas de ses terres (elle vit à Bordeaux et se rend pour ses fonctions à Bruxelles). Elle est venue « sur le terrain » pour rendre compte des conditions indignes de détention pointées par le rapport d’activité 2024 de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL).

Ces conditions n’impactent pas seulement les prévenu.es et les condamné.es incarcéré.es. Surveillant.es pénitentiaires, directeurs et directrices d’établissements carcéraux subissent aussi de plein fouet la crise que traversent actuellement les prisons françaises. Tout comme le personnel du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et autres intervenants extérieurs côtoyant quotidiennement les 79 300 personnes détenues au 1er janvier 2025. 

Une fois la présentation faite de l’historique de l’établissement datant de 1967 et de la construction des nouveaux bâtiments, le très loquace Arnaud Moumaneix, directeur en poste depuis septembre 2024, insiste sur les consignes à respecter lors de la visite.

« Pas une vocation »

Il ne fallait rien de moins que l’ancien numéro deux de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse pour prendre la tête du plus gros établissement carcéral de Nouvelle-Aquitaine, où travaillent près de 501 agents et agentes (en comptant les unités hospitalières de Cadaujac et Pellegrin). Enfin pas tout à fait… Du haut de ses 2 mètres et fort de ses 30 ans d’expérience, le directeur annonce d’entrée de jeu la couleur pour évoquer « une situation de ressources humaines extrêmement contrainte » :

« 501 postes, c’est ce que dit l’organigramme. Parce que sur mes 381 postes de surveillant et surveillante, j’en ai 42 vacants. Sans compter la situation très inédite d’absentéisme qui en concerne 43 autres. »

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

#maison d'arrêt Bordeaux-Gradignan

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options