Média local avec zéro milliardaire dedans

Étudier à Bordeaux coûte de plus en plus cher

L’Unef dresse le constat d’une augmentation du coût de la vie étudiante plus importante à Bordeaux que dans la reste de la France, pour atteindre 1290,55€ par mois. Le syndicat étudiant estime que les hausses des loyers et des transports compliquent fortement l’accès à l’enseignement supérieur.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Étudier à Bordeaux coûte de plus en plus cher
Parmi les problématiques mises en avant, l’UNEF cite le logement et les transports comme un frein à l’accès à l’enseignement supérieur

Dans sa nouvelle enquête sur le coût de la vie étudiante à Bordeaux en 2025, le syndicat étudiant de l’Unef dresse un tableau peu réjouissant : y étudier coûterait entre 619,47€ par mois pour un étudiant boursier, et 1290,55€ pour un non boursier.

Si à l’échelle nationale, le syndicat observe une hausse de 4,12% du coût moyen de la vie étudiante, elle est plutôt de l’ordre de 6,37% à 6,94% dans la capitale girondine. Il range ainsi Bordeaux à la 13e place d’un classement largement dominé par le même trio que les années précédentes, à savoir Paris (1 626,76€), Nanterre (1 520,33€) et Créteil (1 502,33€).

Cette augmentation de coût de la vie s’ajoute à des charges déjà incontournables tels que les frais d’inscription ou encore la CVEC (contribution de vie étudiante et de campus) qui, en l’absence de revalorisation des bourses pour la rentrée 2025, accentuent toujours plus la précarité étudiante.

78 000 demandes au CROUS

Aussi, les étudiants sont de plus en plus dépendants des dispositifs de soutien. En 2024, 11 419 colis alimentaires ont été distribués par la Fondation Bordeaux Universités en partenariat avec la Banque alimentaire. L’aide ponctuelle d’urgence est aussi très sollicitée : l’Université de Bordeaux a enregistré 481 demandes, l’Université Bordeaux Montaigne en, a quant à elle, comptabilisé 167.

Mais le premier casse-tête d’un étudiant, c’est souvent le logement. Et du côté du CROUS, la situation n’est guère reluisante. L’Unef décrit une pression sur les logements qui s’est encore accentuée avec « un parc locatif public saturé », dont les loyers ont augmenté de 3,26%, et qui ne permet pas de répondre correctement à la demande.

Aujourd’hui, l’Académie de Bordeaux compte à peu près 137 000 étudiants, dont environ 107 000 en Gironde. Le CROUS Bordeaux Aquitaine gère 58 structures, soit 10 771 places (dont 8 080 en Gironde). En 2024, ce sont pas moins de 78 000 demandes de logement qui ont été formulées, d’autant que seulement la moitié de ces logements se libèrent d’une année sur l’autre.

Où sont les logements ?

L’Unef relève le retard pris dans la construction de nouveaux logements publics, une promesse affichée dans un contrat passé en 2020 entre l’État, la Région, Bordeaux Métropole et le CROUS qui prévoyait la construction de 6 000 nouveaux logements d’ici 2030.

« Or en 2025, seuls 2195 logements ont été construits, soit moins de la moitié de l’objectif fixé alors que la moitié de la décennie est écoulée », déplore le syndicat étudiant.

Ces dernières années, des logements locatifs sociaux ont toutefois été massivement autorisés par les communes de la métropole, ce qui devrait permettre de s’approcher de cet objectif. En attendant qu’ils sortent de terre, les étudiants qui ne peuvent se loger au CROUS sont obligés de se tourner vers le parc locatif privé où le coût moyen du loyer se situe aux alentours de 589€, en hausse de 4,8% par rapport à 2024, et ce malgré l’encadrement des loyers.

« L’encadrement des loyers s’applique généralement dans Bordeaux. Or, les loyers à Bordeaux ne sont pas forcément atteignables pour le budget d’un étudiant, donc ils s’en éloignent et peuvent parfois emménager dans des zones qui ne sont pas couvertes par celui-ci », explique Büşra Dirik, secrétaire de l’Unef Bordeaux.

Se déplacer coûte toujours plus cher

Autre point sensible, celui des transports. À compter du 1er septembre 2025, le Pass Jeune augmente de 2,8%, passant de 249,60€/an à 256,80€/an. Cette nouvelle augmentation a « une incidence non négligeable » sur le quotidien des étudiants puisque « 70% d’entre eux utilisent les transports en commun pour se rendre sur leur lieu d’études », relève l’Unef.

De plus, le syndicat pointe du doigt une « dépendance » au réseau TBM qui est en partie due au manque d’alternatives de mobilités, avec des aménagements pour les vélos qui « n’existent pas forcément » et des trajets souvent « plus rapides en transports en commun qu’à pied ».

À titre de comparaison, l’Unef cite des villes telles que Montpellier, où « les transports sont 100% gratuits », ou encore Calais, Libourne, et Niort « qui ont aussi instauré des transports gratuits, que ce soit partiellement ou seulement sur certaines périodes ». « Des exemples dont la ville de Bordeaux pourrait s’inspirer », précise-t-il.

De la même façon, le syndicat revendique la nécessité de faire baisser le coût des études, en supprimant notamment la CVEC et en rendant l’inscription à la fac gratuite pour tous, et propose une réforme du calcul des bourses qui prendrait en compte les charges réelles (loyer, transport, alimentation) afin d’éviter que les étudiants les plus précaires ne se retrouvent dans le rouge en fin de mois.


#Vie étudiante

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options