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Le métro de Bordeaux, un gouffre financier de 4,1 milliards d’euros qui aura du mal à voir le jour

La 3e et dernière phase de l’étude de faisabilité d’une ligne de métro, commandée par Bordeaux Métropole, a rendu son verdict. Avec un bilan socio-économique « très négatif », le projet est sans doute enterré pour un bail, à moins d’un changement de majorité aux prochaines municipales.

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Le métro de Bordeaux, un gouffre financier de 4,1 milliards d’euros qui aura du mal à voir le jour
Le projet de ligne de métro de Bordeaux sur lequel a planché le bureau d’études Artelia

Une ligne de 18 kilomètres en zig-zag entre la Buttinière à Lormont, et Saige, à Pessac, via les nouveaux quartiers de la rive droite et l’Arena, la gare, Mériadeck, le CHU et le campus : c’est le projet de tracé nord qui avait été retenu à l’issue de la deuxième phase de l’étude de faisabilité d’un métro à Bordeaux.

La troisième et dernière étape était très attendue : mandaté par Bordeaux Métropole pour éclaircir les débats sur ce serpent de mer, le cabinet Artelia devait esquisser un bilan socio-économique (BSE) du projet. C’est à dire peser en termes sonnants et trébuchants les pour et les contre d’un chantier qui s’annoncerait titanesque.

Moins de voyageurs que la ligne A du tram

Ce bilan, révélé par La Tribune Bordeaux et Sud Ouest, et que Rue89 Bordeaux a également pu consulter, sera présenté ce jeudi 18 décembre au bureau de la Métropole. Et rien dans ce qu’il contient ne semble en mesure de renverser la table et convaincre la majorité rose-verte à la Métropole, sceptique depuis le début sur l’opportunité d’une telle infrastructure.

D’abord, le potentiel de voyageurs à l’horizon 2040 – sachant que le calendrier prévisionnel tablerait plutôt sur une mise en service en 2046 – est décevant : 145 000 voyages par jour, moins que les 157 000 estimés à la louche lors de la deuxième étape, et seulement 21 000 de plus que la ligne A du tram.

S’il permettrait de désaturer celle-ci ainsi que la B, le métro « ne génèrerait qu’environ 41 900 déplacements nouveaux sur le réseau de transport en commun ce qui amoindrit son apport réel », peut-on lire dans la présentation faite au bureau de la Métropole. Le report modal vers les transports en commun ne représenterait lui que 20 000 voitures par jour (sur 1,2 million), mais aussi 10 000 déplacements à vélo par jour en moins, entrant ainsi « en concurrence directe » avec ce mode doux.

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