![[Archive] Des étudiants de Sciences Po Bordeaux, en lutte sur leur campus pour la cause palestinienne. (SC/Rue89 Bordeaux)](https://rue89bordeaux.com/wp-content/uploads/2025/06/étudiants-palestine-sciences-po-2-690x460.jpg)
Photo : SC/Rue89 Bordeaux
Dossier
Pour Gaza, le Bordeaux qui boycotte Israël
Sous pression, Sciences Po Bordeaux réévalue sa chaire Défense et Aérospatial, soupçonnée de liens avec l’armée israélienne
Vivement contestée par des étudiants en raison des liens de ses mécènes avec l’industrie militaire israélienne, la chaire Défense et Aérospatial est actuellement évaluée par une commission universitaire ad hoc. C'est la première fois que Sciences Po Bordeaux étudie la pertinence d’un tel partenariat universitaire. Premier volet de notre dossier : "Pour Gaza, le Bordeaux qui boycotte Israël".

Extrême droite
Bordeaux, nouveau bastion de l’extrême-droite française ?
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(suite) la coïncidence géographique devient preuve de causalité. À ce compte-là, on pourrait incriminer n’importe quel rond-point ou feu tricolore.
Et cette idée de mesurer les dioxines dans le sang des riverains et les œufs des gallinacés municipaux… On frôle la dystopie. Que proposera-t-on ensuite ? Le fichage ADN des mangeurs de compost ? Une cellule d’urgence pour les jardiniers amateurs suspectés de trafic de terre polluée ? Il faut cesser de penser que chaque coq du quartier est un baromètre radioactif.
Enfin, disons-le franchement : si Véolia ou Idex étaient les mafias industrielles que certains fantasment, cela se saurait. Les UIOM ne sont pas des bunkers secrets. Des rapports publics, des inspections régulières, des normes européennes s’appliquent. On peut toujours critiquer le manque de transparence, mais encore faut-il le faire avec rigueur, pas avec des suspicions diffuses et du vocabulaire hérité du lexique collapsologue.
Le débat sur la gestion des déchets est essentiel. Mais il mérite mieux qu’un sensationnalisme anxiogène. Parce que oui : les incinérateurs polluent — comme tout mode de traitement. Mais le fantasme d’un monde sans pollution est une illusion. La vraie question est celle du compromis acceptable, pas de l’indignation permanente.
Voir plus« Panique à Bègles : les poules sont-elles radioactives ? »
Ah, les UIOM… Ces grandes méchantes cheminées qui crachent leur haleine tiède sur des territoires martyrisés, selon une certaine frange de l’écologie post-apocalyptique. L’article récent de Reporterre n’a pas manqué de faire frémir les amateurs de frissons environnementaux : onze fois la norme allemande en dioxines à Ivry-sur-Seine ! Et l’on ressort aussitôt les sempiternelles questions locales — mais qu’en est-il à Bègles ? À Cenon ? À quand l’analyse toxicologique des œufs de basse-cour ? Faudra-t-il bientôt confiner les poules ?
Soyons sérieux. Voilà des décennies que les UIOM fonctionnent sous le contrôle rigoureux d’autorités indépendantes, d’experts et de protocoles. Mais dans un monde où la croyance en la parole d’un collectif Facebook supplante toute lecture de données scientifiques, il est facile de crier à la catastrophe en agitant quelques chiffres choisis. Les normes françaises ? Moins exigeantes que les allemandes ? Peut-être, mais rappelons qu’il ne suffit pas de copier-coller la rigueur d’Outre-Rhin pour produire de la vérité. Chaque pays a sa propre logique d’évaluation des risques. Doit-on aligner notre politique publique sur les normes les plus restrictives de chaque voisin ? Ou bien commencer à penser par nous-mêmes ?
Quant à l’argument massue des cancers « dans le périmètre », appuyé par un appel à une cartographie quasi-policière des malades, il repose sur une logique fallacieuse :
Voir plusla commune de Bègles est doublement intéressante du fait de l’initiative municipale précoce d’encourager les ménages à élever des poules pour réduire leurs déchets fermentescibles :
mesurer la concentration des dioxines dans les œufs et dans le sang des riverains éclairerait grandement sur l’état des lieux sanitaire de cette zone ;
paniquer à l’avance n’est peut-être pas justifié puisque l’UIOM en question se trouve à l’E de la commune, donc à l’écart des vents dominants, sans que ça garantisse quoi que ce soit… :
en situation météo anticyclonique, basse couche et inversion thermique en hiver ou dôme de chaleur en été, les polluants sont mobilisables tout autour de la source émettrice…
situation identique à Cenon, mais fort différente sur la commune voisine d’Artigues, où les lotissements à l’ouest de ce territoire ramassent les effluents en situation météo stable ou par vents de SW…
ces UIOM sont théoriquement réglées pour stopper pas mal de saloperies avec leur cheminée équipée d’un électrofiltre, mais perdent fort en fiabilité à l’occasion des nombreuses phases d’allumage et d’extinction du four d’incinération…
mais le fonctionnement réel reste fort opaque avec une exploitation qui ne se prête guère aux opérations de transparence et d’open data…
Véolia (Cenon) ou Idex (Bégles) renvoient à un capitalisme où le grine-ouachingue risque de blanchir (boursicotage) toute tache inconvenante en termes de loupés d’exploitation et de gestion environnementale…
Voir plus(suite) la coïncidence géographique devient preuve de causalité. À ce compte-là, on pourrait incriminer n’importe quel rond-point ou feu tricolore.
Et cette idée de mesurer les dioxines dans le sang des riverains et les œufs des gallinacés municipaux… On frôle la dystopie. Que proposera-t-on ensuite ? Le fichage ADN des mangeurs de compost ? Une cellule d’urgence pour les jardiniers amateurs suspectés de trafic de terre polluée ? Il faut cesser de penser que chaque coq du quartier est un baromètre radioactif.
Enfin, disons-le franchement : si Véolia ou Idex étaient les mafias industrielles que certains fantasment, cela se saurait. Les UIOM ne sont pas des bunkers secrets. Des rapports publics, des inspections régulières, des normes européennes s’appliquent. On peut toujours critiquer le manque de transparence, mais encore faut-il le faire avec rigueur, pas avec des suspicions diffuses et du vocabulaire hérité du lexique collapsologue.
Le débat sur la gestion des déchets est essentiel. Mais il mérite mieux qu’un sensationnalisme anxiogène. Parce que oui : les incinérateurs polluent — comme tout mode de traitement. Mais le fantasme d’un monde sans pollution est une illusion. La vraie question est celle du compromis acceptable, pas de l’indignation permanente.
« Panique à Bègles : les poules sont-elles radioactives ? »
Ah, les UIOM… Ces grandes méchantes cheminées qui crachent leur haleine tiède sur des territoires martyrisés, selon une certaine frange de l’écologie post-apocalyptique. L’article récent de Reporterre n’a pas manqué de faire frémir les amateurs de frissons environnementaux : onze fois la norme allemande en dioxines à Ivry-sur-Seine ! Et l’on ressort aussitôt les sempiternelles questions locales — mais qu’en est-il à Bègles ? À Cenon ? À quand l’analyse toxicologique des œufs de basse-cour ? Faudra-t-il bientôt confiner les poules ?
Soyons sérieux. Voilà des décennies que les UIOM fonctionnent sous le contrôle rigoureux d’autorités indépendantes, d’experts et de protocoles. Mais dans un monde où la croyance en la parole d’un collectif Facebook supplante toute lecture de données scientifiques, il est facile de crier à la catastrophe en agitant quelques chiffres choisis. Les normes françaises ? Moins exigeantes que les allemandes ? Peut-être, mais rappelons qu’il ne suffit pas de copier-coller la rigueur d’Outre-Rhin pour produire de la vérité. Chaque pays a sa propre logique d’évaluation des risques. Doit-on aligner notre politique publique sur les normes les plus restrictives de chaque voisin ? Ou bien commencer à penser par nous-mêmes ?
Quant à l’argument massue des cancers « dans le périmètre », appuyé par un appel à une cartographie quasi-policière des malades, il repose sur une logique fallacieuse :
la commune de Bègles est doublement intéressante du fait de l’initiative municipale précoce d’encourager les ménages à élever des poules pour réduire leurs déchets fermentescibles :
mesurer la concentration des dioxines dans les œufs et dans le sang des riverains éclairerait grandement sur l’état des lieux sanitaire de cette zone ;
paniquer à l’avance n’est peut-être pas justifié puisque l’UIOM en question se trouve à l’E de la commune, donc à l’écart des vents dominants, sans que ça garantisse quoi que ce soit… :
en situation météo anticyclonique, basse couche et inversion thermique en hiver ou dôme de chaleur en été, les polluants sont mobilisables tout autour de la source émettrice…
situation identique à Cenon, mais fort différente sur la commune voisine d’Artigues, où les lotissements à l’ouest de ce territoire ramassent les effluents en situation météo stable ou par vents de SW…
ces UIOM sont théoriquement réglées pour stopper pas mal de saloperies avec leur cheminée équipée d’un électrofiltre, mais perdent fort en fiabilité à l’occasion des nombreuses phases d’allumage et d’extinction du four d’incinération…
mais le fonctionnement réel reste fort opaque avec une exploitation qui ne se prête guère aux opérations de transparence et d’open data…
Véolia (Cenon) ou Idex (Bégles) renvoient à un capitalisme où le grine-ouachingue risque de blanchir (boursicotage) toute tache inconvenante en termes de loupés d’exploitation et de gestion environnementale…